24 décembre. Non, Rain ne s'énervait pas contre un adversaire ou contre un Hermès – bien qu'elle aurait eu toutes les raisons de pousser une gueulante contre ceux qui l'hébergeaient, temporairement, elle l'espérait. Rain ne s'énervait contre rien qui possédait la parole, à vrai dire. Elle s'énervait contre le cheval qu'elle avait sorti de l'écurie et qui était parti au galop. Pourtant, elle avait la côte avec les chevaux. Du moins jusqu'à aujourd'hui. Le mouvement brusque qu'il avait fait en démarrant à toute vitesse avait tordu le poignet de la jeune fille qui tenait les rennes distraitement, et ce dernier la faisait souffrir. Un autre héros la réprimanda amèrement, avant de partir rentrer l'étalon dans son enclos. Aujourd'hui, rien n'allait.
Elle s'était levée, épuisée, et n'avait cessé de se cogner contre tous les objets qui étaient à une portée de deux mètres autour d'elle. Elle s'était brulée le mollet en tentant de monter le mur d'escalade, s'était ouvert la cuisse lors d'un affrontement à l'épée, et pour couronner le tout, elle n'avait plus aucun contrôle sur le règne animal. Elle se frotta le poignet avec humeur, avant de repartir vers les bâtiments. Peut-être qu'une fois couchée, elle n'aurait plus à s'inquiéter du prochain danger qui la menacerait; distraitement, elle leva sa paume vers le ciel, acceptant avec gratitude la fraicheur des flocons sur son poignée endolori. Si Rain aimait la neige, elle détestait par convention le froid, et souvent, en Corée, elle était l'une des premières à sortir les habits épais. Ici, maintenant, le froid était pour elle comme la goutte qui faisait déborder le vase: cela faisait déjà plusieurs jours que ses pouvoirs s'étiolaient, par manque de volonté et de véritable enthousiasme. Elle avait commencé son véritable entrainement à l'épée, cherchant ce fameux style dont Siam et elle avaient discuté avant son départ en quête. Elle était censée voir Zayne, pour qu'il lui forge l'épée qui conviendrait à sa stature. Mais jusque là, elle n'en avait pas eu le courage, pour une raison qui lui échappait.
Elle se dirigea vers le champ de fraise. Là, elle savait qu'elle pourrait discuter avec la personne qui lui manquait le plus depuis des mois: sa mère. Elle avait une drachme d'or dans la poche, qu'elle jeta dans le jet d'eau, près du champ, ou certains sang mêlés venaient se désaltérer. A cause du gel, l'eau mit un temps considérable, à croire que Rain était bel et bien maudite. Elle murmura ensuite la prière d'usage. Lentement, l'image d'une femme en fauteuil roulant apparut dans le jet cristallin, et un sourire se dessina sur les lèvres de Rain, pour mieux dissimuler les larmes qui lui montaient aux yeux. La femme qu'elle voyait avait une mine accablée, et il semblait qu'elle n'avait pas bougé de son fauteuil depuis quelques jours déjà. Elle dormait. Même dans son sommeil, on voyait que sa vie ne lui offrait plus rien de joyeux et qu'elle était infiniment lasse. Avant qu'elle ne se réveille, Rain coupa le contact. Et soudainement, elle laissa éclater dans un sanglot les larmes qui chatouillaient le bord de ses paupières, tandis que ses genoux faiblissaient. Elle s'appuya au support le plus proche, et resta ainsi plusieurs minutes, à pleurer sans interruption. Elle s'en voulait, de se laisser ainsi aller, mais ne pouvait retenir cette immense lassitude qui l'avait envahie à la vue de sa mère, et n'avait fait qu'aggraver ses sentiments initiaux. C'était ses premières larmes depuis son arrivée à la colonie, et même les premières depuis de longs mois. Il était rare que la jeune fille se montre ainsi expansive dans ses sentiments, étant devenue experte dans l'art de retenir ce qui pouvait s'apparenter à toute marque de faiblesse.
Lorsqu'elle entendit des bruits de pas, elle se releva avec précipitation, et tenta d'essuyer les perles qui avaient laissé des sillons sur ses joues, et d'effacer la rougeur de ses yeux gonflés. Mais lorsqu'elle releva le regard, elle croisa celui de Zayne, et ses tentatives pour paraître naturelle redoublèrent. Elle eut un sourire enjoué – qui n'allait définitivement pas avec le reste de sa physionomie.
« Salut Zayne. Qu'est-ce que tu fais... euh... ici ? »
Question stupide, certes. Mais elle était trop perturbée pour trouver une phrase plus éloquente. Et elle ne savait pas bien comment réagir dans ce genre de situation. Les personne qui l'avaient vue pleurer pouvaient se compter sur les doigts d'une main et elle ne savait pas trop si elle devait s'offusquer que Zayne fasse désormais partie de ceux là, ou si elle devait être intimidée ou encore se sentir stupide. A la réflexion, elle se sentait un peu des trois à la fois. Elle était tiraillée entre l'irrésistible envie d'aller se réfugier dans les bras du fils d'Hephaïstos et l'envie de s'enfuir à toute jambe. Elle n'en fit rien cependant.
L. Zayne-Emryc Ainsworth
∞ TOO YOUNG TO HATE THAT MUCH
ϟ double compte : narcisse & caïn. ϟ arrivé(e) à la colonie le : 01/12/2011 ϟ iris-mails envoyés : 748 ϟ nombre de drachmes : 677 ϟ dons : contrôle du feu; protection métallique. ϟ localisation : bungalow neuf. ϟ responsabilités : simple pensionnaire. ϟ humeur : amazayne.
souris, la vie est un fromage (:
carnet du héros ➸ parent olympien: Héphaïstos ➸ caractère : impétueux, courageux, futé, adorable, sait se montrer doux, peut se montrer violent, paradoxal, inconscient, trèèèès inconscient, naïf sur les bords, inconscient, charmant, poli, un peu timide quand avec quelqu'un qui lui plaît, coincé avec les filles qu'il ne connait pas, rieur, moqueur, venimeux, rancunier, volontaire, souriant, pitre, fanfaron, égoïste. ➸ inventaire:
Sujet: Re: fifty thousand tears ✿ zaynrain (ended) Dim 1 Jan - 16:07
fifty thousand tears
Je regardais le ciel avec un air sincèrement soucieux. Le temps s’était couvert et, pire que tout, des flocons de neige me tombaient dessus. La plupart des activités avaient été annulées, notamment le volley et tout le canoë. Il neigeait trop. Beaucoup trop. Et c’était grave. Généralement, le champ de protection magique de la colonie empêchait les intempéries de nous tomber dessus ; ainsi, seules quelques pluies diluviennes venaient nous rafraîchir en été, quelques flocons quand les dieux étaient joyeux et ça s’arrêtait à peu près là. Cette année, les forces de la nature semblaient déchaînées, additionnant grosses neiges et vent pour un résultat… étonnant. Je me frayais difficilement un chemin dans la neige, avançant tel un alpiniste en grognant quelque chose dans mon écharpe. Je n’étais presque plus malade mais j’avais doublé mon nombre de couvertures qui me protégeaient du froid. Impossible de m’acheter un t-shirt à manches longues à la boutique – j’étais ruiné, suite à mes paris idiots et mes piètres compétences en escalade – alors j’avais dû me contenter de celui d’été, le tout avec mon gilet fétiche d’université et les plus grosses chaussettes jamais cousues – limite, les Parques auraient pu s’en occuper pendant quelques millénaires. Je ne pouvais pas rester dans le bungalow. Il y avait peu d’ « Héphaïstos » (ceux-ci étaient plus vers la Forge, où il faisait vraiment chaud) mais les quelques érudits qui lisaient des parchemins me regardaient faire les cents pas avec énervement, avant de gentiment me demander de sortir. Impossible de tenir une épée sans trembler de froid ; les pégases ne semblaient pas disposés à monter plus haut dans le ciel, où il faisait manifestement plus froid ; le champ de fraises était dépaysé, le froid ambiant et l’hiver glacial empêchaient les fruits de pousser. Bizarrement, et malgré le presque-cinq-centimètres-de-neige, quelques enfants de Dionysos et de Déméter marmonnaient des petites paroles aux pousses, alors que les satyres ne lâchaient pas leurs flûtes de pan. Personne n’ignorait que la colonie avait vraiment besoin de ces fraises. J’ai soupiré, obliquant vers la forêt en espérant qu’un Chien des Enfers choisisse cette journée pour venir. Ce serait vraiment cool : il ne manquait plus qu’un petit combat pour bien fêter Noël. Noël.. une fête si anodine, en comparaison de la vie de demi-dieu ! J’aimais trop Noël, quand j’étais plus petit. J’adorais ouvrir mes cadeaux, m’extasier sans fin, manger la bûche… oui, comme beaucoup de gamins, j’adorais Noël. Maintenant.. maintenant, j’avais abandonné l’idée de passer les fêtes en famille. Comme beaucoup de demi-dieux, j’aurais espéré faire la différence, que mon parent divin me trouve spécial et m’envoie un signe ou, mieux, un cadeau magique comme certains en avaient. Mais rien. Nada. Cette année ne serait pas différente, pensais-je, rien ne différencierait ce Noël des précédents ou des suivants. Je me trompais lourdement vu que, un peu moins de vingt-quatre heures après ces sombres pensées, j’étais dans un avion en direction de Chicago.
« Tu as l’air bien triste. » J’ai cherché du regard la voix qui venait de m’arracher à mes pensées. J’étais en plein milieu de la forêt ; toutefois, je préférais rester dans le champ d’action du pin de Thalia. Vu comment les esprits de la tempête et du temps en général semblaient en colère, mieux valait rester en sécurité. J’ai dégainé. [color=forestgreen]« Tu devrais être heureux, pourtant. Au moins, tu as encore tes cheveux.. » J’ai arqué un sourcil, alors qu’une ravissante jeune femme apparaissait devant moi. Elle portait un châle et une fleur jaune était entremêlée à ses cheveux. Une primerose, pensais-je. Les arbres autour de moi avaient perdu de leur superbe, les feuilles tombées en fouillis au sol. J’ai regardé la nymphe. « Que veux-tu que j’y fasse ? » Elle a soupiré, sans doute déjà lassée. « Je ne sais pas. L’hiver est long. Je m’ennuie. » Elle m’a regardé avec un air insistant, comme si je n’étais que source d’amusement sans autre intérêt. J’ai grogné un truc en rengainant mon épée. « Ok. » est le seul mot que j’ai dis avant de me détourner, ne souhaitant pas rester une seconde de plus en présence de la jeune femme. Avec une rapidité surprenante, elle m’a rattrapé. « Oh, je t’en prie, juste une course ! » Personne n’ignorait que les nymphes des bois étaient les plus rapides à la course. Depuis toujours. Personne ne se mesurait à elle et tous savaient qu’elles voulaient courir contre nous, vulgaires demi-dieux, juste pour flatter leurs egos. « Aurais-tu peur de perdre ? » « Ca marche. Prêt, partez ! » Et j’ai sprinté jusqu’à l’orée de la forêt. Sans vraiment savoir pourquoi, j’étais sur les nerfs, énervé à un point que j’écrasais buissons et branches sans me soucier des reproches que la jeune femme allait sans aucun doute me faire. Je suis arrivé une seconde – enfin, plus j’imagine (mais c’était pas bon pour mon égo) – plus tard et elle m’attendait là, rayonnante. « Tu crains » a-t-elle gloussé avant de retourner sautiller dans les bois. Trop bien, se faire humilier et insulter par une plante. Super. Il ne manquait plus que ça. J’étais résigné à aller à la forge, faire fondre du métal ou tout simplement frapper comme un bourrin sur une épée. Juste de quoi utiliser des muscles, un minimum de neurones et, de préférence, le tout dans un endroit chaud.
Mais voilà, problème, mon regard est tombé sur Rain. Je coupais à travers le champ de fraises, ignorant les regards outrés des satyres tandis que je marchais sur leurs pousses, quand mes yeux ont glissé sur la coréenne, assise à côté de la fontaine que chacun bénissait en été, lorsque nous étions chargés de ramasser des fraises. Même si j’étais loin, je voyais bien les spasmes qui la secouaient. J’ai froncé les sourcils, m’approchant d’un pas un peu plus hâtif alors qu’elle se tournait vers moi. « Salut Zayne. Qu'est-ce que tu fais... euh... ici ? » a-t-elle souri. Pas très convaincant. « Je danse en kilt, là, tu vois. » répondis-je au tac au tac, me rapprochant de la brune en plissant les yeux. Elle avait pleuré. Aussitôt, et sans que je puisse faire pour l’empêcher, une bouffée de panique me monta dans la poitrine et je m’approchais encore plus de Rain. « Rain, qu’est-ce.. qu’est-ce qui s’passe ? » balbutiais-je en la regardant, yeux rougis et mine déconfite. La petite Rain, toujours aussi forte malgré ses faiblesses, toujours aussi enjouée malgré ses tristesses. Cela ne pouvait pas arriver. « C’est Heathcliff ? Démétria ? Elros ? Un « Hermès » ? Oh, Rain, qu’est-ce que t’as ? » Je ne savais pas si elle avait peur, si elle avait mal, si elle était triste et j’ai balayé du regard les alentours, m’attendant à voir surgir une armée de squelettes ou je ne sais quoi. « Tu veux que je t’amène à l’infirmerie ou que j’appelle un « Apollon » ? » et, sans attendre sa réponse, j’ai regardé autour de moi à la recherche du premier enfant du soleil disponible.
Rain H. Jeong
HANEUL ♣ over the rainbow
ϟ double compte : thunder hamm ϟ arrivé(e) à la colonie le : 20/11/2011 ϟ iris-mails envoyés : 1948 ϟ nombre de drachmes : 1975 ϟ localisation : forêt ϟ responsabilités : pensionnaire ϟ humeur : combattante
carnet du héros ➸ parent olympien: Déméter ➸ caractère : Peu susceptible; impulsive; persévérante; pleine d'entrain; renfermée; têtue; naïve parfois; peut etre idiote; énervante; curieuse; colérique; ➸ inventaire:
Sujet: Re: fifty thousand tears ✿ zaynrain (ended) Dim 1 Jan - 17:00
« Je danse en kilt, là, tu vois. »
Rain pouffa malgré elle. Zayne avait le don de la faire rigoler et de la faire sourire en toute occasion. Même en cet instant ou elle n'avait jamais eu aussi peu envie de se laisser aller à l'hilarité. Mais, peut-être malgré lui, il l'aidait à reprendre contenance. Grâce à ce rire bref mais franc, les quelques traces de tristesse qui subsistait encore sur son visage s'effacèrent, laissant comme seule preuve de ses pleurs ses yeux gonflés et rougis. Mais si elle parvenait à oublier l'objet de ses soucis, elle avait déjà gagné une bataille.
« Rain, qu’est-ce.. qu’est-ce qui s’passe ? C’est Heathcliff ? Démétria ? Elros ? Un « Hermès » ? Oh, Rain, qu’est-ce que t’as ? Tu veux que je t’amène à l’infirmerie ou que j’appelle un « Apollon » ? » « Il n'y a rien du tout Zayne. Je suis juste un peu fatiguée. Et aucun remède des enfants d'Apollon ne pourra y faire quoi que ce soit. »
Elle eut un sourire, qui, espérait-elle, l'apaiserait. Elle n'aimait pas que Zayne se fasse du souci, lui qui pouvait être si désinvolte et insouciant, d'autant plus lorsque ces souci la concernait. Se morfondre et se plaindre pendant des heures auprès d'un auditoire attentif et – souvent faussement – compatissant, ce n'était pas une activité qui la branchait vraiment. Elle préférait vite se ressaisir, ce qu'elle fit présentement. Cependant, elle se permit le luxe de passer ses bras autour du torse de Zayne et d'y poser sa joue froide. Cette étreinte la rassurait, lui redonnait de la force. Elle se sentait en sécurité dans ces bras; Rain avait toujours manqué d'une présence masculine dans sa vie, et, trop occupée à prendre soin de sa mère, n'avait jamais fait attention à cette absence. Mais maintenant qu'elle avait trouvé en Zayne comme un repère, elle ressentait plus puissamment encore cette compagnie et le besoin qu'elle représentait. Elle ne pouvait tout simplement plus s'imaginer dans le fils d'Héphaïstos à ses côtés. Ça lui était psychologiquement impossible et interdit. Elle resserra quelque peu sa prise sur le jeune homme et releva la tête, le gratifiant d'un sourire réjouit.
« Ça en revanche, c'est bien plus efficace que n'importe quel médicament. »
Après d'être détachée doucement, elle ramassa distraitement une fraise, enveloppée de glace, et l'observa, songeuse, puis se mit à gratter avec obstination le fruit jusqu'à ce que sa rougeur soit libérée du joug du froid mordant qui régnait autour d'eux. Elle soupira. Non, décidément, le froid, l'hiver, ce n'était pas fait pour elle, et elle admirait le courage de Zayne – comment faisait-il pour sortir par ce temps, seulement couvert d'une veste ? Elle se tourna à nouveau vers lui, une moue réprobatrice sur son visage.
« Tu devrais pas rester comme ça dans le froid. Tu vas encore attraper la crève. Et après, quelques fils d'Arès vont avoir la bonne idée de te provoquer en duel, et comme tu es incapable de refuser, tu vas relever le défi. Et une fois de plus tu vas te prendre la honte. Alors que c'est toi le plus fort de tous, évidemment. »
Elle lui tira la langue avec espièglerie. Avec Rain, il y a une règle très simple: si elle vous taquine, c'est qu'elle vous aime bien. Pour elle, pas moyen de plaisanter sur ou avec les gens qu'elle n'apprécie pas. Plus elle vous apprécie, plus elle se montrera de bonne composition avec vous, tandis que la plupart montreront plus de facilités à se confier et donc à laisser paraître leurs différents états d'âme. Mais la jeune coréenne ne fonctionne pas vraiment comme tout le monde. Se livrer à quelqu'un signifie pour elle l'affront absolu. Elle hait par dessus tout parler d'elle. Elle n'est pas douée pour ça. Surtout avec Zayne, qui mettait toujours tout en œuvre pour qu'elle n'ait pas de raison de pleurer. Se montrer faible devant lui, c'était comme si elle négligeait ses efforts et les ignorait avec une absence totale de déférence. En résumé, c'était inacceptable. Personne ne méritait plus d'attention que Zayne. Il lui revint soudain en mémoire qu'elle devait lui demander une faveur. Elle avait désespérément besoin d'une épée, pour remplacer celle, trop lourde, qu'on lui avait prêté pour l'instant, et qui l'empêchait de progresser plus rapidement qu'elle ne l'aurait voulu, et qui la handicapait encore plus qu'elle ne l'était déjà. Malicieuse, elle donna un léger coup de coude dans les côtes du jeune homme.
« Dis, Zayne, tu crois que tu pourrais me forger une épée, un de ces jours ? Le genre d'épée qui se bat toute seule, pour compenser ma nullité. »
Spoiler:
je sais pas si tu te souviens de notre discussion avec siam sur la CB, comme quoi les mecs sont débiles et tout. Bah moi j'en veux un comme Zayne *sbaf*
L. Zayne-Emryc Ainsworth
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souris, la vie est un fromage (:
carnet du héros ➸ parent olympien: Héphaïstos ➸ caractère : impétueux, courageux, futé, adorable, sait se montrer doux, peut se montrer violent, paradoxal, inconscient, trèèèès inconscient, naïf sur les bords, inconscient, charmant, poli, un peu timide quand avec quelqu'un qui lui plaît, coincé avec les filles qu'il ne connait pas, rieur, moqueur, venimeux, rancunier, volontaire, souriant, pitre, fanfaron, égoïste. ➸ inventaire:
Sujet: Re: fifty thousand tears ✿ zaynrain (ended) Dim 1 Jan - 18:02
Je regardais toujours aussi désespérément autour du moi, avisant enfin une tête blonde, au loin. Je m’apprêtais à l’appeler, lui dire de ramener ses fesses fissa et d’examiner Rain quand celle-ci m’a légèrement rassuré : « Il n'y a rien du tout Zayne. Je suis juste un peu fatiguée. Et aucun remède des enfants d'Apollon ne pourra y faire quoi que ce soit. » Un pli perplexe a barré mon front, un pli qui était aussi peu convaincu. J’ai haussé les épaules, méfiant. J’avais bien vu son rire égayer son visage, effacer sa tristesse comme on aurait passé un coup de gomme. Mais, malgré tout, les preuves de son court instant de faiblesse restaient. Mais ça, elle ne pouvait pas les effacer d’un coup ; alors ai-je eu le vain espoir d’avoir vaincu son chagrin, de l’avoir fait s’envoler à tire d’aile. Je l’espérais de tout mon cœur, en fait, car cela aurait été tragique à mes yeux, sinon. « Tu me dirais, hein ? » l’ai-je questionnée, pitoyablement soucieux et inquiet. J’étais toujours comme ça, avec Rain. Chevaleresque, soucieux, inquiet ; car elle m’était précieuse, comme milles diamants aussi rares que beaux. Elle a souri et j’ai eu un léger pincement au cœur, avant de me détendre craintivement, comme si j’avais peur qu’un trop gros afflux de détente aurait été mauvais pour mon diamant. Un diamant, songeais-je, c’est dur. Brave. Coupant. La comparaison m’a fait sourire car à regarder Rain, on ne l’imaginait ni dure ni brave ni coupante. Moi, je la trouvais forte. Et même si, des fois, elle se laissait aller à la naïveté, elle avait une vraie force d’esprit et d’âme. Me prenant un peu de court, elle passa ses bras autour de mon torse et s’y blottit, si fragile la petite force d’âme. J’ai souri, tendrement, en la serrant comme je pouvais contre moi. Ce sourire tendre, ce sourire mièvre sur mes lèvres était si.. si étrange. Je n’y étais pas habitué. Mais Rain.. pff, Rain, elle me faisait fondre comme neige au soleil, me faisait devenir le plus gros ours affectif du monde. J’aimais me dire qu’elle s’apaisa à cet instant, qu’elle apprécia cette étreinte maladroite que je lui donnais. Je n’avais jamais été super fortiche, avec les contacts et tout.. Mes parents avaient toujours été distants avec moi et, à la colonie, je n’avais jamais trouvé une âme-sœur ou quoi que ce soit. Oh, évidemment, il y avait cette fille.. mais bon, c’était ma sœur quoi. La seule chose, à l’occasion, c’était la bise quand on se disait au revoir, lorsqu’elle retournait chez les Mortels. Donc, en gros, je me sentais un peu obtus en cet instant angoissant, en finissant par me demander si je la serrais bien contre moi, trop fort, pas assez ; bref, toutes ces pensées de garçon vis-à-vis des dames venues de la planète Zorg.
Elle releva la tête et mes pensées se perdirent, alors que je me mis moi aussi à sourire sincèrement à son égard. C’était dans les moments comme ça que je me rendais compte que Rain était plus qu’importante à mes yeux. « Ça en revanche, c'est bien plus efficace que n'importe quel médicament. » Sans vraiment savoir pourquoi – non, je ne savais pas pourquoi, mais je savais que c’était idiot – j’ai piqué un fard en rigolant nerveusement. J’ai haussé les épaules avec un air humble, un air tellement humble que cela me donnait l’air presque suffisant – mais je ne m’en souciais guère. Au fond, peut-être que j’étais suffisant et fier. Je m’en fichais, car Rain m’aimait bien quand même. Elle s’est détachée avec douceur alors que je me reculais de quelques pas, avec un sourire qui me barrait presque douloureusement le visage. La jeune fille de Déméter se pencha et ramassa une fraise qui avait survécu au déluge. Je l’ai détaillée – la fraise puis, Rain – en me demandant si elle allait faire briller le fruit, le rendre plus rouge ou je ne sais quoi. Cela ne m’aurait pas étonné. Elle commença à gratter la baie avec une mine presque courageuse sur le visage, alors que je finis par m’appuyer sur la fontaine en croisant les bras, l’observant puis en détaillant le paysage, comme si j’avais envie de le garder en mémoire. Je n’allais pas quitter Rain de sitôt, de peur qu’elle ne soit à nouveau triste. Finalement, elle se tourna vers moi et, il me fallut l’avouer, me prit de court : « Tu devrais pas rester comme ça dans le froid. Tu vas encore attraper la crève. Et après, quelques fils d'Arès vont avoir la bonne idée de te provoquer en duel, et comme tu es incapable de refuser, tu vas relever le défi. Et une fois de plus tu vas te prendre la honte. Alors que c'est toi le plus fort de tous, évidemment. » Je lui ai adressé une grimace mi-vexée mi-amusée (quoique.. plus vexée que amusée). J’aurais pu le prendre très, très mal. Je me connaissais suffisamment pour le savoir. Cela aurait été quelqu’un d’autre – Scotland par exemple – je me serai aussitôt jeté dessus, l’aurait enterré dans la neige avant e l’empêcher d’en sortir. Mais c’était Rain. Et ça changeait tout.
Elle m’a tiré la langue et je me suis esclaffé. Puis, machinalement alors qu’elle me parlait de la façon dont j’étais vêtu, je me suis frictionné les bras en rabattant les pans de ma veste contre moi. J’ai monté la fermeture éclair jusqu’à mon cou épais, camouflé derrière une fine écharpe très… très sophistiquée – cadeau de maman, je vous raconte pas, j’avais l’impression qu’ils ignoraient vraiment tout de moi, genre, mes goûts vestimentaires.. « C’est sympa de dire ça, mais je crois pas être le plus fort de tous, justement. Si j’étais plus fort je… si j’étais plus fort je n’accepterai pas les défis idiots auxquels je sais que je vais échouer. » Je lui ai adressé un clin d’œil en riant doucement. Avec une certaine malice, elle me donna un coup de coude auquel je ne réagis pas, restant sans broncher en la couvant toujours de mon regard chamallow : protecteur, inquiet, attachement profond et tendresse. « Dis, Zayne, tu crois que tu pourrais me forger une épée, un de ces jours ? Le genre d'épée qui se bat toute seule, pour compenser ma nullité. » J’ai plissé les yeux en la détaillant longuement. Aussitôt, une joie pure, non, une fierté pure s’était peinte sur mon visage quand elle avait prononcé sa requête, me demandant à moi de lui forger son épée. Cela me semblait important. Généralement, les pensionnaires demandaient à mes frères et sœurs, jamais à moi. « Une épée ? Es-tu sûre de toi ? Il paraît que t’es devenue pas mal en javelots. Je peux t’en faire plusieurs, si tu préfères… » Mais, effectivement, l’épée semblait être la meilleure arme pour elle. Pas trop lourde, notais-je, plutôt longue pour éviter qu’elle n’ait à se rapprocher de son adversaire. D’un œil expert, je l’ai détaillé un petit moment avant de sourire, fou de joie. « Ca marche ! Je m’y mettrai dès demain. Aurais-tu un accessoire de prédilection ? Tu sais, pour éviter qu’elle prenne trop de place, ton arme. Oh, et puis, à deux mains ou une arme d’escrimeuse ? Oh non, pas à deux mains. Ce serait trop lourd. Tu préfères quoi comme garde ? Rapière ? Ou traditionnelle. Ohlala, faut que j’m’y mette, faut que j’m’y mette ! » Le fait de lui poser les questions m’avait ouvert l’esprit. Je me suis exclamé : « Je vais te forger la plus belle épée bâtarde de tout les temps ! »
Rain H. Jeong
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Sujet: Re: fifty thousand tears ✿ zaynrain (ended) Dim 1 Jan - 19:31
Elle aurait voulu effacer cette ride d'anxiété du front du jeune homme, d'un coup de vent. Elle aurait voulu être plus forte. Pour elle, mais pour lui aussi. Elle aurait voulu être capable de mentir, aussi, pour qu'il puisse croire qu'elle allait bien, et que ces quelques pleurs étaient en effet bien le résultat de la simple fatigue. Malheureusement, elle n'avait jamais été une bonne menteuse, et elle n'aimait pas mentir. Ce fut pourquoi elle hésita longtemps avant de répondre à la question inquiète de Zayne. Elle ne pouvait pas lui dire la vérité. Du moins, pas lui dire cette vérité. Elle pouvait lui en donner une toute autre; qui ne lui suffirait peut-être pas, mais qu'il comprendrait... peut-être.
« Tu me dirais, hein ? » « Je n'aime pas beaucoup parler de mes soucis, tu sais. Et puis, ce n'est pas si important que ça. »
Elle n'avait pas pu s'empêcher de minimiser la chose avec un mensonge, prononcé avec le maximum de persuasion dont elle était capable, autrement dit: rien. Elle détourna le regard, un peu honteuse de mentir ainsi, d'avoir eu ce réflexe ridicule et puérile de mentir. Elle n'aurait pas été moins honteuse si son mensonge avait été convainquant. En somme, se réfugier dans les bras de Zayne représentait une bonne manière de camoufler ses joues qui rougissaient sous le coup de la confusion qui s'était emparée d'elle. Elle eut un sourire lorsqu'elle sentit le jeune homme lui rendre son étreinte, lui qui devait être si peu habitué à ce genre de contact affectueux – il était rare de croiser des demi-dieux en train de s'étreindre, dans la colonie. Et Rain, petite coréenne innocente qui avait débarqué là comme un oiseau tombé du nid, n'avait pas l'intention de changer ses habitudes, même si elle devait paraître bien futile et bien ridicule aux yeux de certains. Mais... peu lui importait. Après tout, on ne peut pas avoir l'assentiment de tout le monde.
Lorsqu'elle se détachait de lui, il se mit à rougir d'un air gêné, ce qui la fit rire doucement, alors qu'il haussait les épaules avec désinvoltures. Peut-être pour paraître moins gêné. Mais il n'y avait pas grand monde aux environs qui aurait pu voir la scène – Zayne qui rougit... voilà de quoi nuire à sa réputation...
« C’est sympa de dire ça, mais je crois pas être le plus fort de tous, justement. Si j’étais plus fort je… si j’étais plus fort je n’accepterai pas les défis idiots auxquels je sais que je vais échouer. » « Je te rappelle que la vérité sort de la bouche des enfants. Alors ne remet pas en cause mes paroles. » Puis elle reprit joyeusement: « Dis, Zayne, tu crois que tu pourrais me forger une épée, un de ces jours ? Le genre d'épée qui se bat toute seule, pour compenser ma nullité. » « Une épée ? Es-tu sûre de toi ? Il paraît que t’es devenue pas mal en javelots. Je peux t’en faire plusieurs, si tu préfères… »
Elle hocha la tete avec assurance. Elle voulait une épée. Point barre. Elle l'observa avec suspicion, lorsqu'il se mit à la détailler avec attention. Cet examen était assez gênant, et elle se recroquevilla sur elle même comme une chose apeurée, jusqu'à ce que Zayne se mette à sourire – comme si elle venait de lui offrir le plus beau cadeau du monde. Du même coup, elle se détendit aussitôt, et lui renvoya son sourire – à croire que ses émotions à lui influençaient ses émotions à elle. Il se mit à déclamer une suite de questions, à une vitesse folle qui ne permettait même pas à Rain de répondre – ce qui, soyons honnêtes, l'arrangeait quelque peu. Elle restait muette devant la soudaine exaltation qui se dégageait du jeune homme, et se mit à sautiller avec excitation.
« Je vais te forger la plus belle épée bâtarde de tout les temps ! » « J'en suis sûre et certaine. Toutes les filles d'Arès vont être jalouse de moi. Tu verras, je leur mettrais une sacré raclée. »
Elle songea particulièrement à une fille d'Arès à qui elle rêvait de faire mordre la poussière. Malheureusement, elle était bien trop puissante, et bien trop... méchante. Le stéréotype de la fille du dieu de la guerre par excellence, en somme. Elle s'appuya à son tour à la fontaine, aux côtés de Zayne, taquine et curieuse. Elle lui ébouriffa les cheveux avec un air parfaitement enfantin.
« En fait, comment tu as su que je me débrouillais pas mal en javelot ? Tu as parlé à Siam ? Hein, avoue. Tu as parlé à Siam. Elle m'a dit que tu lui avais appris à combattre... »
Elle prit un air mystificateur et se mit à sonder le regard du jeune homme, cherchant quelque chose dont elle seule connaissait la nature. Les yeux plissés, le nez froncé, on aurait pu croire à une scientifique se détruisant les yeux sur les touches de son clavier.
L. Zayne-Emryc Ainsworth
∞ TOO YOUNG TO HATE THAT MUCH
ϟ double compte : narcisse & caïn. ϟ arrivé(e) à la colonie le : 01/12/2011 ϟ iris-mails envoyés : 748 ϟ nombre de drachmes : 677 ϟ dons : contrôle du feu; protection métallique. ϟ localisation : bungalow neuf. ϟ responsabilités : simple pensionnaire. ϟ humeur : amazayne.
souris, la vie est un fromage (:
carnet du héros ➸ parent olympien: Héphaïstos ➸ caractère : impétueux, courageux, futé, adorable, sait se montrer doux, peut se montrer violent, paradoxal, inconscient, trèèèès inconscient, naïf sur les bords, inconscient, charmant, poli, un peu timide quand avec quelqu'un qui lui plaît, coincé avec les filles qu'il ne connait pas, rieur, moqueur, venimeux, rancunier, volontaire, souriant, pitre, fanfaron, égoïste. ➸ inventaire:
« Je n'aime pas beaucoup parler de mes soucis, tu sais. Et puis, ce n'est pas si important que ça. » Je l’ai regardée, suspicieux, me doutant sans trop vraiment le vouloir qu’elle me mentait. Je n’aimais pas les gens qui mentaient, de manière générale. Mais j’ai décidé que c’était un petit mensonge, un mensonge pardonnable. Un mensonge qui voulait juste dire « je ne veux pas en parler » et j’ai compris que Rain avait eu la délicatesse de ne pas le dire ainsi, j’ai compris qu’elle avait juste menti pour pas me foutre en boule. Car, assurément, savoir Rain triste et qu’elle ne veuille pas m’en parler.. je ne pouvais pas l’imaginer. Enfin, je veux dire, elle le faisait à l’instant et tout.. mais le fait qu’elle le prononce, qu’elle me le dise dans les yeux, « je ne veux pas en parler » ça aurait été pire que tout. Là, elle mentait. Un joli mensonge, tâchais-je de me convaincre en haussant les épaules. « Je te rappelle que la vérité sort de la bouche des enfants. Alors ne remet pas en cause mes paroles. » me dit-elle après ma bien piètre performance d’affection, alors que je sentais un énième sourire naître sur mes lèvres, amusé et à la fois terriblement moqueur. Une enfant, vraiment ? Peu de personne aurait contredit Rain à ce moment précis. Tout le monde, je le savais, la considérait un peu comme une retardée ou un poids lourd à porter, une couchette de trop chez les « Hermès ». Je veux dire : à dix-sept ans, elle se pointait enfin à la colonie. C’était très, très étrange ; surtout que, pour la plupart, nous étions arrivés pré-pubères, quoi. Moi aussi, ça m’interloquait. Elle aurait dû arriver bien plus tôt ou, tout simplement, se faire bouffer par un Chien des Enfers en rut. Je me demandais quelle avait été son histoire car, vous vous en doutez, elle ne m’en avait pas dit un traître mot, mystérieuse « enfant » qu’elle était. Autant lui remonter le moral, qu’elle semblait avoir dans les chaussettes. Même avec cette pensée, pourtant, la joie euphorique que j’avais eue en l’entendant me demander de lui forger une épée n’était pas feinte. Cela me faisait vraiment plaisir. C’était comme un cadeau de Noël ; le premier depuis bien trop longtemps.. « Je vais te forger la plus belle épée bâtarde de tout les temps ! » et moi d’avoir toute l’innocence du monde dans la voix, comme un gamin quand il croit que le Père Noël est passé. Je retombais presque enfance, à l’époque où Maman était pas encore allée en Inde et quand Papa était là. Arracher le papier-cadeau, boire du chocolat chaud, rigoler. Oui, décidément, ça me manquait. « J'en suis sûre et certaine. Toutes les filles d'Arès vont être jalouses de moi. Tu verras, je leur mettrais une sacré raclée. » J’ai ri légèrement, tant cela me semblait improbable. Légèrement.. mais pas vraiment méchamment, comme si j’exerçais de l’autodérision à la place de Rain.
La coréenne finit par s’appuyer à côté de moi sur la fontaine, alors que je riais toujours un peu. « Rien que ça, m’exclamais-je. J’te donnerai des cours, si tu veux. » J’ai souri doucement. J’adorais l’épée, l’épéisme – je ne savais pas si ça se disait ou pas mais ça sonnait plutôt bien dans ma tête. Elle m’ébouriffa les cheveux, ce qui m’arracha un autre sourire, mi-mélancolique mi-tendre. « En fait, comment tu as su que je me débrouillais pas mal en javelot ? Tu as parlé à Siam ? Hein, avoue. Tu as parlé à Siam. Elle m'a dit que tu lui avais appris à combattre... » Et de la jeune femme de me regarder.. bizarrement, il fallait bien l’avouer. Elle cherchait quelque chose, avait plongé son regard dans le plus profond du mien et je me senti aussitôt espionné, stalker comme si on voulait m’arracher milles révélations. Il ne manquait plus que la lampe de bureau à la lumière criarde en pleine figure pour compléter le tableau. « Euh Rain, ça va ? J’ai un bouton sur le nez, ou quoi ? » ai-je répondu nerveusement, tant je n’aimais pas la manière dont elle me regarder. Je le jure, je ne faisais rien pour éviter sa question – je crois que je ne m’en souciais guère, ne repérant pas vraiment où elle voulait en venir – mais Rain m’étonnait (comme toujours). Je la regardais toujours avec cet œil tendre, quoique mon regard clair fût teinté de surprise en cet instant même. Machinalement, j’ai touché mon nez du bout de l’index en fronçant les sourcils avec une grimace vaguement soucieuse. Mais rien. Enfin, rien que je pouvais tâter du doigt. C’était important les boutons sur le nez. Alors je me suis tourné vers la fontaine en espérant que l’on ne me ferait pas l’outrage de faire passer un nuage sur le soleil pâle, mais présent. J’ai examiné mon reflet avec attention. « Tout le monde en parle. La petite nouvelle qui lance un javelot. Pas mal ! » Je me suis tourné vers la coréenne en lui adressant un petit clin d’œil avant de retourner à mon inspection de nez. Non, pas sur ce côté-là non plus. Là, un minuscule grain de beauté. J’ai soupiré. « Et elle m’a appris à lire le grec ancien.. » repris-je, un brin rêveur. Ma rencontre avec la fille d’Athéna remontait à il y a tellement longtemps.. Presque mélancolique, j’ai soupiré à nouveau, en souriant à Rain. « Mais je ne vois pas vraiment le rapport avec Siam, en fait » m’excusais-je avec un ton piteux, un sourire désolé – ou peut-être timide – imprimé sur le visage.
Rain H. Jeong
HANEUL ♣ over the rainbow
ϟ double compte : thunder hamm ϟ arrivé(e) à la colonie le : 20/11/2011 ϟ iris-mails envoyés : 1948 ϟ nombre de drachmes : 1975 ϟ localisation : forêt ϟ responsabilités : pensionnaire ϟ humeur : combattante
carnet du héros ➸ parent olympien: Déméter ➸ caractère : Peu susceptible; impulsive; persévérante; pleine d'entrain; renfermée; têtue; naïve parfois; peut etre idiote; énervante; curieuse; colérique; ➸ inventaire:
Elle aurait du s'en douter. Il ne goba pas une seule seconde son mensonge maladroit et elle dut supporter son air suspicieux, son haussement d'épaule faussement détaché. Elle l'observa plusieurs secondes sans rien dire, partagée entre deux pulsions qui se déchiraient en elle. Celle de ne rien dire – comme elle en avait toujours eu l'habitude, une règle à laquelle elle n'avait jamais fait défaut – et celle de tout raconter à Zayne – pour ne pas le blesser, pour lui montrer qu'il était spécial à ses yeux, pour lui montrer qu'il était unique... et peut-être aussi pour se dire qu'elle lui serait ainsi définitivement lié. Car lui révéler cela avait assurément la valeur d'une promesse, d'un pacte tacite entre eux, qu'elle ne pourrait jamais briser. Elle soupira, un long soupir, qui expulsa tout l'air de ses poumons et la laissa muette pendant encore quelques temps, avant qu'elle ne prenne une grand respiration.
« Je me suis brûlé le mollet sur le mur d'escalade. On m'a ouvert la cuisse pendant que je me battais à l'épée, et tout à l'heure, juste avant que je ne vienne ici, un cheval m'a blessé, alors que je suis censée avoir un parfait contrôle sur les animaux, tu vois ? Disons que tout ça m'a plutôt irrité, mais ça aurait pu aller si... si je n'avais pas eu l'idée stupide d'essayer de contacter Maman. » A ce passage de son récit, elle dû s'arrêter quelques instants, reprise par l'émotion. Et finalement, les mots sortirent naturellement, comme s'ils attendaient d'être prononcés depuis longtemps. « Maman a fait un AVC quand j'étais petite, et malgré des années de ré-éducation, les médecins lui ont dit qu'elle ne pourrait pas recouvrer l'usage de ses jambes. Alors elle est en fauteuil, et depuis toujours, c'est moi qui m'occupe d'elle. Je fais à manger, je fais le linge... On avait pas les moyens de se payer une infirmière à domicile alors c'était moi qui me chargeait d'elle. Et là... partir de chez moi aussi brutalement, pour venir à la colonie, ça signifiait la laisser livrée à elle même, la laisser seule... et quand je l'ai vue, dans son fauteuil... » Elle se mit à tordre nerveusement ses cheveux entre ses doigts. « Elle paraissait si triste, si fatiguée... »
A nouveau, les larmes lui montèrent aux yeux, et elle renifla pour tenter de contenir l'assaut des perles traitresses. Elle se remit à frotter le coin de ses yeux à l'aide de sa manche, mais ne put retenir le sanglot qui la souleva; elle ne pouvait pas plus retenir le flot de son émotion qui la prenait de cours. Elle tourna brièvement la tête, tentant de reprendre une contenance, qu'elle eut bien du mal à retrouver.
« Rien que ça. J’te donnerai des cours, si tu veux. » « J'ai déjà une professeur, moi, monsieur. Mais à mon niveau ridiculement pitoyable, je suppose que deux professeurs valent mieux qu'un. Ce serait avec plaisir. » Elle lui tira la langue et ébouriffa ses cheveux blonds avec affection. « En fait, comment tu as su que je me débrouillais pas mal en javelot ? Tu as parlé à Siam ? Hein, avoue. Tu as parlé à Siam. Elle m'a dit que tu lui avais appris à combattre... » « Euh Rain, ça va ? J’ai un bouton sur le nez, ou quoi ? »
Certes, la manière dont elle observait Zayne n'avait rien de normal. C'était même plutôt effrayant, surtout venant de sa part. La remarque du jeune homme la fit éclater de rire, et elle cessa son examen visuel, prise d'une crise d'hilarité, tandis qu'il cherchait désespérément la moindre trace d'acné sur son nez. Une fois qu'il se fut retourné, Rain laissa choir sa tête sur l'épaule du jeune homme, toujours secouée par un rire qui semblait ne jamais vouloir s'arrêter. Lorsque ce dernier s'atténua enfin, elle put reprendre:
« Ne t'inquiète pas. Tu es beau comme un camion. »
Puis il reprit:
« Tout le monde en parle. La petite nouvelle qui lance un javelot. Pas mal ! »
Mais Rain n'était pas de cet avis. Elle attendait le moment où il se mettrait à parler de Siam, avec une certaine avidité. Rain, une commère ? Pas le moins du monde. Mais elle s'était mis en tête des desseins bien particuliers, et bien puériles, mais qui avaient le don de l'amuser. Et elle ne pouvait faire autrement que de céder à sa curiosité, maintenant qu'il lui apparaissait nettement qu'il serait tellement agréable que tout cela se réalise. C'est vrai, ils allaient bien ensemble, ils s'aimaient bien, et cela faisait longtemps qu'ils se connaissaient. Et pire, encore, ils avaient eu le malheur de s'attacher tout deux à une calamité nommée Rain...
« Et elle m’a appris à lire le grec ancien.. » Le soupir qu'il poussa tira une expression pleine d'excitation à la jeune coréenne, qu'elle s'empressa de camoufler lorsque Zayne tourna à nouveau son visage vers le sien. « Mais je ne vois pas vraiment le rapport avec Siam, en fait » « C'est Siam qui m'a appris à lancer des javelots. C'est Siam qui m'apprend à me battre. C'est Siam qui m'apprend tout. Du coup, je pensais que c'était par elle que tu avais appris que... enfin bref. Tu l'aimes beaucoup pas vrai ? »
La question pouvait paraître intimement reliée au fait que quelques instants plus tôt, elle s'était représentée l'image des deux jeunes gens ensemble. Pourtant, cette curiosité malicieuse qui l'avait habitée s'était envolée aussi vite qu'elle était arrivée. Maintenant ne subsistait plus que l'envie de savoir, de connaître tout ce qui avait trait à lui. Elle savait que les deux jeunes gens s'appréciaient, mais n'avait jamais pu vraiment gouter la profondeur de cette affection. Cependant, elle prit conscience qu'à ses yeux à lui, elle pouvait paraître bien indiscrète. Zayne n'était pas vraiment comme elle, sur ce point – comme sur bien d'autres.
« Je suis désolée si je te parais indiscrete. Je parle trop, pas vrai ? Tu n'es pas obligé de répondre... »
'… mais dans ce cas tu ne ferais que confirmer certaines de mes pensées.' Elle adressa à Zayne un regard plein d'ingénuité.
L. Zayne-Emryc Ainsworth
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souris, la vie est un fromage (:
carnet du héros ➸ parent olympien: Héphaïstos ➸ caractère : impétueux, courageux, futé, adorable, sait se montrer doux, peut se montrer violent, paradoxal, inconscient, trèèèès inconscient, naïf sur les bords, inconscient, charmant, poli, un peu timide quand avec quelqu'un qui lui plaît, coincé avec les filles qu'il ne connait pas, rieur, moqueur, venimeux, rancunier, volontaire, souriant, pitre, fanfaron, égoïste. ➸ inventaire:
Sujet: Re: fifty thousand tears ✿ zaynrain (ended) Mer 4 Jan - 11:59
Je l’écoutais. Je n’étais pas quelqu’un de très attentif. A vrai dire, j’étais tout le contraire. Je n’arrivais jamais à me concentrer sur quoi que soit, que cela m’intéresse ou non. Je l’écoutais en la regardant, de mon regard le plus sérieux. C’était un bel effort de concentration qui, les dieux soient loués, ne fut pas vain. Je l’ai écoutée, me suis imprégné de son récit et j’en ai presque fini horrifié. Je détestais ça. Je veux dire : j’avais toujours vécu dans le luxe et l’argent et je n’avais jamais vu mes parents envoyer de l’argent à des associations ou je ne sais quoi. Ca me foutait en boule. J’ai serré les poings, ai carré la mâchoire alors que le silence nous séparait de nouveau, alors que je la regardais, un peu perdu un peu en colère. J’ai vu une larme couler. Je n’ai rien dit. Jusqu’à ce que des mots viennent se faufiler jusqu’à mes lèvres, enfin, les mots qui me brûlaient la gorge : « Je suis désolé Rain. Je n’aurais pas dû insister. » Je ne savais jamais vraiment comment bien réagir avec les gens. Je n’ai pas su quoi faire, pétrifié de peur et de tristesse. J’ai passé un doigt dans ses cheveux qu’elle martyrisait tant, jusqu’à ce qu’elle tourne le regard vers moi. « Si c’est un problème d’argent.. je peux t’aider.. » ai-je dit d’une voix qui s’est écroulée crescendo dans ma gorge, toujours cette peur, toujours cette haine. Le plus tragique, je crois, c’est que ce n’était pas sa mère. Mais je comprenais. Mes parents étaient mes parents – enfin non mais on s’en fout – et mon père était mon père. Les dieux ne signifiaient rien, dans les situations comme ça. Ils n’étaient rien. Et comme ils n’étaient rien, ils ne faisaient rien ; laissant le malheur tomber sur les proches de leurs propres enfants, laissant la misère ou la douleur nous accabler sans lever le petit doigt. J’ai laissé mon bras retomber sur mon flanc, alors que je me mordillais anxieusement la lèvre. Encore une situation qui me révulsait. Puis, d’un commun accord je crois, nous avons décidé de ne plus en parler, de se concentrer sur la partie sympa de la vie – notamment forger des épées, combattre des monstres, tout ça. Moi-même j’ai décidé d’enterrer le sujet, de le faire ressortir quand le courage me manquerait pour continuer d’haïr les dieux, mais jamais leur progéniture. Nous étions que des pions, me répétais-je sans cesse, des figurants dans une guerre où nous aurions dû être les rois. « J'ai déjà une professeur, moi, monsieur. Mais à mon niveau ridiculement pitoyable, je suppose que deux professeurs valent mieux qu'un. Ce serait avec plaisir. » J’ai souri doucement, le sujet enterré avec la rancune. L’amertume bien vite remplacée par l’amusement, je l’ai regardée rire de mon étonnement, je l’ai regardée rire alors qu’elle avait été si proche des larmes un instant plus tôt. Moi, je continuais de chercher mon invisible bouton. « Ne t'inquiète pas. Tu es beau comme un camion. »
J’ai haussé les épaules. « Tout le monde en parle. La petite nouvelle qui lance un javelot. Pas mal ! » Mais elle semblait s’en fiche, même si j’avais usé d’un ton goguenard légèrement moqueur. Ce qui aurait dû m’étonner, je crois, mais je parlais déjà de Siam avec ce ton mélancolique, ce ton plein de regrets. Je n’étais pas dans ma période « doué » en ce moment. J’aurais peut-être dû en parler mais j’ai plutôt choisi d’utiliser ma religion et philosophie : le temps cicatrice toutes les blessures. Ce qui était, en soi, une religion et philosophie débile. « C'est Siam qui m'a appris à lancer des javelots. C'est Siam qui m'apprend à me battre. C'est Siam qui m'apprend tout. Du coup, je pensais que c'était par elle que tu avais appris que... enfin bref. Tu l'aimes beaucoup pas vrai ? » Je me grattais la tête en haussant les épaules – oui, sans doute. Je ne savais pas trop quoi dire, en fait, et avant que je n’ai pu répondre elle dit : « Je suis désolée si je te parais indiscrète. Je parle trop, pas vrai ? Tu n'es pas obligé de répondre... » Même si bon, je crois que cela l’aurait contrariée. J’ai ri doucement avant de lui adresser un regard surpris, « Nan, t’inquiète, c’OK. » Puis j’ai mis en place mes pensées et je me suis rappelé qu’elle m’avait posé une question. Le problème, avec moi, c’était que je parlais sans doute trop. Que je prenais parfois tout au pied de la lettre, que je me rendais pas vraiment compte des questions, que j’en oubliais les réponses. Du coup, avec un sourire qui faisait sans aucun doute trois fois le tour de mon visage, j’ai répondu à Rain : « Oh, oui, je l’aime beaucoup ! Vraiment. C’est l’une des premières personnes que j’ai rencontré à la colonie : on était au bungalow d’Hermès ensemble. Je n’ai jamais particulièrement aimé les « Athéna » – parfois trop de cerveau, pas assez d’muscles – mais je crois que c’est l’exception qui confirme la règle. » Et je lui ai adressé un petit clin d’œil complice qui, je le jure, ne voulait rien dire. « Tu pensais que quoi, d’ailleurs ? Je vois toujours pas le rapport. » m’excusais-je à nouveau, avec un ton toutefois un peu.. un peu geignard. Je détestais ne pas comprendre.
Spoiler:
désolée pour le retard
Rain H. Jeong
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Sujet: Re: fifty thousand tears ✿ zaynrain (ended) Mer 4 Jan - 13:53
« Je suis désolé Rain. Je n’aurais pas dû insister. » Il eut un instant de silence durant lequel il passa un doigt dans les cheveux de la jeune fille, qui tressaillit et leva les yeux vers lui. « Si c’est un problème d’argent.. je peux t’aider.. »
Un sourire ourla ses lèvres tristes dans un sourire sans joie. Maintenant que Zayne, qu'elle connaissait finalement depuis si peu de temps, lui tendait la perche, elle se rendait compte à quel point elle avait été seule, toutes ces années, et combien elle aurait accepté avec gratitude toute aide, aussi modeste soit-elle. Elle n'avait jamais songé à cela, trop naïve et gentille, se disant que les gens ne faisaient pas ça par désintérêt mais par manque de temps, d'argent... Désormais, il lui apparaissait nettement que c'était scandaleux que personne n'ai eut le courage de venir aider sa mère – famille, amis, mari, elle avait eu tout cela, et aucun d'entre eux n'avait daigné frapper à leur porte. Cet égoïsme mis en lumière par la spontanéité d'un jeune homme qui ne connaissait sa mère ni d'Ève ni d'Adam, aurait pu la mettre en colère. Une de ces colères qui la rendait folle; elle pouvait tout supporter en ce qui la concernait, mais en ce qui concernait sa mère, et il en avait toujours été ainsi, elle était intransigeante. Cependant, la tristesse prenait le pas sur la fureur qui grondait en elle, silencieuse, et elle resta plantée ainsi, immobilisée par ces deux émotions négatives qui se disputaient la première place. Elle trouva la force d'adresser à Zayne un sourire. Il était hors de question qu'elle accepte toute aide pécuniaire, cependant elle lui était déjà reconnaissante d'être... lui, tout simplement. Il lui apportait plus en plus quelques minutes que bien d'autres personnes en plusieurs années, peut-être malgré lui. Mais ça, ça lui était indifférent.
Elle lui fut d'autant plus reconnaissante qu'il n'insista pas plus et que le sujet fut comme effacé de leurs mémoires respectives. Il reprit son attitude normale, et elle put en toute liberté reprendre sa contenance et sa gaieté habituelle. Elle effaça les larmes, les sanglots, les pensées moroses, changea d'humeur comme on aurait pu changer de chemise. Et elle put enfin lâcher un soupir de soulagement, dans lequel s'envolèrent toutes les angoisses qu'elle avait pu ressentir auparavant. Elle savait que sitôt Zayne repartit, un vent contraire reviendrait surement vers elle pour lui ramener à l'esprit toutes ces inquiétudes. Mais pour l'instant, elle gardait loin d'elle les alizés, les mistrals, leur froideur et leur sournoiserie.
« Nan, t’inquiète, c’OK. Oh, oui, je l’aime beaucoup ! Vraiment. C’est l’une des premières personnes que j’ai rencontré à la colonie : on était au bungalow d’Hermès ensemble. Je n’ai jamais particulièrement aimé les « Athéna » – parfois trop de cerveau, pas assez d’muscles – mais je crois que c’est l’exception qui confirme la règle. » Il lui fit un clin d'œil qui la fit rigoler joyeusement. « Tu pensais que quoi, d’ailleurs ? Je vois toujours pas le rapport. » « Laisse tomber, babo. Tu m'en voudrais après. »
Elle lui tira la langue avec malice, sachant parfaitement que ses paroles ne feraient qu'attiser sa curiosité; de plus, si elle l'avait appelé 'babo', le mot sonnait plus affectif qu'insultant dans sa bouche. Elle reposa ensuite son crane contre l'épaule du jeune homme, et passa même son bras en dessous du sien; une petite sœur n'aurait pas été plus affective. Les flocons de neige tombaient dans sa chevelure brune épaisse, et commençaient à la rendre humide, tout comme ses vêtements. Soudain, une idée lui vint à l'esprit. Une bien étrange idée, qui, bien qu'elle faisait référence à un sujet sensible qu'ils avaient cessé d'aborder quelques secondes seulement auparavant, n'aurait pas réveillé les même sentiments douloureux. Car dans la tête de Rain, ça n'éveillait que des souvenirs joyeux et des visions réjouissantes. Cependant, une certaine timidité l'avait prise, et elle n'ouvrit la bouche qu'après avoir longuement observé Zayne, dont elle ne voyait que le profil. Une légère pression exercée sur son bras, afin d'attirer son attention.
« Tu sais... tu pourrais venir chez moi, un jour. Je veux dire... pas aux état-unis, mais dans notre vrai appartement, en Corée. Enfin... hm... »
Elle s'emmêlait quelque peu dans ses idées, soucieuse de ne pas le blesser et de ne rien dire de facheux qui pourrait éveiller sa colère.
« Je suis sûre que Maman t'adorerait. Et puis on pourrait être comme... une famille... ? »
Elle doutait qu'il puisse comprendre le fond de sa pensée, tellement elle peinait à s'exprimer correctement. Elle savait que nombreux pensionnaires n'avaient pas l'occasion de revoir souvent leur famille; elle savait aussi que venir à la colonie pouvait parfois signifier couper les ponts avec toute parenté strictement humaine. Elle s'était dit, peut-être naïvement, que passer quelques temps en dehors de la colonie, avec une amie et une femme qui serait sûrement ravie de le rencontrer lui plairait peut-être. Elle s'était dit qu'elle pourrait lui ouvrir son monde sans rien craindre. Elle s'était dit qu'il pourrait être heureux. Mais elle s'aperçut soudain qu'elle ne savait rien de la famille de Zayne. En vérité, excepté ce qu'elle savait de son caractère, de ce qu'il aimait et ce qu'il n'aimait pas, de ses habitudes à la colonie, de ses capacités, aussi, elle ne savait pas tant de choses que ça sur lui. Tout ce qui touchait à l'extérieur, au monde en dehors de la colonie lui était encore inconnu, ce qui semblait bien étrange pour deux personnes qui se disaient amis.
« Ils sont comment tes parents Zayne ? »
Spoiler:
babo=idiot (coréen) Retard ? De deux jours ? Je crois avoir vu pire et désolé pour ma réponse, je sais pas trop quoi en penser j'avais déjà l'idée de fin en tête mais je pense pas l'avoir bien... exploitée peut-etre. Enfin bref.
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carnet du héros ➸ parent olympien: Héphaïstos ➸ caractère : impétueux, courageux, futé, adorable, sait se montrer doux, peut se montrer violent, paradoxal, inconscient, trèèèès inconscient, naïf sur les bords, inconscient, charmant, poli, un peu timide quand avec quelqu'un qui lui plaît, coincé avec les filles qu'il ne connait pas, rieur, moqueur, venimeux, rancunier, volontaire, souriant, pitre, fanfaron, égoïste. ➸ inventaire:
Sujet: Re: fifty thousand tears ✿ zaynrain (ended) Jeu 5 Jan - 18:12
Vaguement gêné qu’elle ne dise rien par rapport à ma proposition d’aide – maladroite, il fallait l’avouer – je me suis gratté le crâne en penchant la tête et ce fût tout. Parfois, ai-je pensé à cet instant, il ne fallait pas trop creuser et laisser les choses faire, être et devenir. Peut-être aurais-je dû moins insister ; peut-être aurais-je dû creuser avidement. Ce n’était pas important. Enfin si, plutôt. Mais Rain n’était pas une personne très.. très bavard à propos d’elle-même. Bien sûr, elle aurait pu me déclamer milles odes sur le bon et le mauvais temps ; mais je crois que j’aurais eu grand mal à lui arracher plus que cela sur sa famille. Et puis, ce n’était pas comme si je lui avais tout raconté sur ma vie et mon passé, quoi. « Laisse tomber, babo. Tu m'en voudrais après. » J’ignorais tout à fait de quoi elle voulait parler en m’appelant babo mais j’ai trouvé ça mignon alors je n’ai pas commenté, haussant les épaules avec désinvolture genre « c’est la fatalité » quand elle a aussi enterré le sujet Siam. J’ai essayé de déterminer si la fille d’Athéna était une sujet miné ou pas, si j’étais en droit d’insister. Elle m’a tiré la langue. J’ai décidé que j’avais le droit d’insister. « Allons, explique moi ! Je jure sur le St.. non, ok, je promets que je ne t’en voudrai pas. Dis-moi, maintenant ! » l’ai-je suppliée d’une voix pressante en lui adressant mon regard le plus mignon, mon regard le plus bisounours. Des étoiles d’innocence dans les yeux, j’ai fini par craquer en souriant largement, mes yeux retrouvant une vague malice et un amusement sans bornes. Un vrai baume, cette Rain. Si ma journée avait été pire que cela – l’égale de la sienne, peut-être – je suis sûre qu’elle l’aurait ensoleillée sans mal, malgré son nom. J’aurais aimé pouvoir dire la même chose à vis-à-vis de moi par rapport à elle – mais je n’en étais pas sûr alors je me suis interdit la pensée qu’elle ne puisse pas m’aimer autant que je l’aimais. Elle a, à nouveau, laissé choir sa tête brune sur mon épaule, passant un bras sous le mien (ce qui me surprit un peu) alors que, à nouveau, je ne savais pas trop quoi faire. Ma main est venue chercher son épaule et je l’ai serrée contre moi, tout simplement. J’ai regardé humblement l’horizon, ignorant les flocons de neige qui nous tombaient dessus, ignorant même son regard qui était en train de me détailler – je le sentais, je le voyais. Je n’ai rien, j’ai attendu qu’elle prenne la parole en imaginant peut-être qu’elle allait encore me parler d’elle. J’ai pensé à beaucoup de choses, pendant ces quelques instants, mais rien ne m’aurait préparé à ce qu’elle a fini par dire : « Tu sais... tu pourrais venir chez moi, un jour. Je veux dire... pas aux États-Unis, mais dans notre vrai appartement, en Corée. Enfin... hm... Je suis sûre que Maman t'adorerait. Et puis on pourrait être comme... une famille... ? »
« Oh, euh oui, ce serait bien. » Ce n’est pas la retenue ni la méchanceté qui inspira cette phrase ni longue ni intelligente. Ce ne fut non plus le mépris ou la gêne ; non, rien de tout cela. Juste la surprise. Je me demandais bien comment elle allait l’interpréter, tout en ressentant ce pincement agréable au cœur, cette chaleur appréciable qui m’arracha un petit sourire. « Je veux dire : ce serait extra. Je ne sais pas vraiment pourquoi tu me proposes cela, avouais-je, mais je pense que ce serait vraiment bien ! » lâchais-je avec une pointe retenue d’excitation dans la voix. Vraiment, je ne comprenais pas vraiment le fond de sa pensée ; mais je trouvais ça vraiment cool comme idée. Généreux. Improbable. Excitant. Tout ce que j’appréciais, quoi. « Ils sont comment tes parents Zayne ? » Pffiiiiuuuut, c’est le bruit qu’a fait mon ballon de bonne humeur en crevant. Mon sourire s’est effacé rapidement, remplacé par une moue pensive et un peu débile. J’ai serré Rain contre moi pour me donner courage. « Et bien, ma famille n’est ni dans les cieux ni à Chicago. Elle est à la colonie. » ai-je élucidé, sachant parfaitement qu’elle avait parlé de mes parents et non de ma famille. Pourtant, c’était avec des accents de sincérité que je m’étais exprimé, quoiqu’ils fussent accompagnés d’un ton hésitant et maladroit. Je ne savais pas trop quoi dire. Que mon père était un gars paumé obnubilé par sa société ; que ma mère était une freak névrosée ; que j’avais été adopté ou, plutôt, abandonné à la naissance ; que mon père divin était, à mes yeux, le plus risible de tous. Je ne savais pas trop quoi définir par le mot « parents », si ce n’est qu’un ramassis d’imbéciles. « Mon père est homme d’affaires et ma mère une potiche, en gros. Ils n’ont rien de très intéressant » ai-je dit d’un ton évasif. Puis une fausse lueur malicieuse s’est éveillée dans mon regard. « Tu veux qu’on retente le dressage de ch’vaux ? Je suis persuadé que si je suis présent, ça fonctionnera. Juste une intuition, tu vois. » J’ai souri béatement.
Spoiler:
deux jours, c'un de trop pour pondre un truc aussi pourri >.< pour ma part, j'aime beaucoup ta réponse
Rain H. Jeong
HANEUL ♣ over the rainbow
ϟ double compte : thunder hamm ϟ arrivé(e) à la colonie le : 20/11/2011 ϟ iris-mails envoyés : 1948 ϟ nombre de drachmes : 1975 ϟ localisation : forêt ϟ responsabilités : pensionnaire ϟ humeur : combattante
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Sujet: Re: fifty thousand tears ✿ zaynrain (ended) Ven 6 Jan - 19:31
Un éclat de rire s'échappa de sa gorge à la vue des yeux larmoyants et à l'écoute de la voix suppliante du jeune homme. Il aurait pu se jeter à genoux par terre ou pleurer qu'il n'aurait pas été plus attendrissants, et Rain dissimula ses yeux derrière ses petites mains. D'habitude, c'était elle qui usait de ces stratagèmes innocents sur lui, qui se lamentait gentiment et brisait sa carapace à grands coups de supplications et de regards émouvants. Zayne n'était pas du genre 'suppliant' et 'émouvant'. Du moins avec les autres.
« Allons, explique moi ! Je jure sur le St.. non, ok, je promets que je ne t’en voudrai pas. Dis-moi, maintenant ! » « C'était une excuse pour savoir si elle te plaisait ou pas. »
Ses mains qui cachaient ses yeux vinrent protéger son crâne de toute attaque possible, mimant la peur et l'effroi. Elle ne ressentait ni l'un ni l'autre mais elle avait quelque peu peur de la réaction de Zayne. Siam avait rigolé lorsqu'elle avait pris conscience des tours que lui avaient joué son imagination, et n'avait pas été plus loin; mais Zayne... comment allait-il réagir ? Il pouvait se mettre en colère, être gêné, ou encore rigoler à l'instar de Siam. Rain avait conscience de sa présomption et de sa naïveté. Ainsi, elle aurait surement accepté sans bronché l'une ou l'autre des réactions possibles du jeune homme. Si il avait été en colère, elle se serait excusée et lui aurait servi son 'calin spécial réconciliation'. Si il était gêné, elle aurait vite changé de sujet pour ne pas que la situation perdure. Si il le prenait à la rigolade, elle aurait rougi et aurait continué de dissimuler son visage derrière ses doigts, ou elle lui aurait tiré la langue avec malice, prenant son air de gosse insatisfaite. Dans tous les cas, elle s'adaptait à lui, comme il avait si bien su s'adapter à elle. On avait jamais autant vu de volonté de plaire chez Rain que lorsqu'elle se trouvait en présence du fils d'Héphaïstos. Elle n'aurait pas pu être plus prévenante et douce avec un petit copain. Et si elle était déjà innocente et amicale en temps normal, elle faisait tout pour être plus que ça, avec lui. Elle voulait le rendre heureux, simplement. Elle voulait juste qu'il puisse oublier ses préoccupations, sa haine, sa colère lorsqu'elle était là, et redevenir un jeune homme ordinaire – du moins autant que faire se pouvait. Qu'il puisse passer simplement son bras autour d'elle, comme en cet instant, et qu'elle puisse poser sa tempe contre son épaule. Elle ne demandait pas plus. Était-elle trop exigeante ?
« Tu sais... tu pourrais venir chez moi, un jour. Je veux dire... pas aux États-Unis, mais dans notre vrai appartement, en Corée. Enfin... hm... Je suis sûre que Maman t'adorerait. Et puis on pourrait être comme... une famille... ? » « Oh, euh oui, ce serait bien. » Elle eut une légère moue, mais il devança ses pensées. « Je veux dire : ce serait extra. Je ne sais pas vraiment pourquoi tu me proposes cela, mais je pense que ce serait vraiment bien ! »
Elle eut un silence. Oui, pourquoi avoir proposé ça ? La requête pouvait sembler étrange. Et si les raisons semblaient s'ordonner clairement dans son esprit, il lui était difficile d'exprimer ces idées dans une phrase. Elle réfléchit à la question pendant un instant, puis lorsqu'elle put enfin constituer une phrase correcte – sujet, verbe, complément – elle se lança.
« J'aimerais que tu sois heureux. Je veux dire... heureux et insouciant. Et j'aimerais bien participer à ça. Je me suis dit que sortir un peu de la colonie, tout ça... ça pourrait y contribuer. Je suis peut être arrogante en me disant ça, mais... C'est le meilleur moyen que j'ai trouvé, pour l'instant. »
Elle leva le visage vers le sien et lui adressa un sourire tendre. Plein d'un amour débordant et pur. Pas le genre d'amour qu'on ressent pour le voisin d'en face, pour ce camarade de classe si mignon ou pour son ami. Ça dépassait le simple stade de cet amour là; c'était un amour universel, qui n'avait pas de frontière, et que ni le temps, ni l'espace ne pouvaient éroder. C'était l'affection à l'état pur, sans perversité ni vice, celle qu'il était si rare de trouver de nos jours, à laquelle on ne croyait pas lorsqu'elle se présentait. Rain, c'était comme ça qu'elle aimait Zayne. Plus que sa propre vie – ou peut-être pas: parce que si elle mourrait, si elle disparaissait, elle ne serait plus là pour prendre soin de lui à sa manière, pour penser à lui, pour le serrer dans ses bras lorsqu'elle le sentait perturbé, pour être avec lui, simplement. Peut-être avait-elle échoué dans sa tâche en le questionnant sur ses parents. Car aussitôt, une ombre passa sur son visage et il se tendit quelque peu – son étreinte autour des épaules de la jeune fille se resserra.
« Et bien, ma famille n’est ni dans les cieux ni à Chicago. Elle est à la colonie. » Elle attendit, patiente. « Mon père est homme d’affaires et ma mère une potiche, en gros. Ils n’ont rien de très intéressant »
Elle accepta cette déclaration sans tergiverser. Il était clair qu'elle avait abordé un sujet tabou et elle ne l'oublierait pas; Zayne et son histoire n'avaient rien d'inintéressant, mais elle n'avait pas assez de volonté pour creuser plus profond et pour déterrer des souffrances passées. Elle n'avait pas assez de force pour voir surgir cet air contraint sur le visage du jeune homme: alors elle déposa un baiser rapide sur sa joue, en signe d'accord tacite, avant de détourner le regard vers l'horizon en face d'eux. Lui aussi, détourna rapidement la conversation, et elle sourit à sa proposition. Elle se rapprocha un peu plus de lui et ferma les yeux, concentrée. Elle occulta lentement tout le reste, n'entendait plus rien, ne sentait plus rien, que les milliers de ces petites voix autour d'elle qui jaillissaient et restaient pour l'instant insaisissables. Elle repéra avec difficulté celle qu'elle visait, en particulier, et lentement, une connexion se fit. Fragile, instable, mais une connexion. Quelle paroles, sensations, images échangées en silence, et elle rouvrit tout aussi vite les yeux, un sourire ravi sur les lèvres. Quelques secondes plus tard, un cheval se dirigeait vers eux en trottant d'un bon pas.
Elle descendit de la fontaine en un petit bond, et s'approcha de l'animal avec prudence. Elle n'avait pas oublié qu'il avait failli lui briser le poignet quelques instants plus tôt. Puis, avec une certaine impatience, le cheval bouscula la main tendue à une distance raisonnable de Rain de la tête, l'invitant presque à la caresse: cette dernière ne se fit pas prier et se mit à décrire des ronds au dessus des naseaux du cheval. Ses grands yeux intelligents la fixaient avec insistance.
Elle se tourna vers Zayne, toujours aussi ravie, et l'invita de la main à venir à son tour.
« Tu avais raison. C'est grace a toi. » Elle eut un léger rire, mi moqueur, mi amusé. « On fait un tour ? »
Elle grimpa derechef sur le cheval, qui n'était ni sellé, ni harnaché. Mais elle s'en fichait, à vrai dire. Elle avait prit l'habitude, durant ses quelques balades, de monter à crue. Elle tapota le cheval derrière elle, invitant à nouveau Zayne à venir.
Spoiler:
je te demande pardon ? tous tes rps sont géniaux
L. Zayne-Emryc Ainsworth
∞ TOO YOUNG TO HATE THAT MUCH
ϟ double compte : narcisse & caïn. ϟ arrivé(e) à la colonie le : 01/12/2011 ϟ iris-mails envoyés : 748 ϟ nombre de drachmes : 677 ϟ dons : contrôle du feu; protection métallique. ϟ localisation : bungalow neuf. ϟ responsabilités : simple pensionnaire. ϟ humeur : amazayne.
souris, la vie est un fromage (:
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Sujet: Re: fifty thousand tears ✿ zaynrain (ended) Sam 7 Jan - 11:37
« C'était une excuse pour savoir si elle te plaisait ou pas. » Alors là, vous ne pouvez même pas savoir la tronche que j’ai tirée. J’ai senti mes yeux s’ouvrir, ma bouche se plisser d’un sourire mi-sceptique mi-amusé et ma tête reculer d’une vague secousse genre « tu viens de me balancer une bombe à la figure et je ne sais pas pourquoi ». J’ai ri doucement. Nerveusement, aussi. Mais j’ai ri. Je voyais bien qu’elle appréhendait un peu ma réaction, ses mains recouvrant son crâne comme si l’idée de l’attaquer m’était simplement possible. Un rire gêné, un vague rougissement – l’amour c’est caca –meurt- – et jusqu’à ce que j’ai l’audace de prendre la parole. Dieu, ne le dites à personne, mais j’étais plus gêné que le mot puisse laisser l’entendre. « Euh, bah Siam est super gentille et tout. Jolie aussi. Et intelligente. Et puis – j’ai songé que cette énumération m’enfoncerait plus qu’autre chose alors j’ai écourté le sujet – et puis rien du tout, c’est une amie. Une super amie, même ! Mais c’est à peu près tout. Je crois. » ai-je achevé d’un ton qui voulait clairement dire que je ne pensais pas un seul instant que cette situation pourrait évoluer en quelque chose de plus positif, baveux et apparenté à Aphrodite. C’était vraiment étrange, pour moi. D’imaginer Siam autrement qu’en.. Siam. Ca avait toujours été ça, juste Siam et Zayne, les deux perdus chez les « Hermès ». Puis Siam et Zayne l’esprit et le corps. Et enfin Siam et Zayne, la patte folle et l’idiot du mur d’escalade. Imaginer que cela aurait pu aller plus loin était vraiment étrange ; mais pourquoi pas ? « Tu joues donc ton entremetteuse ? Aurais-tu enquiquiné Siam avec cela ? Tes intentions sont toutefois louables » ai-je rigolé doucement, abandonnant temporairement la série de questions pour la regarder, une lueur tendre dans le regard. Je ne m’étais jamais soucié de cela, l’amour, les filles, ces trucs compliqués qui prenaient la tête des personnages de mes livres de chevet. C’était toujours bon, de lire une romance tragique, tout ça ; mais très peu pour moi. Je préférais largement vouer une haine infondée aux dieux et combattre des monstres. Ce fut mes questions sur ses intentions qui la plongèrent dans un silence perplexe, qui me firent me demander si j’aurais juste dû accepter et ne rien demander. Mais, et je crois que c’est louable, ne pas comprendre m’agaçait. Les questions étaient venues toutes seules, presque naturellement. « J'aimerais que tu sois heureux. Je veux dire... heureux et insouciant. Et j'aimerais bien participer à ça. Je me suis dit que sortir un peu de la colonie, tout ça... ça pourrait y contribuer. Je suis peut être arrogante en me disant ça, mais... C'est le meilleur moyen que j'ai trouvé, pour l'instant. » Un pli soucieux est apparu sur mon front, me rendant enfin compte à quel point Rain se faisait du souci pour moi. Puis je me suis détendu, souriant, trouvant cela généreux et sans doute la plus grande marque d’attachement que l’on m’ait fait jusque là. Le truc, avec Rain, c’était qu’elle n’était pas commune. Elle pouvait ressembler à tout un chacun, avec ses yeux doux et gentils, ses cheveux bruns soyeux et ses traits typiquement coréens. Mais elle était vraie. Franche. Et gentille. Et puis les petits trucs qui manquaient à tout le monde. Insouciante. Douce. Prévenante. Une bouffée d’oxygène.
« C’est.. c’est… » J’ai cherché mes mots, dardant sur la jeune femme un regard perdu. « ..super. C’est super. On part quand ? » ai-je réussi à sourire doucement, avec toute la douceur du monde. Car j’avais l’orgueil de croire, non, de savoir que j’avais récolté toute la douceur du monde rien que pour Rain. C’était aussi pour elle que je me foutais de l’amour, des filles et tout ça. Car j’avais déjà tout ce que je voulais, de ce côté ; et ce « tout ce que je voulais », c’était Rain. Elle était comme une sœur, une amie dans les moments difficiles, une accroche quand il le fallait. C’était ma meilleure amie, Rain, même si on se connaissait pas depuis qu’on était petits ou une connerie du genre. C’était juste l’histoire du courant qui était passé, super vite. Un coup de foudre, encore plus intense que Roméo et sa Juliette. The coup de foudre. Je ne saurais l’expliquer, en fait. Elle posa un baiser sur ma joue, comme si elle me disait que ce n’était pas si grave ; qu’elle creuserait sûrement plus tard mais pas encore. J’aimais bien, ça. Sa capacité de s’adapter, de se modeler à l’humeur et à l’envie de l’autre. De moi. Un petit sourire contrit m’a déchiré le visage ; car j’aurais dû pouvoir tout lui raconter, dans un récit épique et fantastique. Mais formuler à voix haute une souffrance, je crois, ne la rend que plus présente ; et mes parents étaient clairement une souffrance. Je préférais m’accrocher au présent, me projeter dans l’avenir et effacer le passé à grands coups de gomme cosmique. Elle accepta le détournement de conversation et se rapprocha un peu de moi, alors que je continuais de la serrer doucement. Elle ferma les yeux et sembla se vider de je ne sais quoi, une lueur soucieuse éclaircissant légèrement mon regard ; très vite, toutefois, elle rouvrit les paupières sur ses prunelles sombres, un sourire ravi collé sur le visage. Avant que je n’ai pu la questionner sur sa santé ou encore comme elle se sentait tout court, un cheval arrivait vers nous – et je dois avouer que j’en fus légèrement impressionné.. non, carrément. Un « wow » d’admiration m’a été arraché, alors qu’elle s’approchait en sautillant à moitié et que je faisais quelques pas en avant, avec un peu moins d’assurance. Elle avait vraiment la côte avec les animaux, Rain. J’ai souri doucement, tressaillant lorsque l’animal la bouscula un peu, avec une impatience enthousiaste. Je n’avais jamais su me fier aux chevaux, ou toute autre créature dotée de plus de kilos que moi, plus de muscles et un tant soit peu d’intelligence. La coréenne se tourna vers moi, toujours avec cet air heureux et ravi collé au visage, et me fit signe d’avancer. Avec plein d’appréhension, je posais une main sur l’épaule, remontant doucement le long du cou – inutile de me demander comme cela s’appelait en vrai, je n’étais pas bon cavalier – pour flatter légèrement les muscles de l’animal, maladroitement. « Tu avais raison. C'est grâce à toi. On fait un tour ? » et d’elle de monter sur le cheval avec naturel et assurance, me faisant aligner deux yeux ronds gros comme des drachnes.
Comment lui expliquer que j’avais parlé du cheval pour la simple et bonne raison qu’il m’avait juste traversé l’esprit, juste pour détourner le sujet ? J’ai regretté de ne pas avoir répondu à ses questions. « Il n’est ni sellé ni harnaché ni équipé » ai-je balbutié, très intelligemment. Puis mon regard s’est légèrement durci, alors que j’ai pris mon courage à deux mains en montant derrière Rain. Alors que j’aurais dû être la figure héroïque des deux, être le mec trop puissant qui a peur de rien, j’ai glissé mes sur les hanches de la demoiselle en me retenant de la serrer de toutes mes forces. J’ai adressé une prière à Déméter et à Poséidon, à mi-voix, avant d’enfoncer le bout de mon nez dans les boucles de Rain, posant mon menton sur son épaule. « S’il te plaît, dis-moi que tu sais ce que tu fais » lui ai-je dit nerveusement.
Spoiler:
t'es trop gentille
Rain H. Jeong
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Sujet: Re: fifty thousand tears ✿ zaynrain (ended) Sam 7 Jan - 12:38
« Euh, bah Siam est super gentille et tout. Jolie aussi. Et intelligente. Et puis... et puis rien du tout, c’est une amie. Une super amie, même ! Mais c’est à peu près tout. Je crois. »
Si il prononçait cette dernière phrase avec une assurance qui signifiait bien qu'il ne voulait pas entendre parler de ce genre de choses, elle avait senti la gêne qu'il avait ressenti, à travers les traits de son visage ou encore dans le son du rire qui lui avait échappé. C'était moins pire qu'elle ne l'avait imaginé, alors elle remis ses bras le long de son corps, et l'observa, un demi sourire aux lèvres, retenant le rire qui naissait en elle avec toutes les difficultés du monde. C'est vrai que Zayne amoureux, c'était quelque chose d'assez étrange – il atteignait surement son romantisme maximal lorsqu'il se battait contre un monstre, c'était pour dire. L'imaginer avec une moue mièvre, c'était comme imaginer le père noël en juillet: impossible. Mais d'un autre côté, il y a quelques mois, vous auriez dit à Rain que les dieux grecs existaient, elle vous aurait rit à la figure. Alors où s'arrêtaient vraiment les frontières de l'impossible ?
« Tu joues donc ton entremetteuse ? Aurais-tu enquiquiné Siam avec cela ? Tes intentions sont toutefois louables » « Un petit peu... » Elle fit la moue. « C'est pas ma faute si vous allez si bien ensemble, hein. Et puis vous êtes tous les deux blonds. Vous feriez de beaux enfants blonds supers intelligents et super forts. La famille américaine parfaite. »
Comment enfoncer le clou en toute innocence, par Rain Jeong. Mais le sourire qui flottait sur ses lèvres et l'étincelle qui faisait briller ses yeux montrait bien qu'elle était plus dans la moquerie que dans le sérieux. Tout comme imaginer Zayne amoureux, l'imaginer à trente ans, avec une jolie femme et des enfants, dans une jolie maison... c'était assez improbable. Assez étrange aussi. Zayne, donner le biberon et changer des couches ? Rien que cette image lui donnait envie de se tordre de rire. Mais il y aurait toujours tata Rain qui viendrait pour rattraper le coup, quand Mme Ainsworth ne serait pas là pour s'occuper de ses enfants. Elle jouerait avec les enfants, et ses propres enfants joueraient avec ceux de Zayne dans le jardin d'enfant du coin. Cette image était elle aussi bizarre. Rain avait toujours rêvé d'avoir une vie simple: un mari, des enfants, une maison, un jardin. Elle n'était pas très difficile, et tout ce qu'elle recherchait dans la vie était le bonheur. Elle ne savait pas bien ce que c'était encore, le bonheur. Peut-être était-elle encore trop exigeante, après tout ? Comme lorsqu'elle voulait rendre Zayne insouciant, par exemple. Peut-être qu'elle s'opposait à un destin tout tracé, à quelque chose qu'elle ne contrôlait pas. Mais Rain n'abandonnait jamais.
« C’est.. c’est…super. C’est super. On part quand ?» « Quand tu veux. Il suffit que je contacte Maman. Qu'on passe la chercher, qu'on lui prenne ce rendez-vous avec le docteur, puis qu'on retourne en Corée. »
Elle eut un sourire immense, heureuse qu'il ai accepté en quelque sorte. Elle s'imaginait déjà sa mère le regarder sévèrement, en demandant à Rain en coréen si c'était son petit-copain, elle se voyait déjà répondre en rigolant que c'était son meilleur ami, elle voyait déjà tout ça. Elle connaissait assez sa mère pour connaître chacune de ses réactions, et elle savait aussi qu'elle ferait ensuite un sourire à Zayne et qu'elle lui souhaiterait la bienvenue, en anglais cette fois. Elle ne lui poserait pas de questions, elle se contenterait d'essayer de le cerner, lorsqu'il ne la regarderait pas. Mais Rain savait que sa mère avait une confiance aveugle en elle et que si elle savait qu'il comptait pour elle, elle ne trouverait rien à redire. Sa fille n'était pas du genre à trainer avec des personnes peu recommandables ou à faire n'importe quoi. Et puis d'elles deux, c'était presque Rain la mère. Alors elle n'aurait aucun mal à lui faire comprendre qu'accord parental ou pas, elle ne changerait pour rien au monde d'avis. Zayne faisait désormais partie intégrante de sa vie. Point barre.
Le 'wow' de surprise de Zayne lui tira un énième sourire, tandis qu'elle montait sur le cheval avec une certaine assurance. Il n'en était pas de même pour lui, apparemment, car lorsqu'elle lui proposa de grimper à son tour, il constata d'abord que l'animal n'était apparemment pas prêt à être monté. Puis une lueur de détermination fit briller ses yeux et il fut en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire derrière elle. Elle fut surprise qu'il pose ses mains sur ses hanches – il n'était pas à son aise, c'était clair. Elle fit avancer le cheval, d'un pas lent et harmonieux. Zayne posa son menton sur son épaule.
« S’il te plaît, dis-moi que tu sais ce que tu fais » « Je sais ce que je fais. Fais moi confiance, je suis quand même une fille de Déméter. »
Elle tourna le visage vers Zayne, qui avait une mine nerveuse, et elle rigola doucement. Elle ignorait qu'il n'était pas à l'aise avec les animaux – il côtoyait des monstres tous les jours, autrement plus dangereux qu'un simple cheval, et il était terrifié par un étalon ! Elle lui fit faire le tour du champ, à une allure terriblement lente, mais qui les secouait à peine. S'ils avaient fermé les yeux, on aurait presque pu croire qu'ils ne bougeaient pas, tant leur mouvement était régulier. Autour d'eux, les satyres et les enfants de Déméter levaient les yeux, observant quelques secondes la ronde de ce cheval chevauché par deux jeunes gens. Quelques uns lancèrent des yeux réprobateurs vers Zayne, et elle l'interrogea du regard. Qu'avait-il pu bien faire pour s'attirer les foudres des enfants de Déméter, si gentils et doux d'ordinaire ?
« Tu leur as fait quelque chose, ou j'hallucine ? » Puis, avec une certaine excitation dans la voix. « On accélère ? »
Elle lança le cheval au trot. Un trop encore léger, mais déjà bien plus gratifiant qu'un simple pas. Elle rigola: ravie face à l'air qui commençait à fouetter légèrement leurs visages, amusée à l'idée de la réaction de Zayne, qui n'était déjà pas à l'aise lorsqu'ils allaient à deux kilomètres à l'heure.
L. Zayne-Emryc Ainsworth
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souris, la vie est un fromage (:
carnet du héros ➸ parent olympien: Héphaïstos ➸ caractère : impétueux, courageux, futé, adorable, sait se montrer doux, peut se montrer violent, paradoxal, inconscient, trèèèès inconscient, naïf sur les bords, inconscient, charmant, poli, un peu timide quand avec quelqu'un qui lui plaît, coincé avec les filles qu'il ne connait pas, rieur, moqueur, venimeux, rancunier, volontaire, souriant, pitre, fanfaron, égoïste. ➸ inventaire:
Sujet: Re: fifty thousand tears ✿ zaynrain (ended) Sam 7 Jan - 14:32
« Tu joues donc ton entremetteuse ? Aurais-tu enquiquiné Siam avec cela ? Tes intentions sont toutefois louables » Après tout, quoi de tel que l'amour ? Il paraissait qu'il guérissait toutes les blessures, qu'il aidait le plus triste des hommes à soulever des montagnes. Après tout, n'était-ce pas cette magie stupide qui avait provoqué la guerre de Troie, le suicide de Juliette et la passion de Christian et Satine ? Quand elle faisait ressortir ce côté ingénu de sa personnalité, Rain était sans aucun doute la personne la plus mignonne et attendrissante du monde, le genre de personne que l'on ne peut blâmer ni bouder. J'imagine que certaines personnes pouvaient être gênées, ou même carrément indisposées quand leur meilleure amie tenait ce genre de propos, ou prenait ce genre de rôle. Moi, ça me faisait rire. Rain était bien loin de la gravité des sangs-mêlés, de leur envie de tuer des monstres, de leur haine vis-à-vis des dieux. Elle était encore nature, comme chacun qui arrivait à la colonie, pas encore endoctrinée par la rage de vaincre ou la concentration à l'entraînement. Quand on affute son épée, on a pas forcément le temps de penser aux filles ou à l'autre sexe en général – exception faite par les « Aphrodite » qui, d'ailleurs, n'affûtaient pas leurs armes. « Un petit peu... C'est pas ma faute si vous allez si bien ensemble, hein. Et puis vous êtes tous les deux blonds. Vous feriez de beaux enfants blonds supers intelligents et super forts. La famille américaine parfaite. » J'ai grimacé en souriant légèrement, imaginait effectivement la chose – imaginant, hein, n'allant pas jusqu'au fantasme inavoué. Je me suis imaginé, habillé comme un pingouin, au bras du père de Siam, avançant vers l'autel où elle m'aurait attendue, rayonnante.. un rire nerveux m'a échappé. « Ouais grave. Et on achètera un énorme truck qu'on fera rouler sur les plates-bandes ! on votera Bush et puis on bouffera des pancakes à la sauce burger au petit-déjeuner ! on deviendra obèse et nos enfants s'appelleront John, Athéna et Siam. Fantastique. Je ne peux plus attendre ! » ai-je raillé en riant aux éclats, imaginant parfaitement la chose – avec une certaine horreur quand même. Franchement, m'imaginer gros alors que je flippais à fond les ballons pour un bouton sur le nez.. non merci. N'empêche, cette discussion soulevait un point que j'aurais préféré éviter : l'avenir. Chose étrange, pour un fils de dieu, j'ignorais tout à fait de quoi mon avenir était constitué. J'aurais pu aller voir l'Oracle en douce, lui glisser une drachne dans la bouche mais rien aurait pu résoudre ce trouble : qu'allais-je devenir ? Peut-être ferai-je comme beaucoup de sangs-mêlés et deviendrai-je professeur ici, prenant la relève de Marshall ou je ne sais quoi. Peut-être deviendrai-je un ingénieur, reconnu de tous, ou simplement un vendeur de pantoufles au black, un vulgaire éboueur, un truc pourri qui me permettrait de vivre dans une banlieue résidentielle chic en compagnie de mon épouse et de ma famille américain parfaite. J'espérais juste ne pas devenir gros. Et que les monstres ne fassent pas de mon futur un enfer. « Franchement, ça m'attire beaucoup tout ça.. mais je dois t'avouer que je préfère garder ma ligne à la place de vivre mon hypothétique grand amour avec Siam » ai-je fini par rire, retrouvant légèreté et bonheur, comme à chaque fois en compagnie de Rain.
« Quand tu veux. Il suffit que je contacte Maman. Qu'on passe la chercher, qu'on lui prenne ce rendez-vous avec le docteur, puis qu'on retourne en Corée. » Et mes yeux de briller de mille diamants, et l'idée de m'effleurer : pourquoi ne pas partir demain ? Après tout, Noël ça se fête en famille; et demander permission à Olliver d'aller se ressourcer, avec les bons mots et les bons gestes.. c'était faisable. Totalement fou mais faisable; et, folie pour folie, gardons les plus nobles n'est-ce pas ? (moment trop stylé où je cite Gustave Flaubert) « Fantastique !, me suis-je écrié. Pourquoi pas demain ? Pour Noël ce serait trop cool, non ? Sérieux, tu peux pas imaginer comme j'ai trop hâte. Tu viens de faire ma journée ! » ai-je glapi, tout à mon excitation et ma joie, sautant presque sur place de surexcitation – encore une pêché de demi-dieu. Cette surexcitation fut avalée à cause de la remarque sur mes parents, puis revint grâce à son assentiment – elle acceptait de changer de sujet, hallelujah. Bon, la surexcitation fut profondément enfouie sous l'appréhension, à l'arrivée de l'étalon, encore plus alors que je montais dessus avec toute la maladresse du monde. Et quand il commença à se mouvoir.. je crus mourir, honnêtement. Je préférais mille fois les pégases – plus dangereux, plus désastreux en cas de chute, mais plus doux grâce aux plumes, mais ils avaient des ailes; des AILES ! et j'adorais en étudier les articulations pour mes mini-figurines animées – qui étaient quand même des chevaux, d'une certaines manières. Bref, je n'étais pas bien, j'aurais préféré être enterré six pieds sous terre mais j'allais plutôt bien, somme toute. « Je sais ce que je fais. Fais moi confiance, je suis quand même une fille de Déméter. » J'ai vaguement hoché la tête, toute fierté et assurance envolées. Je la sentis se moquer un peu de moi; mais c'était compréhensible – je ne crois pas que j'aurais été plus discret et gentil, se faisant. Nous fîmes le tour du carré de champ à côté duquel nous étions, sous les regards réprobateurs et étonnés des pensionnaires présents – « Dionysos », « Déméter » et satyres réunis – alors que j'avais l'impression que mon cœur allait lâcher d'une seconde à l'autre. « Tu leur as fait quelque chose, ou j'hallucine ? » Et avant, que je n'ai pu répondre : « On accélère ? » Elle lança le cheval plus rapidement et je sentis mon étreinte, naturellement, se resserrer autour de la taille de la jeune femme. J'ai relevé le visage de l'épaule de Rain, de peur de m'y cogner et de nous faire mal, fermant les yeux pour ne pas regarder le sol défiler à toute allure ou encore le sol se rapprocher trop vite si je tombais. Juste le vent qui m'envoyait les cheveux de Rain dans la tête, qui m'ébouriffait de partout et me faisait vaguement sourire. « Je crains que le feu ne s'allie pas bien avec les végétaux » lui ai-je dit, au creux de l'oreille. « Je suis genre le dieu du feu fois mille. Shazam ! » ai-je mimé en tendant la main vers une plante – mais elle n'a pas pris feu. La création de celui-ci m'était impossible; son contrôle, en revanche.. Hop, j'avais juste à allumer un briquet et je me transformais en lance-flamme vivant. « Et il m'est souvent arrivé d'écraser ou de manger leurs récoltes. Par pure erreur, que ce soit clair. »
Rain H. Jeong
HANEUL ♣ over the rainbow
ϟ double compte : thunder hamm ϟ arrivé(e) à la colonie le : 20/11/2011 ϟ iris-mails envoyés : 1948 ϟ nombre de drachmes : 1975 ϟ localisation : forêt ϟ responsabilités : pensionnaire ϟ humeur : combattante
carnet du héros ➸ parent olympien: Déméter ➸ caractère : Peu susceptible; impulsive; persévérante; pleine d'entrain; renfermée; têtue; naïve parfois; peut etre idiote; énervante; curieuse; colérique; ➸ inventaire:
Sujet: Re: fifty thousand tears ✿ zaynrain (ended) Sam 7 Jan - 16:13
« Ouais grave. Et on achètera un énorme truck qu'on fera rouler sur les plates-bandes ! on votera Bush et puis on bouffera des pancakes à la sauce burger au petit-déjeuner ! on deviendra obèse et nos enfants s'appelleront John, Athéna et Siam. Fantastique. Je ne peux plus attendre ! Franchement, ça m'attire beaucoup tout ça.. mais je dois t'avouer que je préfère garder ma ligne à la place de vivre mon hypothétique grand amour avec Siam » « C'est vrai que je doute que tu ai le même charme avec trente kilos en plus. Finalement, peut-être que j'aurais mieux fait de me taire. Mais je maintiens que vous iriez bien ensemble. »
Elle prit un air angélique, réunit ses mains sous son menton et leva les yeux au ciel, en une parfaite reproduction de chérubin, puis son rire retentit à l'unisson avec celui de Zayne. Mais secrètement, Rain prit une résolution: ne jamais laisser Zayne devenir obèse. On ne savait jamais ce que l'avenir pouvait réserver. C'était d'ailleurs pour cela qu'elle ne s'attendait pas le moins du monde à la réaction de Zayne. Demain, hâte ? Elle applaudit avec joie, un sourire énorme planté sur les lèvres. Elle était maintenant sure qu'elle allait sourire tout le long de la journée. Impossible de repenser pour l'instant à quelque chose de triste: elle allait retrouver sa mère, elle allait lui prendre ce rendez vous avec ce médecin, et ils allaient rentrer en Corée, et passer un Noël magique. Elle allait faire découvrir son pays natal à son meilleur ami – cuisine locale, traditions, il n'allait échapper à rien ! - et elle allait pouvoir prendre soin de sa mère. Elle n'avait plus aucune raison d'être inquiète, ou d'avoir peur. Tout semblait s'arranger de la manière la plus agréable possible. Peut-être que le jeune homme le sentait aussi, car il bondissait presque sur la fontaine; et elle était heureuse qu'il soit aussi joyeux qu'elle.
« Tu es sérieux ? Tu... WHOUUUU! » Elle lui planta un énorme baiser sur la joue. « Je suis sûre que ça te plaira. Et puis il y a de très jolies filles en Corée. Et pas beaucoup d'obèses, crois moi ! » Elle lui fit un clin d'œil complice.
La surprise de le voir aussi inquiet sur le cheval fut d'autant plus importante qu'elle contrastait fortement avec la joie qui l'avait assailli quelques instants plus tôt. A vrai dire, ce n'était même plus le même Zayne, derrière elle, qui s'accrochait comme à une bouée de sauvetage à sa taille. Pourtant, Rain prenait un malin plaisir à le pousser à bout: ils étaient maintenant au trot, et le froid autour d'eux se faisait plus mordant, un vent léger giflant leurs visages. Elle se rendit soudain compte que ses cheveux longs devaient gêner le jeune homme, alors elle les attacha en un chignon très haut et très serré – elle avait toujours un élastique sur elle.
« Je crains que le feu ne s'allie pas bien avec les végétaux » Elle haussa les épaules, peu satisfaite de cette théorie. Son meilleur ami était un fils du feu, après tout. « Je suis genre le dieu du feu fois mille. Shazam ! » Il mima l'action, ce qui fit rire Rain. Elle n'aimait pas vraiment tout ce qui se rapportait au feu – question d'ascendance – mais avec Zayne... c'était juste différent. « Et il m'est souvent arrivé d'écraser ou de manger leurs récoltes. Par pure erreur, que ce soit clair. »
Cette fois, elle fut prise d'un éclat d'hilarité pure. S'il continuait comme ça, à piquer des fraises en fraude dans les champs de la colonie, il allait en effet finir obèse. Mais dans la situation actuelle, il y avait autant de risque qu'il soit obèse qu'il fasse quarante cinq degrés à l'ombre. Le froid faisait mourir lentement les fruits rouges et ils flétrissaient sous la fiche couche de gel qui les recouvrait. Comme un linceul mortuaire, la neige enveloppait la colonie et faisait tout mourir à petit feu. Et en tant que fille de Déméter, c'était un véritable déchirement d'assister au trépas lent de la nature, d'autant plus quand on savait que tout ça n'avait rien de naturel. Rain n'avait jamais eu la moindre colère envers les dieux, mais en cet instant, elle en voulait aux dieux des vents de s'en prendre à la nature par caprice. De la colère ? Non, pas encore. Juste un sentiment d'impuissant parfaitement insupportable, surtout pour elle qui aimait réussir ce qu'elle entreprenait grâce à sa ténacité. Mais ici, elle avait des adversaires bien trop puissants, semblait-il. Elle ne faisait pas le poids.
Après quelques mètres, elle ralentit leur progression, revenant à un pas tranquille – ce qui dû ravir Zayne, elle en était certaine. Lorsqu'ils s'arrêtèrent finalement, elle se tourna vers lui, et posa sa paume sur le front de Zayne, un air faussement soucieux sur son visage, puis posa deux doigts sur son cou, au niveau de la jugulaire
« Tu n'as pas de fièvre, tu respires encore, et ton cœur n'a pas lâché. Ça va ? » Elle tira la langue. « Tu veux descendre ? Je ne voudrais pas te mettre à l'épreuve plus longtemps. »
Ok, elle cherchait vraiment à se faire éjecter du cheval de la manière la plus directe possible en cherchant ainsi Zayne. Elle risquait même d'en prendre l'habitude, si elle continuait comme ça. Soudain, se rappelant ce qu'il avait dit précédemment – et toujours du haut de son destrier, les deux jambes du même cote, ballantes dans le vide, elle souffla.
« Tu oublies que partout ou le feu passe, la nature renait. Le feu est destruction, mais il est aussi fertilité... dans un sens. »
L. Zayne-Emryc Ainsworth
∞ TOO YOUNG TO HATE THAT MUCH
ϟ double compte : narcisse & caïn. ϟ arrivé(e) à la colonie le : 01/12/2011 ϟ iris-mails envoyés : 748 ϟ nombre de drachmes : 677 ϟ dons : contrôle du feu; protection métallique. ϟ localisation : bungalow neuf. ϟ responsabilités : simple pensionnaire. ϟ humeur : amazayne.
souris, la vie est un fromage (:
carnet du héros ➸ parent olympien: Héphaïstos ➸ caractère : impétueux, courageux, futé, adorable, sait se montrer doux, peut se montrer violent, paradoxal, inconscient, trèèèès inconscient, naïf sur les bords, inconscient, charmant, poli, un peu timide quand avec quelqu'un qui lui plaît, coincé avec les filles qu'il ne connait pas, rieur, moqueur, venimeux, rancunier, volontaire, souriant, pitre, fanfaron, égoïste. ➸ inventaire:
Sujet: Re: fifty thousand tears ✿ zaynrain (ended) Dim 8 Jan - 11:46
« C'est vrai que je doute que tu ai le même charme avec trente kilos en plus. Finalement, peut-être que j'aurais mieux fait de me taire. Mais je maintiens que vous iriez bien ensemble. » Décidément, songeais-je, elle n’abandonnerait pas. Je n’ai pas répondu, lui tirant la langue – sale habitude dont elle m’avait fait don, la chipie – en ignorant avec superbe son air chérubin, riant aux éclats car c’était une valeur sûre, le rire. Bizarre de se dire que la tristesse, non, la morosité de quelques heures plus tôt ressortait sous forme de rire, à cet instant. Mais, cet instant, il n’aurait pas pu être morose. Je veux dire : cet instant, je le passais avec ma meilleure amie, sans doute la personne la plus sympa et douce de la terre entière, cieux compris. Cet instant, j’apprenais que je ne passerai pas le Noël à me tourner les pouces dans le bungalow neuf, je ne broierai pas du noir en attendant le lendemain avec impatience, que je n’ignorerai pas les autres « Héphaïstos » recevant des paquets de leurs parents, ou encore ressortant de la colonie s’ils n’étaient des permanents. Non, à la place, Rain allait me mener comme une folle partout – j’en étais persuadé –, j’allais adorer cela, j’allais faire n’importe quoi pour la faire rigoler, elle allait faire n’importe quoi pour la faire rigoler, et ce serait le meilleur Noël de toute l’histoire de tout les meilleurs Noël. Point barre. « Tu es sérieux ? Tu... WHOUUUU! » s’écria-t-elle, déposant sur ma joue un énorme baiser « Je suis sûre que ça te plaira. Et puis il y a de très jolies filles en Corée. Et pas beaucoup d'obèses, crois moi ! » Elle me connaissait bien, pensais-je en répondant à son clin d’œil complice par un haussement de sourcils aguicheur. « Nan mais faut qu’elle mange un peu quand même, la fille de mes rêves. Faudrait pas que j’apprenne à cuisiner pour rien, quand même ! Tu me donneras des cours, hein ? Sinon, ça craint. » ai-je grogné, faussement ronchon, avant de laisser ce sourire spontané prendre place sur mes lèvres, tant l’idée d’aller en Corée m’était attirante, joyeuse, excitante. Si l’on m’avait proposé cela, je ne sais pas, l’année dernière ou avant, je crois que j’aurais refusé. A dire vrai, la Corée ne faisait pas partie des pays dans mon top ten « je dois aller visiter avant de crever ». Mais y aller avec Rain, c’était différent. Y aller avec Rain, ça voulait dire que, pas une seule seconde, je m’ennuierai, arrêterai de sourire, penserai à cette morne Amérique que j’avais quitté. Juste du fun, H24, rien que ça ; un vrai Noël, de ceux dont on rêve. Et si ce n’est pas ça qui est prévu, ce sera super aussi vu que je serai en compagnie de Rain et puis merde quoi ! on a le droit de s‘amuser un peu de temps en temps.
Même sur un cheval, cette fille ne manquait pas de ressources : elle s’accrocha les cheveux, comme si elle avait lu dans mes pensées. Ouais, on été télépathes. Au moins. Pas du tout mais des fois, j’avais cette impression ; qu’on pensait à l’autre et qu’on agissait en conséquences, sans penser qu’on pensait à l’autre en agissant ainsi ; je me comprends : on aidait l’autre naturellement. J’aimais faire rire Siam, quand elle n’allait pas bien ; elle me disait que j’étais beau comme un camion quand je flippais comme un malade sur un bouton. Des conneries, tout ça. Des conneries importantes. Finalement, après ce rare moment de détente au trot, j’ai commence à fermer les yeux en me serrant un peu plus sur Rain, avec pour seule attente que ce moment s’arrête. J’ai posé la joue sur l’épaule de la coréenne, me concentrant pour ne pas tomber dans les pommes, là, maintenant. Je détestais cela : être à la merci d’un vulgaire animal. Celui-ci finit par ralentir, alors je rouvris des yeux étonnés d’être encore irrigués à un cœur en marche. Le cheval s’arrêta, Rain se tourna vers moi – dès que nous avions atteint à nouveau le pas, je l’avais lâchée et avais accepté de me détendre. Elle finit par m’ausculter, sans que je sache vraiment pourquoi. « Tu n'as pas de fièvre, tu respires encore, et ton cœur n'a pas lâché. Ça va ? » On a tiré la langue en même temps ; elle avec un air mutin, moi avec une grimace. « Tu veux descendre ? Je ne voudrais pas te mettre à l'épreuve plus longtemps. » J’ai décidé de ne pas me formaliser de cette petite moquerie, sautant parterre et m’étonnant un peu quand je tombais sur les fesses, dans la neige gelée.. mais immobile. Je me suis allongé, ignorant le froid qui imbibait déjà ma veste et mon pantalon, ignorant les frissons qui me secouaient le corps ; je voulais juste sentir la terre ferme. « Tu oublies que partout ou le feu passe, la nature renait. Le feu est destruction, mais il est aussi fertilité... dans un sens. » a-t-elle dit et j’ai rouvert un œil, la regardant assise tout naturellement sur son destrier, ce qui m’arracha un sourire tendre. Un sourire amusé aussi, contrit. « Le feu peut aussi brûler les fondations, les racines d’une chose. Rendre le sol stérile, le réduire à l’état de boue. Il crée l’eau par la neige, il crée la destruction par le bois. Je ne crois pas que le feu soit salvateur. » Je me suis redressé, assis en tailleur dans la neige. J’ai sorti mon briquet de la poche ventrale de ma veste. Ai fait rouler plusieurs fois la roulette jusqu’à ce qu’une flamme, tangible et faible, en surgisse. « Si je mets le feu à un arbre, la forêt part en fumée. Si je mets le feu à cette plante, le champ part en fumée. Des mois, des années de croissance pour une destruction si rapide, si terrible.. » j’ai marmonné, éteignant la flamme pensivement, reposant le briquet où je l’avais pris. Je me suis levé. « Allons rendre ce cheval aux écuries » ai-je proposé toujours aussi pensivement, songeant à l’équation que nous étions, Rain et moi. Feu et Terre. Destruction. « Avant que quelqu’un ne s’inquiète » Je lui ai fait un clin d’œil. « Mais pas question que je remonte dessus ! »
Rain H. Jeong
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Sujet: Re: fifty thousand tears ✿ zaynrain (ended) Dim 8 Jan - 13:11
« Je suis sûre que ça te plaira. Et puis il y a de très jolies filles en Corée. Et pas beaucoup d'obèses, crois moi ! » Le haussement de sourcil qu'il lui adressa la fit pouffer et elle lui tapa doucement le front du bout des doigts. « Nan mais faut qu’elle mange un peu quand même, la fille de mes rêves. Faudrait pas que j’apprenne à cuisiner pour rien, quand même ! Tu me donneras des cours, hein ? Sinon, ça craint. » « D'accord. Je t'apprendrais à faire toutes les spécialités coréennes. Tu finiras chef étoilé. »
Est-il utile de préciser que Rain est vraiment nulle en cuisine ? Oh, elle sait appliquer à la lettre une recette, elle sait comment faire des sushis, des soupes de ramen, et tout ce que vous voulez, mais elle a un don pour que le plat le plus simple et le plus élémentaire se transforme en un véritable fiasco. Le pire, dans tout ça, c'est sûrement qu'elle s'acharne sans arrêt et qu'elle est toujours ravie de cuisiner. Non, en fait, le pire dans tout ça, c'est que c'est une fille de Déméter. Et une fille de Déméter, par convention, ça cuisine merveilleusement bien. Mais une excentricité de plus ou de moins... Et puis, peu importait qu'elle ne sache pas cuisiner; rien que le fait de s'imaginer avec Zayne la rendait joyeuse. Comme à chaque fois. Même lorsqu'il avait l'air d'etre sur le point de recracher tout son déjeuner, elle était ravie. Mais Rain n'est pas foncièrement égoïste, alors elle se sentit obligée d'arrêter la course du cheval, ce qui eut l'effet immédiat de détendre le jeune homme – sa prise sur la taille de la jeune fille se desserra presque aussitôt. Il était d'ailleurs peut-être un peu trop détendu, car lorsqu'il sauta vers le sol, il tomba sur les fesses... et ne se releva pas, ce qui tira à Rain un regard étonné et stupéfait. Il s'allongea de tout son long sur le sol enneigé, et déjà, il était secoué de frissons; il ne se releva que pour lui répondre, lorsqu'elle avait maladroitement tenté d'effacer la frontière ennemie entre feu et nature, entre flamme et plante. C'était ridicule, mais plus fort qu'elle: elle acceptait mal le fait qu'il puisse y avoir le moindre sujet de discordance entre lui et elle.
« Le feu peut aussi brûler les fondations, les racines d’une chose. Rendre le sol stérile, le réduire à l’état de boue. Il crée l’eau par la neige, il crée la destruction par le bois. Je ne crois pas que le feu soit salvateur. » Il alluma son briquet, elle aussitôt, elle se tendit, et fit reculer le cheval. Elle n'appréciait guère le feu. « Si je mets le feu à un arbre, la forêt part en fumée. Si je mets le feu à cette plante, le champ part en fumée. Des mois, des années de croissance pour une destruction si rapide, si terrible.. » Elle frissonna à cette idée, et ferma les yeux, tentant de se soustraire aux images douloureuses qui dansaient derrière ses paupières. Il éteignit la flamme, et elle se détendit aussitôt. « Allons rendre ce cheval aux écuries »
Elle hocha la tete, doucement, et sourit à peine à ses plaisanteries. Ses paroles l'avaient perturbée. Il en fallait certes peu pour perturber la petite coréenne, mais elle était ici à la limite du bouleversement. Elle ordonna gentiment au cheval de retourner d'où il venait; il réclama une dernière caresse qu'elle lui offrit distraitement, puis il se mit à trotter vers les écuries. Mais dans les yeux de Rain, on pouvait presque voir les flammes du briquet danser, destructrices. Elle jeta un regard méfiant à la poche centrale de la veste de Zayne, comme si le briquet allait en sortir et bondir sur elle. Elle se sentait toute petite, toute faible, toute fragile, soudain, face au blond qui aurait pu détruire tout ce qui la constituait d'un claquement de doigts. Elle avait un peu peur – la même peur qui l'avait assaillie lorsqu'elle était arrivée à la colonie, oisillon tombé du nid, livrée à elle même dans un monde inconnu, ou mille et un prédateurs attendaient de lui croquer les ailes. Elle n'avait pas peur de Zayne – ca lui était totalement impossible – et aurait-elle eu peur que la confiance aveugle qu'elle lui portait aurait effacé sans mal cet effroi diffus qui l'envahissait. Mais elle ne pouvait pas sciemment ignorer l'instrument qui lui appartenait, qui était à ses yeux la représentation incarnée du danger. Un briquet. Un ridicule briquet. On lui apprenait à se battre contre des armoires à glace de trois mètres de haut et pleins de poils, et elle était terrifié par un briquet. Elle avait presque honte de sa propre lâcheté.
Elle se ressaisit vite, comme elle en avait toujours eu l'habitude, et aborda un sujet plus léger – un sujet qu'il appréciait, même. Les monstres. Ces bestioles, horribles et rustres, qui vous prenaient pour son prochain déjeuner.
« Dis, Zayne, tu crois qu'on risque d'attirer des monstres en Corée? Moi je n'ai jamais été attaquée – ma première attaque, c'était quand je suis arrivée aux États-Unis – mais je sais pas vraiment si c'est parce que la Corée n'attire pas les monstres, ou si c'est parce que c'est moi qui... eh bien, qui n'ai pas d'odeur particulière. T'en penses quoi, toi ? »
Elle n'y avait pas pensé jusque là, mais maintenant que la question se posait, il lui semblait primordiale d'y avoir une réponse. Elle ne voulait pas attirer les monstres, parce qu'attirer les monstres revenaient à mettre des gens en danger – les habitants, et plus particulièrement sa mère. Cela, elle ne pouvait pas la concevoir, d'autant plus qu'elle n'était pas pas la plus apte à défendre les autres: elle avait déjà bien du mal à se défendre elle même, alors...
L. Zayne-Emryc Ainsworth
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Sujet: Re: fifty thousand tears ✿ zaynrain (ended) Mer 11 Jan - 12:46
Peut-être que j’aurais dû garder le briquet là où il était si bien : dans ma poche, loin des plantations, loin du froid et, surtout, loin de Rain. J’ai bien vu sa jolie pâleur se transformer en couleur os, neige – tout ce que vous voulez de blanc. Elle était livide, en fait, et j’ai instantanément compris que c’était à cause du briquet. Je ne m’en rendais pas vraiment compte, de la peur qu’on pouvait avoir, du feu. Je veux dire, le truc chez les Héphaïstos, c’est le feu, la bravoure idiote et les inventions. Les défis aussi. « Cap d’attraper cet instrument au dépit des flammes ? » « Bien sûr ! » Et le danger était si minime à mes yeux, comme si on s’arrachait un petit moment de peau : désagréable, ça fait un peu mal mais on arrête vite d’y penser. On avait juste à se traîner au bungalow d’Apollon, y faire de gros yeux larmoyants et avoir droit à un bon soin en bonne et due forme. C’était aussi un aspect négatif de la colonie des sangs-mêlés pour demi-dieux hyperactifs et dotés d’un défaut mortel : on vous apprenait que tout était possible. Les dieux, les miracles, les catastrophes naturelles.. et bien, tout ça, ça existait. On pouvait vous rendre ivre d’un contact ; faire bouger des lianes ; vous persuadez de quelqu’un chose d’impossible d’un autre contact ; forger des armes en bronze céleste ; maudire vos descendants et ascendants et c’était normal. Alors pourquoi se soucier d’un briquet, d’une brûlure minime qui peut paraître courageuse à certains ? Le feu dansait au bout du briquet, flammèche que je regardais d’un air presque vide, alors que les mots s’échappaient, traîtres et empressés, de mes lèvres. La flamme, tremblotante mais forte dans le froid, avec sa petite lueur que je trouvais rassurante. J’ai senti Rain se tendre, plus que je ne l’ai vue, j’ai senti le cheval s’écarter – ordre sans aucun doute intimée par la « Déméter ». Mais j’étais en plein dans ma contemplation de la flamme, me demandant si un dieu y avait caché un secret, une réponse à une question. J’ai fini par soupirer, rabattant le capuchon sur la flamme qui mourut d’un coup, si forte mais si simplement battue. L’épisode semblait avoir troublé Rain, qui regarda à peine le cheval partir d’un trot léger. J’avais fait le lien, évidemment, entre la flamme et son apparent malaise – mais à ce point ? Pour tout dire, j’imaginais que c’était à cause de son coup de blues de tout à l’heure qu’elle était ainsi ; aussi n’ai-je rien dit, avançant de quelques pas sans vraiment savoir où on allait – mais on y allait, ça, c’était sûr. J’avais enfoncé mes mains dans ma poche ventrale refermant ma main droite sur le briquet si dangereux. Un contact rassurant. Je me rendais bien compte, maintenant, à quel point on pouvait s’avérer différents, Rain et moi. Moi, je n’avais ni peur du feu ni de la destruction – les mauvais choses arrivent toujours pour une raison – ; tandis qu’elle se trouvait à l’aise sur un cheval et préférait la nature à la flamme – préférence louable.
On avançait comme ça, contournant le carré de champ de fraises, sans doute pour rejoindre la fontaine que nous avions quittée plus tôt. « Dis, Zayne, tu crois qu'on risque d'attirer des monstres en Corée? Moi je n'ai jamais été attaquée – ma première attaque, c'était quand je suis arrivée aux États-Unis – mais je sais pas vraiment si c'est parce que la Corée n'attire pas les monstres, ou si c'est parce que c'est moi qui... eh bien, qui n'ai pas d'odeur particulière. T'en penses quoi, toi ? » Je lui ai jeté un regard en coin, me renfrognant pour cacher le début de mon visage dans cette écharpe – débile, idiote, affreusement froide et tout simplement inutile (mais bon, c’un cadeau) –, le froid finissant enfin par se faire sentir. J’ai frissonné doucement, ignorant avec superbe la neige fondue qui m’avait gelé les fesses et autres parties du corps. « Me connaissant, je ne peux que te répondre oui. Après, si ta première attaque s’est déroulée aux Etats-Unis.. je crois qu’on peut en déduire que la Corée n’est pas très cotée, niveau monstres alors je ne sais pas. » J’ai pensé la tête sur le côté, me demandant pourquoi elle s’inquiétait pour cela. Je me suis assombri un peu, me renfrognant un peu plus en serrant mes mains gelées malgré la veste contre moi, espérant gruger un peu de chaleur. « Je comprends que tu puisses t’inquiéter pour ta mère. Mais on les éclatera les monstres, toi avec tes lianes vengeresses et moi avec mon intelligence diabolique, mwawawah ! » ai-je rit doucement, esquivant avec une intelligence – diabolique – le thème du feu, la gêne, tout ça. Je voulais juste que Rain se détende, que Rain ne s’inquiète ni pour des plantations ni pour sa mère – ni pour rien, en fait. Je voulais juste la même chose que depuis le tout début : elle heureuse, elle insouciante, elle qui n’a pas à faire de choix idiots genre « pour ou contre les dieux ». Il fallait juste qu’elle garde son innocence, son inconscience, sa naïveté, son ingénuité ; qu’elle reste elle-même car elle était parfaite ainsi. « On fait la course jusqu’à la fontaine ? » ai-je proposé, avec un grand sourire. Sans attendre sa réponse, j’ai commencé à courir vers la fontaine, coupant à travers le champ de fraises sous les regards énervés/furieux/hors d’eux des personnes présentes – désolé mais j’ai une jeune femme à faire sourire !
Spoiler:
en retard stupide dm de maths et nul j'espère que ça te plaira un tout p'tit peu quand même
Rain H. Jeong
HANEUL ♣ over the rainbow
ϟ double compte : thunder hamm ϟ arrivé(e) à la colonie le : 20/11/2011 ϟ iris-mails envoyés : 1948 ϟ nombre de drachmes : 1975 ϟ localisation : forêt ϟ responsabilités : pensionnaire ϟ humeur : combattante
carnet du héros ➸ parent olympien: Déméter ➸ caractère : Peu susceptible; impulsive; persévérante; pleine d'entrain; renfermée; têtue; naïve parfois; peut etre idiote; énervante; curieuse; colérique; ➸ inventaire:
Sujet: Re: fifty thousand tears ✿ zaynrain (ended) Mer 11 Jan - 16:06
Il avait un air parfaitement renfrogné, et ses traits n'étaient qu'à demi visibles sous l'écharpe qui enroulait son cou. Rain fronça les sourcils en remarquant enfin l'écharpe et son... style. C'était forcément un cadeau, parce qu'elle doutait qu'il puisse s'acheter une écharpe avec ce tissu et cette couleur et ce... Enfin bref, ça ne lui correspondait pas; mais tant que ça lui apportait un peu de chaleur... encore qu'elle n'en était pas bien certaine, car il frissonnait de plus en plus fréquemment. Pas étonnant. Il était trempé jusqu'aux os et il faisait un véritable froid de canard autour d'eux.
« Me connaissant, je ne peux que te répondre oui. Après, si ta première attaque s’est déroulée aux États-Unis.. je crois qu’on peut en déduire que la Corée n’est pas très cotée, niveau monstres alors je ne sais pas. » Il pencha la tête, tandis qu'elle réfléchissait. « Je comprends que tu puisses t’inquiéter pour ta mère. Mais on les éclatera les monstres, toi avec tes lianes vengeresses et moi avec mon intelligence diabolique, mwawawah ! »
Elle fut surprise qu'il ai pu deviner la raison de son inquiétude. Souvent, elle était étonnée qu'il lise aussi facilement en elle. Elle se savait facile à cerner – sa mère l'appelait son 'livre ouvert' – mais... pas à ce point. Elle aurait du se sentir vulnérable, affaiblie, face à tant de clairvoyance, si ça avait été quelqu'un d'autre que Zayne. Elle se serait même offusquée d'être aussi limpide, si ça avait été quelqu'un d'autre. Mais dans cette situation là, elle ne pouvait que lui être reconnaissante. Elle n'avait pas besoin de s'expliquer, de se justifier, de trouver les mots: il savait déjà. Elle posa sur lui un regard attendri.
« Mieux vaut compter sur ton intelligence diabolique. J'ai bien peur qu'une attaque de liane en plein milieu de Séoul déchaine les médias. » « On fait la course jusqu’à la fontaine ? »
Surprise une nouvelle fois, elle ne réagit qu'une fois qu'il se mit à courir. Il écrasa sans aucun scrupule herbes et fraises gelées, ce qui la fit rire, jusqu'à ce qu'elle se mette à courir à sa suite, ignorant les regards courroucés de ses frères et sœurs. Sous leurs pieds, la fine pellicule de glace qui avait recouvert le sol craquait, mais elle n'y faisait pas attention et tentait de rattraper Zayne. Rain était rapide – peut-être était-ce du à sa petite taille et à son poids plume. Lorsque les autres faisait une enjambée, elle en faisait deux; Mais elle avait vite appris à compenser ses faiblesses et elle se souvenait qu'à l'école, elle battait parfois les garçons les plus doués. Évidemment, ici, ce n'était pas la même chose: elle avait affaire à des jeunes gens entraines, et aux capacités sportives hors du commun. Cependant, elle fut fière de constater qu'elle ne se laissait pas distancer de trop par Zayne. Lorsqu'elle s'arrêta, elle était hors d'haleine, et elle balança ses petits poings contre le torse du jeune homme, faussement boudeuse. Les coups n'étaient pas violents; de toute manière, même avec toute la force dont elle aurait été capable, elle était certaine qu'il n'aurait absolument rien senti. Elle avait la force physique d'une guêpe – et encore, les guêpes étaient capable de piquer...
« C'est pas juste, tu as triché! »
Elle continuait de le taper, comme une enfant qui embête son grand frère pour attirer son attention. En tout cas, si elle avait eu un grand frère, c'est comme ça qu'elle s'y serait prit pour le tirer de ses devoirs, et le faire venir s'amuser avec elle. Il faisait une tête de plus qu'elle, surement plusieurs kilos, et deux ans. Il adorait draguer, il adorait se battre, il était super puissant, il haïssait les dieux et il aimait le feu. Elle n'avait jamais embrassé un garçon, elle détestait se battre, elle était faible, elle se fichait des dieux, et elle était terrorisé par la moindre étincelle. Comment ces deux personnages avaient-ils pu devenir aussi proches en si peu de temps ? Les opposés s'attirent, disait-on, et cette maxime n'avait jamais été mieux vérifié qu'avec ces deux là.
Lorsque sa fausse crise de colère fut passée, elle remit en place doucement l'écharpe de Zayne autour de son cou, un demi sourire aux lèvres, tandis que lui frissonnait encore.
« Tu devrais rentrer. Tu vas tomber malade. Et ce serait fâcheux. N'oublie pas que maintenant, tu es obligé de me suivre en Corée. »
Elle lâcha les pans de l'écharpe, et caressa brièvement la joue du jeune homme.
Spoiler:
moi j'ai beaucoup aimé ton rp par contre le mien est court, je suis navrée et une fois de plus, ce n'est pas ce que j'appelle du retard
L. Zayne-Emryc Ainsworth
∞ TOO YOUNG TO HATE THAT MUCH
ϟ double compte : narcisse & caïn. ϟ arrivé(e) à la colonie le : 01/12/2011 ϟ iris-mails envoyés : 748 ϟ nombre de drachmes : 677 ϟ dons : contrôle du feu; protection métallique. ϟ localisation : bungalow neuf. ϟ responsabilités : simple pensionnaire. ϟ humeur : amazayne.
souris, la vie est un fromage (:
carnet du héros ➸ parent olympien: Héphaïstos ➸ caractère : impétueux, courageux, futé, adorable, sait se montrer doux, peut se montrer violent, paradoxal, inconscient, trèèèès inconscient, naïf sur les bords, inconscient, charmant, poli, un peu timide quand avec quelqu'un qui lui plaît, coincé avec les filles qu'il ne connait pas, rieur, moqueur, venimeux, rancunier, volontaire, souriant, pitre, fanfaron, égoïste. ➸ inventaire:
Sujet: Re: fifty thousand tears ✿ zaynrain (ended) Ven 13 Jan - 18:45
Comme je n’en avais rien à faire de ces amoureux des plantes, de ces adorateurs de l’herbe ! Je n’aimais ni les légumes verts ni les fruits ; je préférais largement une énorme entrecôte bien saignante à une soupe au tofu fade. Sans doute un autre désaccord avec Rain ; mais en cet instant, cela m’importait peu. Juste l’air froid, glacial, qui entrait dans mes poumons et s’en échappait par saccade ; mes pattes affolées qui ne savaient pas trop dans quel sens aller, ni si il fallait distancer la coréenne ou la laisser gagner. Je détestais la neige, ai-je décidé alors que ma chaussure s’enfonçait dans un mélange bizarre de neige, de boue et de fraises. Le froid.. très peu pour moi. Les glaces, en plus de fondre et de tacher, n’avait le goût que de l’industriel et, avouez, les chamallow braisés, n’est-ce pas merveilleux ? J’étais persuadé qu’Héphaïstos les avait inventés – car si mon paternel était un idiot fini, il était possédé d’une intelligence rare et avait su inventer, par exemple, le four ou toutes ces conneries. Il fallait au moins lui céder ça. N’empêche, ne pus-je m’empêcher de remarquer, ses enfants étaient vraiment des canons – regardez moi, Aliénor, Kat’, Paul, Stevenson ou même Hunter. On était même carrément des bombes. Toutes ces idioties pour laisser entendre que j’étais de plutôt bonne humeur, enterrant totalement le briquet sous une épaisse couche de bonne humeur, jetant sans scrupules les sujets dangereux par-dessus bord et en me concentrant sur Rain – mon amour pour Rain, mon inquiétude pour Rain et le bonheur de Rain. J’avais vu sa joie, lorsque j’avais proposé d’aller voir sa mère le lendemain ; lorsque j’avais annoncé que j’irai avec elle, que j’acceptais son idée même si je la trouvais saugrenue. Et je commençais enfin à comprendre que Rain tenait à moi presque autant que je tenais à elle – et c’était énorme. Pour moi, cela me semblait impossible. Rain était tout. D’une nature égoïste, il fallait l’avouer, je ne pense pas que je me serai sacrifié pour n’importe qui. Pour Rain, je l’aurais fait sans hésiter. Et j’aurais aimé le lui faire confier, la regarder dans les yeux, là, et lui dire, comme meuf, je la kiffais trop et qu’elle gérait trop la fougère parce que bon, elle était trop cool. Autant dire que les règles de bienséance, adios. Avec Rain, pas besoin de règles. Je l’aimais pas comme un amoureux aurait dû le faire ; je l’aimais pas comme un grand frère aurait dû le faire. Un grand frère n’aurais jamais laissé sa sœur se battre contre des monstres, nonobstant le fait qu’elle soit genre super forte. « Mieux vaut compter sur ton intelligence diabolique. J'ai bien peur qu'une attaque de liane en plein milieu de Séoul déchaine les médias. » avait-elle dit plutôt. « Pourtant, des lianes, ce serait diablement efficace ! Préfères-tu être mort et inconnue que vivante et world famous ? » avais-je répondu, presque au tac-au-tac, un brin de malice dans la voix et dans les yeux.
J’ai quasiment dérapé sur la neige, enfin la légère glace qui s’était formée autour de la fontaine – certains racontaient qu’elle avait des fuites. Je me suis rattrapé au bord de la construction, en riant aux éclats, alors que Rain arrivait une demi-seconde après. J’avais toujours été un bien piètre coureur et Rain semblait déjà en passe de devenir la meilleure – toujours l’ériger au rang de « meilleure » car elle était volontaire, forte et capable ; première règle. « C'est pas juste, tu as triché! » fit-elle, en me balançant des petits coups de poing dans le torse, alors que j’étais sur le point de cracher mes poumons en riant – et parce que je venais de courir comme un gros idiot sur une longueur d’environ cinquante mètres. « Désolé mais bon, on est seul au sommet ! » ai-je dit, d’un ton faussement suffisant avant de continuer de rire, ma semi-crise d’hystérie se terminant avec sa semi-bouderie. Mais toujours ce sourire heureux que j’avais sur les lèvres, béat, presque incompréhensif. Comment une fille aussi géniale avait pu devenir mon amie ? « Tu devrais rentrer. Tu vas tomber malade. Et ce serait fâcheux. N'oublie pas que maintenant, tu es obligé de me suivre en Corée. » fit-elle, remettant en place mon horrible, immonde, détestable, eurk écharpe autour de mon cou. J’ai agrandi mon sourire – bonjour demain les crampes – avant de dire, d’un ton badin : « Mais tu sais bien que j’irai te suivre jusqu’au bout du monde ! et même plus si il le faut. » Puis j’ai reniflé, faussement hautain – toujours du faux. Comment aurais-je pu être hautain avec la prunelle de mes yeux ? « Et même pas peur d’être malade ! » (alors que je ressortais de la plus grosse crève du monde, que je détestais me sentir faible contre un petit microbe pourri et que le rhume ne m’allait pas au teint). Ses mains lâchèrent l’écharpe et l’une vint s’égarer sur ma joue, alors que je m’y pressais comme un chat sur la main de son maître ou sur, entre autres, un radiateur. « J’t’adore, Rain » ai-je lâché avec une sincérité évidente. « Mais ta raison. J’ai pas envie d’avoir la crève devant ta délicieuse mère – obligée qu’elle soit fait d’or, si sa fille était diamant. J’te porte jusque chez les « Hermès », ok ? Je vais même pas m’plaindre en plus. Tu vas voir le héros de ouf que t’as comme meilleur ami. C’est vraiment un truc de taré comment je suis franchement méga-trop... » et j’ai juste parlé de tout et de rien, comme toutes les fois où j’avais le cœur léger et l’âme sensible, l’empathie exacerbée par sa présence, par sa façon d’être. D’autorité, je l’ai fait monter sur mon dos et c’est juste ainsi que je me suis baladé dans la colonie, indifférent à tout sauf à elle, lui parlant, rigolant avec elle, alignant pitreries sur petites frayeurs. Pourquoi se compliquer la vie sur des sentiments complexes alors que des gens comme Rain existent ? Pourquoi nourrir de telles rancunes alors que Rain aurait su me faire sourire en m’arrachant une dent ? Ça ne s’explique pas, j’imagine. Ça se vit.