there's a fire starting in my heart Ҩ SIAM&THUNDER
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Thunder L. Hamm
ϟ double compte : rain h. jeong & uriel e. marshall ϟ arrivé(e) à la colonie le : 03/01/2012 ϟ iris-mails envoyés : 124 ϟ nombre de drachmes : 134 ϟ localisation : arène. ϟ responsabilités : pensionnaire.
Sujet: there's a fire starting in my heart Ҩ SIAM&THUNDER Sam 4 Fév - 14:19
Près du lac, lors de l'été deux mille neuf. Siam retrouve Thunder et ce dernier parle pour la première fois depuis six ans.
Thunder L. Hamm
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Sujet: Re: there's a fire starting in my heart Ҩ SIAM&THUNDER Sam 4 Fév - 15:13
Six ans. Cela fait déjà six ans qu'il était ici, et qu'il n'avait pas prononcé le moindre mot. On ne connaissait son nom que grâce aux faits divers, car il n'avait pas daigné se présenter lors de son arrivée. Quelques jours plus tard, il avait été reconnu et avait emménagé parmi les Dionysos. Qu'est-ce que tout cela signifiait donc ? Qu'était-il ? Pourquoi tous ces gens semblaient-ils ravis de l'accueillir parmi eux, après tout ce qu'il avait fait ? Il ne méritait pas tout cela. Il ne méritait pas d'être reconnu en tant qu'être humain, lui qui n'en avait plus que l'apparence. Au fond de lui, son cœur meurtri n'avait plus rien de vivant; enveloppe charnelle ballotée par des vents contraires, il se sentait perdu, égaré, seul. Mais il ne voulait rien d'autre que cet égarement, que cette solitude. Il ne voulait pas se faire d'amis; Et même s'il l'avait voulu, comment aurait-il pu ? Les images débordaient toujours et venaient rendre fous ces gens. Ils étaient différents des humains qu'il avait rencontrés, mais il n'était pas moins vulnérable. Et naturellement, une distance entre eux et lui s'était instaurée. Même ceux qui se disaient sa famille s'étaient éloigné. On le traitait de fou, d'attardé, d'étrange. On le voyait enfin comme il était vraiment. On avait fuit les illusions pour ne laisser que la pure, la stricte réalité.
Mais il y avait elle. Elle qui, depuis six ans, ne cessait de venir le voir. Lui parler. L'informer des récents évènements, sans se soucier du fait qu'il ne répondait pas. Au fil des années, il avait commencé à lever les yeux qu'il avait gardé baissés jusque là. Il s'était mis à l'observer, à la sonder, à lé découvrir. Superficiellement, d'abord. Il s'était en premier lieu dit qu'elle avait le visage trop rond, les lèvres trop pleines, les traits trop fins. Ses cheveux blonds étaient trop brillants. Sa silhouette était trop fine. Il voyait tout derrière un masque de désespoir et de colère qui l'irritait et rendait tout trop imparfait. Mais au fur et à mesure, il avait appris à la voir. La regarder, véritablement. En laissant de côté toutes les idées fausses, toutes les images truquées. Elle avait de jolis traits, et un arrondi agréable. Ses cheveux étaient longs et soyeux. Ses yeux avaient une couleur surprenante et profonde. Puis il avait commencé à écouter. Avant, il entendait sans vraiment être attentif. Mais il restait spectateur éternel de toutes ces scène de partage à sens unique. Il ne s'impliquait pas, par peur, par angoisse. Il ne voulait pas s'attacher. C'était trop douloureux, pour lui comme pour autrui.
C'était un jour d'été, chaud et agréable, en 2009. Exactement le temps qui plaisait à Thunder avant que tout ne devienne gênant et agaçant. Il aimait la sensation des rayons du soleil sur sa peau, il aimait le souffle du vent qui passait de temps à autre et provoquait un frisson imperceptible. Il aimait lorsque le soleil se couchait tardivement, et se levait tôt. Il aimait aussi, à l'époque, aller à la mer. L'eau était un élément qu'il avait toujours apprécié. A la colonie, il y avait un lac, qu'il n'avait jamais pu voir. Il ne pouvait s'y résoudre. La vision de cette étendue d'eau était trop douloureuse. Il voyait trop clairement sa mère, allongée sur le sable dans son bikini outrageusement voyant. Il voyait avec trop de détails les vagues qui venaient lécher leurs deux corps, alors que sa mère le portait à bout de bras, riant doucement. Il était tout jeune, à l'époque. Mais tous ces souvenirs étaient gravés en lui au fer rouge: cicatrices à vifs qui ne se refermeraient sans doute jamais.
Cependant, ce matin là, il s'était levé avec la certitude qu'il devait se rendre au lac. Il ne l'avait pas observé, tout d'abord. Il s'était contenté de s'asseoir sur un rocher en triturant son collier nerveusement, et ne cessant de regarder autour de lui comme s'il avait été suivi. Son ombre en face de lui le perturbait. Il changea donc d'orientation, jusqu'à ce qu'elle fut hors de sa vue. Puis il leva lentement les yeux. Ce fut douloureux, mais un peu moins que ce à quoi il s'attendait. Il eut un pincement au cœur et une boule monta dans sa gorge. Cependant, il réussit à retenir ses larmes. Heureusement, car déjà, quelqu'un approchait dans son dos. Il sursauta doucement tout en se retournant. Mais il connaissait déjà l'identité de la nouvelle venue.
Elle portait un joli débardeur qui mettait en valeur le grain de sa peau. Thunder haussa les sourcils de surprise en voyant la manière dont elle était apprêtée, car il savait que Siam n'était pas du genre à se mettre en valeur, comme la majorité des enfants d'Athéna. Elle préférait d'ordinaire les tee-shirt banals, dont la forme et la couleur n'avaient rien d'original. Elle était jolie, ainsi habillée. Une pointe d'irritation germa en lui. Il savait que de cette manière, elle était plus susceptible d'attirer les regards d'autrui. Il ignorait pourquoi il ressentait les choses ainsi. Il n'avait pas particulièrement envie de découvrir le pourquoi du comment; Mieux valait ne pas savoir, pour elle comme pour lui.
Il se déplaça quelque peu et laissa une place à Siam sur son rocher, en la regardant avec curiosité. Était-elle venue pour lui, ou était-elle arrivée par inadvertance ? L'avait-elle suivi ? Était-elle là depuis longtemps, dans l'ombre ? Avait-elle vu la douleur passer comme une ombre sur son visage ?
A. Siam Lovenbruck
siam Δ l'oiseau de mauvais augure
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Sujet: Re: there's a fire starting in my heart Ҩ SIAM&THUNDER Sam 4 Fév - 16:01
Il faisait très chaud, ce jour-là. Déjà le matin en se réveillant, Siam s'était trouvée suffoquante. La chaleur dans son bungalow était étouffante, et elle n'osait même pas imaginer l'état du bungalow d'Héphaïstos, ou pire : la température de la forge. Siam n'aimait pas quand il faisait trop chaud, et comptait sur la limite magique de la colonie pour réguler la température et rendre l'air vivable. A mesure que la matinée s'écoulait, la température se rafraîchissait quelque peu, comme si enfin la magie des Dieux opérait. Il faisait toujours terriblement chaud, mais c'était devenu supportable. Siam avait simplement du troqué le tee-shirt orange de la colonie contre un débardeur bleu très clair, presque gris. Il n'était pas vraiment moulant, peut-être même un peu trop grand mais elle l'aimait bien. Elle détestait que les vêtements la serrent. Sinon, elle portait des baskets gris de sport et un short en jean qui laissait apparaître ses jambes à peine bronzée. Elle s'était attachée les cheveux en une queue de cheval, pour éviter qu'ils ne viennent la déranger et se coller à son cou sous la chaleur.
La matinée, Siam la passa dans le stade, à s’entraîner au vol sur Pégase. Elle n'avait jamais fait d'équitation, et était assez peu douée avec les animaux mais s'en sortait pas mal. Et puis, l'altitude et la vitesse lui procurait de la fraîcheur, ce qui était non négligeable sous une chaleur pareille. Elle fut lassée avant le repas de midi et se rendit à la Maison Bleue, qui possédait la climatisation, pour y lire un livre. Elle relisait l'Illiade du célèbre Homère, en grec évidemment. Après le repas, elle passa rapidement à son bungalow et c'est là qu'elle le vit. Il marchait tel un zombie, semblant guider par une force antérieure. Thunder Hamm semblait ailleurs, comme d'habitude. Il ne la remarqua même pas, elle en était sure. Mais elle, le vit. Elle pencha d'ailleurs la tête, pour l'observer sans être éblouie par le soleil cuisant. Il semblait se diriger vers le lac. Elle décida de le rejoindre, après être passé à son bungalow se chercher une casquette de baseball qu'elle se vissa sur la tête. Puis, elle se rendit au lac et comme elle l'espérait, Thunder y était. Il s'était assis sur un rocher, dos au point d'eau, si bien que Siam ne voyait pas son expression.
Pourquoi s'obstiner à aller parler à un muet ? Siam ne savait pas vraiment ce qui la poussait, chaque fois, à appréhender Thunder pour lui faire la conversation. Elle faisait ça depuis cinq ans, c'est-à-dire depuis qu'elle était arrivée à la colonie. Le garçon y était arrivé un an avant elle, et avait déjà cette réputation de fou, d'attardé mental asocial. Peut-être qu'au début, Siam avait eut pitié et que donc, elle s'était mise en tête de lui tenir compagnie, parce qu'elle détestait qu'on mette les gens à l'écart sans les connaitre vraiment. Elle était sure que Thunder n'était pas fou, juste déprimé. C'était du moins son diagnostic, depuis qu'elle lui parlait, sans jamais recevoir de réponses en retour. Au début, elle était certaine qu'il ne l'écoutait même pas. Mais petit à petit, elle avait finit par obtenir son attention, réellement. Il l'écoutait, toujours sans parler. Mais il écoutait. Et Thunder savait écouter. Alors Siam lui parlait de tout, surtout de rien. Elle lui racontait des choses futiles, comme des choses qu'elle pensait importante. Des choses parfois, dont il n'avait peut-être rien à faire. Mais il la regardait toujours de ce même air, inexpressif.
« Thunder ! », avait-elle lancé en s'approchant du garçon dans son dos. Bien sur, elle ne s'attendait à aucune réponse et comme d'habitude, rien ne vint. Siam avait finit d'espérer qu'il parle, mais elle avait finit par s'habituer à venir le voir. C'était devenu comme un rituel, quelque chose qu'elle aimait faire. Elle vint donc se placer devant lui, et s'assit en tailleur dans l'herbe. « Il fait beau, hein ? », dit-elle sur un ton monotone. Elle entamait toujours la conversation de façon banale. Toujours aucune réponse, et Siam se permit d'arracher une touffe d'herbe pour la lancer devant elle, juste aux pieds de Thunder - un geste tout à fait innofensif, je précise. « Tu sais, ma chef de bungalow a essayé de m'apprendre une nouvelle technique de combat, et bien j'ai récolté deux bleus et une belle éraflure », lui raconta-t-elle. Comme il la regardait, elle lui désigna le haut de son bras où se trouvait l'éraflure, puis son bleu au niveau du tibia droit et l'autre en dessous du coude. Toujours ce même silence. Elle finit par hausser les épaules. « Je suis désolée, je ne raconte pas de choses intéressantes ». Elle se demandait si elle le soûlait, parfois. Certainement que non, sinon il serait parti sans rien dire.
Thunder L. Hamm
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Sujet: Re: there's a fire starting in my heart Ҩ SIAM&THUNDER Sam 4 Fév - 16:54
« Il fait beau, hein ? »
Oui, il faisait beau. Thunder aurait voulu exprimer sa joie, face à ce soleil éblouissant. Il aurait voulu pouvoir hocher la tête, en signe d'assentiment. Il aurait pu vouloir parler, dire ce qu'il ressentait. Être simplement humain. Mais il avait trop de mal à être normal. Il avait trop de mal à retrouver ce qu'il était autrefois. Il avait mal. Infiniment mal. Mais cette douleur s'atténuait lorsqu'elle venait le voir. Elle lui amenait toujours un peu de joie. Elle n'avait que quatorze ans, mais elle possédait déjà un pouvoir certain sur lui. Et ce qui plaisait le plus à Thunder, c'était qu'elle n'en était même pas consciente. Elle lui parlait en toute innocence, sans rien attendre de lui. Sûrement qu'elle avait du être exaspérée, depuis le temps, mais désormais, elle avait comprendre qu'il lui était reconnaissant, même s'il ne pouvait lui dire de vive voix. Il l'observa, toujours silencieux, ses yeux plantés dans les siens. C'était une habitude qu'il avait prit.
« Tu sais, ma chef de bungalow a essayé de m'apprendre une nouvelle technique de combat, et bien j'ai récolté deux bleus et une belle éraflure » Elle lui désigna ses différentes blessures, et Thunder esquissa un sourire. « Je suis désolée, je ne raconte pas de choses intéressantes »
Thunder avait l'impression que ses cordes vocales allaient s'effriter sous l'effort. Cela faisait six ans qu'il n'avait plus parlé. Il avait presque perdu l'habitude, se demandait soudainement comment prononcer les consonnes, les voyelles, comment aligner deux syllabes. Il ressortait d'un long coma et avait besoin d'une sérieuse séance de rééducation. Au début, il resta silencieux, sans arriver à produire le moindre son. Mais il avait envie de parler, véritablement, pour la première fois. Il savait que c'était le moment. Il savait qu'il devait parler. Alors il ouvrit la bouche, sans même savoir s'il arriverait à mettre ses pensées en mot.
« Non... c'est faux. »
Ça n'avait été qu'un son éraillé, au départ, comme un vieux disque poussiéreux que l'on aurait sorti du placard. Sa voix avait dérapé sur le 'non', puis avait été plus naturelle. Mais Thunder ne put retenir un mouvement de recul. Ce n'était pas sa voix, qui s'était échappée de son corps. Dans son souvenir, sa voix était fluette, énergique; ce n'était en aucun cas ce son grave et doux, qui était né de sa gorge. Il se souvint soudain que plusieurs années avaient passé depuis sa dernière conversation, et qu'il n'avait plus rien du petit garçon qu'il était. Maintenant, il avait l'allure d'un jeune homme, et en possédait aussi la voix. Il porta sa main à sa gorge, comme s'il avait peur qu'elle ne s'enflamme soudain, et un rire nerveux lui échappa. Il n'osait pas regarder Siam. Il n'osait pas voir sa réaction. Il était trop effrayé par lui même pour pouvoir s'ouvrir à autrui.
« Cela fait des années que tu me parles. Et je ne me suis jamais lassé. »
Cette fois, il écouta plus attentivement les variations de sa voix. Non, il n'était décidément plus le même. C'était un soulagement. Plus il se différenciait de l'ancien Thunder, mieux il se portait. Le petit garçon qui avait vécu dans cet appartement avec une mère folle s'élevait maintenant au rang de souvenir, qui n'avait plus qu'un passé commun avec lui. Cependant, il était aussi effrayé que soulagé. Il ne pouvait pas totalement oublier ses faits passés; oublier, c'était prendre le risque de reproduire ses erreurs, autrement dit de faire souffrir à nouveau ceux qu'il aimait. Et celle qu'il aimait le plus actuellement se trouvait devant lui. En la regardant, il sut qu'il ne pourrait se résoudre à lui faire du mal, quitte à vivre éternellement avec l'identité de ce petit garçon qu'il avait cru pouvoir oublier, effacer. Il n'était pas sûr de pouvoir croire à son bonheur personnel, mais à défaut de pouvoir être heureux, il pouvait au moins garder éloigné le malheur des autres. Il eut un sourire timide à l'attention de Siam. Un sourire qui manquait cruellement d'assurance.
Il se leva de son rocher, et se plaça face à Siam, la tête baissée. Il passa une main dans ses cheveux, un peu gêné. Maintenant qu'il avait retrouvé la parole, il ne savait pas quoi dire. C'était elle qui alimentait les conversations, elle qui était maitresse dans l'art de trouver des sujets banals et distrayants. C'était elle qui était sociale, pas lui. Il avait l'impression que s'il ouvrait la bouche à nouveau, il gâcherait tout. Que la certaine complicité tacite qui était née entre eux allait mourir en même temps que le silence. Pourtant, il ressentait le terrible besoin d'aller plus loin, avec elle. De lui prouver qu'elle comptait assez pour lui pour qu'il puisse trouver le courage de s'exprimer à haute voix. De devenir quelqu'un sur qui elle pourrait compter, alors que jusque là, c'était lui qui s'était appuyé sur elle, entièrement, pleinement. Il n'avait plus le droit d'être un fardeau.
« C'est moi qui suis désolé. » Il se racla la gorge, un peu enroué. « Désolé d'avoir été un poids muet durant toutes ces années, et d'avoir pu te laisser croire que j'étais indifférent. »
A. Siam Lovenbruck
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Sujet: Re: there's a fire starting in my heart Ҩ SIAM&THUNDER Mar 7 Fév - 20:00
Parfois, lorsque Siam n'avait plus rien à dire, elle saluait gentiment Thunder et partait. Ou alors, elle restait, et ils passaient un long moment en silence, à se regarder dans le blanc des yeux. En l’occurrence à ce moment prévis, Siam n'avait pas envie de partir, sans pour autant avoir quelque chose à dire. Elle restait assise, à arracher des touffes d'herbe - un passe temps distrayant, sisi - et se contentait de ça. Il faisait chaud, et elle aurait peut-être aimé tremper ses pieds dans le lac (avec le risque de se faire entraîner à l'eau par les naïades, taquines créatures qu'elles étaient. Elle allait cependant le proposer à Thunder, mais il l'interrompit. Il l'I-N-T-E-R-R-O-M-P-I-T. Siam n'avait jamais entendu le garçon parlait, et ne s'y attendait absolument pas. En fait, elle avait pensé avoir plus de chance de rencontrer sa mère, Athéna, dans les deux prochains mois que d'entendre parler Thunder de toute sa vie. Et là, pour la première fois depuis on-ne-sait-combien-de-temps, Thunder ouvrait la bouche pour en laisser sortir un son d'abord un peu rauque et maladroit, puis un peu plus assuré au fil des mots : « Non ... c'est faux », dit-il. La voix était bizarre, et lui-même en semblait étonné. Siam, elle, sursauta et sous l'effet de la surprise, se releva même pour lui faire face, bouche bée et yeux grands ouverts. Elle hésitait même à se pincer, au cas où elle rêverait. Mais peut-être cela était-il quelque peu exagéré. Après tout, Thunder n'était pas involontairement muet. C'était quelque chose qui l'avait choisi, et Siam savait en partie pourquoi, sans jamais lui en avoir parlé. « [color:b0f3=lightcya,]Cela fait des années que tu me parles. Et je ne me suis jamais lassé », reprit-il, la voix abîmée par tant d'années de silence. Il avait un peu de mal, hésité. Pour une fois, c'était Siam qui restait muette alors que Thunder, lui, parlait. Elle ne fit même pas attention au semi-compliment qu'il venait lui faire, encore trop étourdie de l'entendre lui répondre.
S'ensuivit un silence quelque peu gêné. Thunder devait tenter de se réhabituer à la parole, tandis que Siam essayait enfin d'assimiler le fait qu'il venait enfin de parler. Finalement, il se leva de son rocher, se plaçant debout devant elle, passant une main dans ses cheveux d'un air gêné. Il dominait Siam, d'au moins une demi-tête. « C'est moi qui suis désolé. Désolé d'avoir été un poids muet durant toutes ces années, et d'avoir pu te laisser croire que j'étais indifférent », finit-il par lui dire en se raclant la gorge, la voix encore quelque peu enrouée. A cet instant, Siam le trouva tout à fait mignon (comme on dirait d'un bébé qu'il est mignon hein, attention ...). Elle lui répondit presque immédiatement, parlant à toute vitesse : « Mais non je ... Waw. En fait, je pensais que tu parlerais plus jamais, c'est ... déroutant je dirais ». Elle se demanda alors si leur semblant de relation allait changer, maintenant qu'il parlait. Peut-être qu'elle le préférait silencieux ? Non, quand même ... Elle n'était pas non plus totalement fermée, et malgré qu'elle ne connaisse pas vraiment Thunder, elle pensait savoir quelques trucs sur lui. Déjà, elle connaissait un peu son passé : le satyre qui s'était occupé du cas de Thunder lui en avait parlé, après qu'elle soit venue le voir. Ce n'était peut-être pas très " cool " mais Siam s'était laissée emporter par la curiosité et avait voulu découvrir pourquoi le fils de Dionysos ne parlait pas. Elle était assez intelligente pour y voir là une sorte de traumatisme. Qui s'était peut-être d'ailleurs effacé, maintenant qu'il avait reprit la parole ? M'enfin, elle avait découvert que la mère de Thunder, une simple mortelle, était morte alors qu'il avait genre huit ans, et qu'elle était un peu folle, qu'elle pensait même être fille d'Aphrodite. Ainsi, elle voyait beaucoup d'hommes et se laissait briser le coeur à chaque fois, Thunder devant se charger de ramasser les morceaux. Triste histoire, comme la plupart des passés de sang-mêlés. Mais l'histoire de Thunder, plus particulièrement, avait touché Siam, sans qu'elle ne sache réellement pourquoi. En fait, ce garçon, d'un an son aîné, l'attendrissait - même si elle refusait de le reconnaître à voix haute. Elle avait envie qu'il soit heureux.
« C'est cool que tu parles quand même. A force de rester muet, tu aurais pu définitivement perdre ta voix. Je me demande d'ailleurs ... On dirait que tu te réhabitue vite », dit-elle en haussant un sourcil. Siam avait toujours été intéressée par les questions scientifiques. Elle était intelligente, très cultivée pour son âge et surtout, elle avait soif de connaissance. Sans parler de sa mémoire hors norme, qui lui permettait de tout assimiler avec une perfection sans failles, pour toujours. C'était très pratique. « Tu comptes te remettre à parler, vraiment ? Ou c'est genre ... Juste maintenant ? », demanda-t-elle doucement. Sa question lui fit penser que Thunder s'était remis à parler pour lui dire que non, il ne se lassait pas de l'écouter. C'était tellement bizarre, qu'elle préféra cesser d'y réfléchir. Elle attendit donc ses réponses, un sourire amical collé à ses lèvres rosées.
Thunder L. Hamm
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Sujet: Re: there's a fire starting in my heart Ҩ SIAM&THUNDER Ven 10 Fév - 23:09
Elle parut infiniment surprise, presque autant que lui. Après six années sans ouvrir la bouche, il doutait presque du fait que ce soit lui qui ai ainsi élevé la voix. Il avait perdu la notion de beaucoup de choses, y compris de la conversation et de la sociabilité. Il s'était contenté de subir les visites, les mots, les phrases, sans tenter d'appartenir lui aussi à cette vie, d'être en vie. Il avait survécu, durant ces dernières années, plus qu'il n'avait vécu. Il avait subsisté: manger, boire, dormir, étaient des actions basiques mais qui étaient ses principaux objectifs. Le reste n'avait été que superficiel pour l'instant, et même impossible. La réaction de Siam le laissa impassible. Il avait encore trop de mal à ne pas paraître indifférent à tout. Il tenta un demi sourire, crispé.
« Mais non je ... Waw. En fait, je pensais que tu parlerais plus jamais, c'est ... déroutant je dirais » Elle se tut un instant, perdue dans ses pensées. « C'est cool que tu parles quand même. A force de rester muet, tu aurais pu définitivement perdre ta voix. Je me demande d'ailleurs ... On dirait que tu te réhabitue vite »
Elle haussa un sourcil, et il reconnut immédiatement cet air caractéristique qu'elle prenait, lorsqu'elle réfléchissait à un problème métaphysique, psychologique – et encore bien d'autres choses qui échappaient à Thunder. Il avait été longtemps muet et aveugle, mais il avait commencé à comprendre le fonctionnement de la jeune femme. Il avait appris à reconnaître ses mimiques, ses moments de réflexions, les fois ou une contrariété laissait une moue boudeuse au coin de ses lèvres. Il n'avait pas l'arrogance suffisante pour prétendre connaître la fille d'Athéna, mais il comprenait de mieux en mieux son mode de fonctionnement; Mais en cet instant, il ne put se résoudre à être simple spectateur et il eut un rire à demi nerveux. En ce moment même, il se savait réduit à l'état d'équation à plusieurs inconnues que Siam tentait de résoudre par tous les moyens possibles, par une rhétorique implacable. Il n'aimait pas bien être l'objet de ce genre d'observations méthodiques. Il avait du subir tout jeune le regard acéré des enfants de son âge, qui savaient déjà à l'époque qu'il n'était pas ce que l'on appelait un « gosse normal ». Il était une équation sans solution. Jusqu'à ce qu'il arrive à la colonie. Il était passé d'erreur mathématiques à simple solution. Un peu trop vite accepté pour être mieux rejeté, il avait été finalement classé dans la catégorie « mystères irrésolus ». Il s'était résigné à n'être que cela.
« Pitié, arrête de me regarder comme ça, j'ai l'impression d'être passé au scanner... » Il eut un sourire léger. « Tu comptes te remettre à parler, vraiment ? Ou c'est genre ... Juste maintenant ? » Il réfléchit quelques instants. « Je suppose que ça dépend de pleins de paramètres. Je ne suis pas sûre de vouloir... m'intégrer. »
Il avait froncé les sourcils, confronté enfin à son problème le plus majeur. La peur de l'autre, la peur de voir la vérité en face. La peur de se dire qu'il appartenait à un monde qu'il avait toujours voulu inexistant, la peur de se retrouver face à ses actes et à ses responsabilités. La peur d'être lui même, d'avoir son propre passé et d'avoir fait ses propres actes. La peur, toujours, cette angoissante lancinante qui vous tordait les boyaux jour et nuit; l'effroi d'un soldat au front qui attend la prochaine attaque, avec l'idée que la mort n'est jamais loin. C'était cela qui étreignait Thunder, dans son sommeil, dans ses pensées. Appartenir à la colonie, c'était être reconnu comme un élément à part entière de la mythologie grecque. C'était reconnaître que sa mère n'avait jamais été folle et que ses actes – car c'était bien ses actes, n'est-ce pas ? - étaient cruels, injustifiés, insupportables. Il n'était pas fier de ce qu'il avait commis involontairement; mais s'il était amis avec ces gens, le mauvais hasard se transformait en volonté propre. En quelque chose d'immonde.
Il se rassit sur le rocher, les yeux perdus dans le vague du lac. Au fond de l'eau, il pouvait voir des naïades le regardaient et lui adressaient des gestes de la main. Il savait les naïades maligne; il savait aussi qu'elle appréciait pouvoir mettre les pensionnaires à l'eau, et jusque là, il avait eu une peur bleue de ces créatures. Mais en cet instant, il n'avait qu'une envie: plonger dans l'eau et se laisser couler, jusqu'au fond, et plus profond encore si possible. Il avait peur que Siam ne trouve la solution à son équation. Il avait peur qu'elle ait peur.
« Tu ne devrais pas t'attarder ici. Je ne suis pas plus intéressant, même avec la parole. » Il tenta de rire, mais son rire se mourut dans sa gorge. « Ou alors... tu m'accompagnes. »
Il se sentait soudain étouffer, ainsi immobile, près de cette étendue d'eau, comme si elle allait l'engloutir. Il entreprit donc de marcher près de la surface immobile, de manière circulaire.
Spoiler:
désolée du retard, et c'est pas terrible je me rattraperais la prochaine fois
A. Siam Lovenbruck
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Sujet: Re: there's a fire starting in my heart Ҩ SIAM&THUNDER Dim 12 Fév - 19:46
« Pitié, arrête de me regarder comme ça, j'ai l'impression d'être passé au scanner ... », fit-il. Et Siam se sentit immédiatement coupable, de le regarder comme s'il était une expérience à analyser. Elle esquissa un petit sourire désolé, avant de lui demander d'une curiosité cette fois-ci qui n'avait rien à voir avec la science : « Tu comptes te remettre à parler, vraiment ? Ou c'est genre ... Juste maintenant ? ». Elle se sentit tout de suite un peu bête de poser la question, et attendit la réponse le plus impassiblement possible. Thunder sembla bien réfléchir à la question, et il finit par répondre : « Je suppose que ça dépend de pleins de paramètres. Je ne suis pas sûre de vouloir... m'intégrer ». Il haussa un sourcil, et Siam le regard intensément. Elle n'avait pas pitié de Thunder, mais elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver de la compassion. Elle n'avait pas envie d'avoir pitié, parce qu'elle considérait qu'il devait être un peu comme elle sur ce plan là : Thunder ne voulait pas qu'on éprouve de la pitié pour lui. Et même, en partant du principe de ne pas faire aux autres ce qu'on aimerait pas qu'il nous fasse, Siam n'éprouvait pas de pitié. Juste une douce compassion, pour son passé qui l'attendrissait, elle.
Siam avait grandit dans une famille plus ou moins aimante. A son arrivée au domicile de son père, dans un berceau doré descendant tout droit de l'Olympe, elle avait bien failli ruiner le mariage de son paternel. Il était alors marié, avait deux fils, et sa femme avait logiquement cru qu'Howard Lovenbruck l'avait trompé. Alors que le pauvre homme n'avait fait que discuter avec une jeune femme très intelligente, qui s'était faite passée pour une étudiante ayant des questions à poser au professeur. Rien de plus simple. Siam était née des pensées d'Athéna. Finalement, la belle-mère de Siam avait fini par l'accepter, ayant toujours voulu une fille. Jusqu'à ce que Siam n'arrive à la colonie et découvre la vérité, Mrs Lovenbruck avait continué de croire que son mari vivait dans le déni, alors qu'Howard niait toujours avoir trompé sa femme. Bref, à part cela, Siam avait grandit dans une famille heureuse. Elle qui était parfois qualifiée de fille à problèmes par les mortels, elle imaginait un peu ce qu'avait du supporter Thunder, lui qui avait perdu sa mère très jeune et avait du survivre dans la rue, seul. Elle le contemplait donc, alors que le jeune homme était perdu dans ses pensées. Elle avait envie de l'aider, elle avait envie qu'il s'intègre. Ou au moins, qu'il continue à lui parler, à elle. Le reste se ferait certainement tout seul, non ? Elle ne pouvait s'imaginer que Thunder désirait ne pas s'intégrer, et ne restait à jamais que le solitaire, le rejeté. Une sorte d'ermite des temps modernes.
Siam regardait toujours Thunder, lorsque celui-ci se rassit sur son rocher, cette fois face au lac. La demoiselle aussi contempla le lac un moment, adressant un signe de la main aux naïades qui les taquinait sous l'eau. « Tu ne devrais pas t'attarder ici. Je ne suis pas plus intéressant, même avec la parole. Ou alors ... tu m'accompagnes », finit par dire Thunder en s'approchant un peu plus du lac. Siam ne comprenait pas très bien où il voulait qu'elle l'accompagne, mais elle le suivit sans hésiter dans ses pas autour de l'étendue d'eau. Une des naïades, certainement plus joueuse que les autres, les éclaboussèrent, de fait que Siam se retrouve juste assez trempée pour être rafraîchie. Siam passa sa main sur son visage pour y retirer quelques gouttes d'eau, et prit la parole en souriant doucement : « Moi au contraire, je crois que tu es une personne très intéressante. Puisque tu ne parlais pas, avant, je ne sais pas grand chose sur toi. Mais si je devais te l'avouer ... Je suis allée voir le satyre qui t'a emmené à la colonie, et il m'a appris ce qu'il savait ... Ta mère, tout ça ... ». Elle déglutit, sachant parfaitement qu'elle s'aventurait sur un terrain pentu, un sujet sensible pour le garçon. Elle pensait cependant, qu'il était nécessaire d'aborder le sujet, et que le moment opportun était devant elle. « Je comprends si tu n'as pas envie d'en parler, mais ... J'ai l'impression que tu t'es puni toutes ces années - et que tu te punis encore - pour quelque chose dont tu n'es pas coupable », reprit-elle avec une voix douce, se voulant rassurante. Siam ne voulait pas se faire juge, juste amicale et compatissante. Elle voulait être quelqu'un sur qui Thunder pourrait compter. Siam avait toujours été une jeune fille intelligente, clairvoyante. Elle n'avait pas trop de mal à discerner les personnalités, en général.
Spoiler:
c'était un mini retard ça, pas grave . Et la réponse me convient parfaitement
Thunder L. Hamm
ϟ double compte : rain h. jeong & uriel e. marshall ϟ arrivé(e) à la colonie le : 03/01/2012 ϟ iris-mails envoyés : 124 ϟ nombre de drachmes : 134 ϟ localisation : arène. ϟ responsabilités : pensionnaire.
Sujet: Re: there's a fire starting in my heart Ҩ SIAM&THUNDER Jeu 1 Mar - 22:33
Les naïades ne purent s'empêcher de leur envoyer de l'eau du bout de leurs mains élégantes et fragile, ce qui tira un sourire sans joie au jeune homme, qui se détacha de la rive avec brusquerie pour échapper aux gouttes d'eaux qui tombaient autour d'eux, et qui étaient venues humidifier les cheveux de Siam. Si elle n'avait aucun souci avec l'eau, lui était encore trop peureux pour oser se permettre un tel « luxe ». Il tourna la tête vers la terre, la bonne terre ferme, qui ne se dérobait pas sous ses pieds, qui était le seul endroit où il se sentait vraiment en sécurité. La seule qui ne l'avait pas encore trahi, qui ne lui avait jamais rien caché. La terre qui l'avait abrité lors de sa fuite, la terre qui lui avait servi d'asile, qui ne l'avait jamais rejeté. Cela pouvait sembler ridicule, mais la terre meuble près du lac ne lui inspirait aucune confiance, pas plus que les créatures enchanteresse qu'il savait taquines et qui se plaisaient à attraper les chevilles pour se faire des nouveaux compagnons de baignade. Ses yeux se perdirent dans un paysage qui défilait lentement devant son regard absent, au rythme de leur marche indolente et paresseuse.
« Moi au contraire, je crois que tu es une personne très intéressante. Puisque tu ne parlais pas, avant, je ne sais pas grand chose sur toi. Mais si je devais te l'avouer ... Je suis allée voir le satyre qui t'a emmené à la colonie, et il m'a appris ce qu'il savait ... Ta mère, tout ça ... » « Ma... ma mère ? »
Thunder se retourna d'un bloc vers Siam, les yeux écarquillés, d'abord d'étonnement pur, puis de colère, de peur, d'effroi... de folie. Il stoppa son mouvement, et immobile, serra les poings et la mâchoire, pour tenter de contrôler cette fureur qui grimpait en lui. Furieux envers ce satyre qui l'avait espionné, qui l'avait laissé faire, qui avait tout révélé à Siam, et qui risquait de tout foutre en l'air. Un vent froid d'hiver semblait passer en lui, gelant les perles d'affection qui naissaient en lui. Comment la jeune fille pouvait-elle décider de continuer, avec lui, avec cette abomination qui portait un nom, avec celui qui s'était tu ? Comment pouvait-elle sciemment le fréquenter maintenant qu'elle connaissait l'origine de son silence ? Depuis combien de temps son horrible secret était-il dévoilé ? Était-elle la seule ? Le cadavre dans le placard répandait-il déjà son odeur putride dans toute la colonie, ou avait-elle prit le soin de refermer la penderie derrière elle ? Il n'osait pas se mettre en colère, il n'osait pas déborder. Il n'osait pas perdre le contrôle, devant elle, à cause d'elle. Il ne lui en voulait pas. Comment aurait-il pu ? Elle avait seulement voulu le connaître un peu mieux. Elle avait seulement voulu le comprendre. Mais la méfiance, retorde, s'insinuait en lui et il se détachait peu à peu d'elle, par prudence, par peur... par lâcheté.
« Je comprends si tu n'as pas envie d'en parler, mais ... J'ai l'impression que tu t'es puni toutes ces années - et que tu te punis encore - pour quelque chose dont tu n'es pas coupable » « Quelque chose... dont je ne suis pas coupable ? » Un rire dément s'échappa de ses lèvres engourdies, froid et cassant. « Tu es bien sûre d'avoir parlé au bon satyre ? Est-ce que tu sais que j'ai tué ma propre mère ? Non, ça n'avait rien d'un accident. C'était prémédité. J'avais honte d'elle. J'avais tellement honte. J'aurais voulu mourir pour que plus personne ne me voit, enfant de cette femme fragile qui n'avait rien d'autre que ses foutues origines prétendument divines comme objet de fierté. J'aurais voulu qu'elle meurt pour avoir été ce qu'elle était et pour me l'avoir imposé. Et... elle est morte. C'était ma cravate, autour de son cou. C'était ma cruauté, tout autour de son corps amaigri. Ce furent mes doigts qui prirent ce médaillon autour de sa gorge. »
Il serra entre ses doigts le médaillon ensanglanté, et posa une main dure et violente sur l'épaule de la jeune femme; Un étau glacé qu'il n'avait pas l'intention de relâcher. Il ne voulait pas lui faire peur. Il voulait seulement qu'elle se rende à l'évidence, qu'elle voit la réalité telle qu'elle était, et non pas telle qu'on la racontait. Elle avait voulu se montrer douce et compatissante, mais il ne méritait ni l'un, ni l'autre. Il ne méritait que la solitude, et la solitude seule. Il était trop dangereux, trop instable pour se permettre le luxe de la parole, et maintenant qu'il avait essayé de s'ouvrir à Siam, il le regrettait amèrement: sa faute ne lui paraissait que plus grave, désormais qu'il savait qu'elle connaissait son passé, et ce que cela engendrait. Était-elle folle à lier ? Pourquoi s'escrimait-elle à l'ouvrir au monde, là où il aurait du être enfermé ?
A. Siam Lovenbruck
siam Δ l'oiseau de mauvais augure
ϟ arrivé(e) à la colonie le : 02/11/2011 ϟ iris-mails envoyés : 2471 ϟ nombre de drachmes : 2305 ϟ dons : télépathie + mémoire eidétique ϟ localisation : maison bleue, dans le salon bibliothèque ϟ responsabilités : chef de bungalow ϟ humeur : inquiète
Sujet: Re: there's a fire starting in my heart Ҩ SIAM&THUNDER Mer 14 Mar - 19:41
« Ma ... Ma mère ? », répondit Thunder sur un ton qui fit presque frémir Siam. Il se retourna vers elle, visiblement étonné. Surpris. Puis il sembla en colère, et en même temps totalement effrayé. Peut-être pouvait-on même y déceler un peu de folie. Elle le vit serrer les poings, certainement de toutes ses forces. Il tentait, sans aucun doute, de contrôler un certain degré de fureur. Siam ne bougea pas. Peut-être aurait-elle dû reculer d'au moins un pas, juste au cas où, par simple prudence. Mais à quoi bon ? Elle savait, au fond d'elle, que c'était inutile. Elle était quasi-certaine que Thunder ne lui ferait rien. Le pire qu'il pouvait faire, c'était lui envoyer de terribles images dans la tête, car tel était son don. Mais il n'en ferait rien. Elle l'espérait tellement fort, que cela paraissait réel. Impossible qu'il puisse lui faire du mal. Elle poursuivit donc, s'y forçant même, car elle ne pouvait pas s'arrêter de parler maintenant, alors qu'elle avait touché du doigt un sujet extrêmement sensible. « Je comprends si tu n'as pas envie d'en parler, mais ... J'ai l'impression que tu t'es puni toutes ces années - et que tu te punis encore - pour quelque chose dont tu n'es pas coupable », fit-elle. Elle avait voulu être douce et rassurante, mais n'était pas trop sure du résultat. La réponse de Thunder fut presque immédiate : « Quelque chose ... dont je ne suis pas coupable ? ». Il termina ses mots, les accompagnant d'un rire démentiel. Si Siam était du genre à écouter les autres, elle aurait pensé qu'il était fou. Mais non. Elle n'était pas aussi superficielle. Elle voyait plus loin chez Thunder, qu'un marginal au rire fou. Elle voulut dire quelque chose, mais Thunder l'en empêcha en poursuivant : « Tu es bien sûre d'avoir parlé au bon satyre ? Est-ce que tu sais que j'ai tué ma propre mère ? Non, ça n'avait rien d'un accident. C'était prémédité. J'avais honte d'elle. J'avais tellement honte. J'aurais voulu mourir pour que plus personne ne me voit, enfant de cette femme fragile qui n'avait rien d'autre que ses foutues origines prétendument divines comme objet de fierté. J'aurais voulu qu'elle meurt pour avoir été ce qu'elle était et pour me l'avoir imposé. Et ... elle est morte. C'était ma cravate, autour de son cou. C'était ma cruauté, tout autour de son corps amaigri. Ce furent mes doigts qui prirent ce médaillon autour de sa gorge ». Les mots étaient durs, l'histoire était racontée sur un ton froid, cassant.
Cette fois, Siam ne put s'empêcher de faire un pas en arrière. Elle avait blêmi, au fur et à mesure que les mots horribles sortaient de la bouche de Thunder. Elle en fut effrayée, car elle n'avait que quatorze ans, et la force de son esprit n'était pas encore bien définie. Elle était encore une enfant, bien que plus mature que les gens de son âge. Elle gardait encore en elle une once de fragilité, qui remontait à la surface en ce moment même. Non, le satyre ne lui avait pas raconté cette version de l'histoire. Elle ne répondit d'abord rien à Thunder, parce qu'elle ne savait pas quoi dire. Dans sa tête, un million d'images se bousculaient. Elle imaginait Thunder, petit, enlaçant le cou de sa mère d'une cravate pour la serrer toujours plus fort, jusqu'à causer la mort. Elle secoua fébrilement la tête. Non, c'était impossible. Pas lui. Il devait y avoir une erreur, forcément. Ce n'était pas de sa faute. Il n'avait pas pu faire ça, elle en était convaincue. La seule raison plausible pour Siam, c'était que Thunder s'était senti si coupable de la mort de sa mère, qu'il avait déformé ses souvenirs. Il n'y avait aucune autre possibilité. Il ne l'avait pas tué. Pas comme ça, pas volontairement. Mais si jamais c'était vrai ? Pouvait-elle lui pardonner ? Faire comme si de rien n'était, oublier ? Seulement, c'était impossible. Posséder une mémoire gigantesque pouvait parfois être un fardeau. Car même si elle le voulait, jamais Siam ne pourrait oublier ce que Thunder venait de lui avouer. Alors elle ne savait quel comportement adopter avec lui. Elle le regardait toujours, une lueur brillante dans son regard comme si elle retenait des larmes. Et lui, continuait de serrer le fameux médaillon qu'il portait à son coup. Celui de sa mère, selon lui. Elle l'observa un long moment, avec toute l'attention dont elle était capable. Elle n'arrivait pas à définir son sentiment quant à l'aveu de Thunder. S'il était vrai, c'était évidemment horrible. Dans l'autre cas, alors la compassion qu'elle avait envers lui ne cesserait de croître. Il est fou, pourquoi tu traînes avec ce mec ?, lui avait encore dit l'une de ses soeurs, deux jours plus tôt. Tout se bousculait dans sa tête. Des souvenirs, aussi clairs que le jour où ils s'étaient produits.
Et sans vraiment réfléchir, elle fit un geste envers lui. Elle approcha sa main, voulant lui serrer l'avant-bras. Pas méchamment, juste un contact amical. Pourtant, elle s'attendait à ce qu'il la rejette.
Spoiler:
Vraiment désolée pour l'énorme retard, j'ai été un peu débordé ces temps-ci . Je sais pas si ma réponse te convient, sinon mpotte moi (a)
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Sujet: Re: there's a fire starting in my heart Ҩ SIAM&THUNDER
there's a fire starting in my heart Ҩ SIAM&THUNDER