QUE PENSES-TU DES DIEUX ET DE TON PARENT DIVIN ? Pour tout vous dire, j'ai vraiment eu du mal à me faire un avis. Je suis comme ça, pas faite pour faire des choix. Je suis passée par de nombreux sentiments voyez-vous : la peur, la haine, l’incompréhension, mais pour finir, l'acceptation. Au début, il y a maintenant plus de deux ans, lorsqu'un satyre est venu me chercher dans mon collège et qu'il m'a annoncé que j'étais une fille d'une des cinq déesses de l'Olympe, j'ai tout de suite eu peur. Enfin, après l'avoir traité de fou. Peur de ce qui allait m'arriver, de ma vie qui allait surement chambouler. Puis, j'ai connu la haine, et le sentiment de solitude. Depuis tout ce temps, j'avais une mère qui s'en fichais royalement de moi, de sa propre fille, et qui passait son temps à se prélasser sur l'Olympe, sans me donner aucun signe de vie. Surtout qu'elle m'a privé de toute famille, ni de père, ni de mère. Et moi qui croyait que mes parents étaient tout simplement mort dans un accident quelconque, comme tout les gamins de l'orphelinat. Je me suis trompée sur toute la ligne. Puis, à mon arrivée à la colonie, j'ai été revendiquée par Déméter quelques jours après, et j'ai donc rejoint mes frères et sœurs dans le bungalow. Nous étions assez nombreux, et je me suis toute suite demandée si eux aussi ressentait cette impression d'abandon. Ma mère, je ne peux pas dire que je l'aime, ce serait mentir. Ni que je la déteste, bien que la balance penche plus vers ce côté. Moi, j'aurais préféré être une de ces magnifiques filles d'Aphrodite, ou mieux, une de ces ingénieuses enfants d'Athéna. J'ai du tombé sur madame nature. COMMENT TROUVES-TU LA COLONIE ? Autant mettre les choses au clair : je suis pour qu'on arrête la course à pied ! C'est trop fatiguant et salissant, je n'aime pas ça du tout. En revanche, je me sens vraiment en sécurité dans la colonie, je conseille vivement cet endroit à tout les demi-dieux, c'est important d'avoir un camp pour pouvoir s'entrainer à nous préparer à la vie dans le monde extérieur, une fois l'âge adulte atteint. C'est vrai que des fois ils sont durs quand même. Par exemple, la fois où nous avions du faire la vaisselle avec tout mes frères et sœurs. Mes petites mains, mes pauvres petites mains. Peu importe, la colonie est très bien, les gens sont sympas, mais évitez de faire des bêtises, ça pourrait vous couter cher. QUELLE EST TON ATTITUDE FACE AUX MONSTRES ? Je n'aime pas me battre. Pour preuve, je n'ai même pas d'arme, pour les entrainements, j'en emprunte une à l'armurerie de la colonie, et si je pars en mission, je fais de même. Ce qui est très rare, soit disant passant, étant donné que tout le monde sait que je ne sais pas aussi bien manier l'épée que d'autres pensionnaires. Je préfère me battre à distance, avec un arc par exemple. Oui, le tir à l'arc me convient bien mieux qu'un duel en corps à corps. Certains dirons que je suis lâche, que je rate le meilleur, que le combat à distance, c'est pour les faibles. Vous voulez savoir ? Je suis faible, et je l'avoue aussi bien que je l'assume. Au pire des cas, j'utilise mon pour de métrologie pour vaincre mes adversaires, bien que je ne fasse pas des miracles non plus. QUE PENSES-TU DES ÉVÉNEMENTS ACTUELS ? La disparition d'Harmonie m'a assez frappé. Enfin, plutôt intrigué. Car, Harmonie en elle même, je ne la connais pas assez pour la juger, que ce soit un avis positif ou négatif. C'est plutôt mon défaut de curiosité qui a fait son retour en Décembre dernier. Depuis, je me pose beaucoup de questions, mais toutes ces interrogations ont été mises de côté suite à la reconstruction de la tour de la rose des vents. J'aurais bien aimé participer à cette quête. Imaginez, une fille de Déméter par en quête accompagné de deux autres sang-mêlé à Chicago, risquant sa vie pour le bien du camp. Mais c'est bien trop beau pour être vrai, ha ! Quoi qu'il en soit, je suis quand même rester à la colonie pour aider à la reconstruction des fondations de la tour. Les enfants d'Athéna ont fait un très gros travail, et la tour est encore plus majestueuse qu'avant, ainsi que les Héphaïstos. Nous, les Déméter, nous avions la minable tache de réchauffer les travailleurs, de les revigorer. De plus, j'étais complètement inutile, étant donné que je n'ai même pas le pouvoir de guérison à travers les plantes, mais ce fichu don de pouvoir changer la météo. Et encore, à petite dose. Et cette nature, cette magnifique nature recouverte de neige, si froide, si moche. Une dure période. COMMENT VOIS-TU L'AVENIR ? Je vis au jour le jour. L'avenir, je le vois en infirmière à la colonie, point barre. Je n'essaye pas de m'inventer plus tard ou de réfléchir à l'avenir, et si ça se trouve, je n'atteindrais même pas l'âge adulte. Je suis une fille qui profite de la vie, souriante et sympathique, j'ai quelques atouts pour moi, alors autant en profiter, et vivre à fond ! Je n'ai pas d'objectifs, ni de buts, à vrai dire, je suis peut-être encore un peu gamine pour réfléchir à tout ça. LES GOÛTS ET LES COULEURS NE SE DISCUTENT PAS J'adore le orange. Oui, c'est ma couleur préféré. D'ailleurs, j'aime aussi les carottes et les oranges, ainsi que les mandarine et les pèches. J'aime mes cheveux, parce qu'ils sont roux. En fait, c'est la seule chose que j'aime chez moi. Vraiment. Je n'aime pas ma voix, mes yeux verts, mon nez, mes jambes, mes pieds. Et mes orteils. J'ai le gros orteil surement aussi grand que le dernier, affreux. Je n'aime pas qu'on me prenne de haut, bien que je sois totalement inoffensive contre ça, étant donné que je n'ai ni un corps d'athlète, ni un franc parlé extraordinaire. Simplement mon sourire d'ange et mon charme pourraient me sauver. Et encore. J'ai tendance à être dans les nuages, rêvant d'un monde parfait, du pays des bisounours. Aussi, je déteste que mes cheveux soient détachés, ou alors, lorsque c'est le cas, je passe ma main dans ma cascade de cheveux roux toutes les trente secondes. J'ai calculé, je vous assure. D'ailleurs, je n'aime pas le calcul non plus, ni les maths, le français et l'histoire. Je n'ai jamais, au grand jamais eu plus de dix à n'importe quelle matière, lorsque j'étais encore scolarisée. Sauf peut-être en art plastique. Et en vie scolaire, tellement j'étais discrète. Sinon, j'aime raconté ma vie, je suis très bavarde. Vous avez du le constater. Et souvent, j'accorde ma confiance trop vite.

Bref, on s'en fou de ma vie, je vous laisse le meilleur pour la suite.

La jeune rousse, renfermée sur elle même, adossée contre cette porte grise servant d'entrée aux toilettes des dames, pleurait sur son sort. Elle s'était montrée forte jusque là, elle avec ses petits bras et son air insouciant permanent sur son si doux visage. Les perles salées s’entassaient et étaient de plus en plus vives, sa respiration se faisait de plus en plus rauque et tout son corps tremblait. Elle avait craqué. Elle n'en pouvait plus d'être la jeune fille que tout le monde prenait pour une cruche et qu'on menait en bateau à la moindre occasion pour l'humilier ou de se servir d'elle comme cobaye. Elle en avait marre d'être cette fille qui pleure toute la nuit et qui scotche un sourire niai sur ses lèvres pour la journée. Elle se trouvait tellement pathétique a essayer d'être madame-parfaite. Et c'était seulement maintenant qu'elle s'en rendait compte, après avoir reçu une boulette de viande et vingt bons centilitres de sauce tomate sur son superbe tee-shirt beige ainsi qu'une humiliation totalement au self, par une de ces pimbèches du collège, qui criait lorsqu'elles se cassaient un ongle et qui se servaient de tout les mecs pour combler leur besoins personnels. Olympe trouvait ses filles tout aussi pathétiques qu'elle, tiens. Après avoir sécher ses larmes avec d'innombrables serviettes en papiers tirées du distributeur qui se trouvait au dessus des lavabos sales, la jeune fille se décida à sortir, prête à affronter tout ces regards dévisageant. Elle voulait être en compagnie de son ami Miles, un de ces rares amis dans ce collège. Sa toute première amie, en sixième, l'avait lâchement abandonné car elle la trouvait trop naïve. Ensuite, sa deuxième meilleure amie, en cinquième, l'avait quitté pour cause d'un déménagement. Et, pour couronner le tout, cette année, en quatrième, sa nouvelle amie l'avait tout aussi bien abandonné pour rejoindre ces filles superficielles, prétextant qu'elle passait beaucoup trop de temps avec Miles. Depuis, le jeune homme restait le seul et unique ami d'Olympe. La personne la plus précieuse à ses yeux.

En réalité, Miles n'était autre qu'un satyre, et c'était en quelques sortes pour une cause « professionnelle » qu'il s'était lié d'amitié avec la rouquine, mais au fil du temps, il avait réussi à nouer de vrais liens avec elle, et il l'appréciait beaucoup. D'ailleurs, c'est quelques jours avant la fin de l'année scolaire, d'une journée de Juin, qu'il amena Olympe à la colonie, après lui avoir avoué que les mythes sur les dieux n'étaient pas que de vulgaires légendes. Au début, Olympe l'avait traité de fou. Ensuite, le satyre réussi à convaincre Olympe de le suivre, jusqu'à une colonie de vacances, comme quoi elle était une demi-déesse, patati, patata ... Olympe accepta seulement car elle y voyait un intérêt personnel : quitter une bonne fois pour toute cet établissement maudit pour élèves à difficultés ou maladie tel la dyslexie ou l’hyperactivité et cet orphelinat qu'elle ne supportait plus. Elle fut accueilli dans la colonie les bras ouvert, et fut très bien intégré, bien qu'elle ne comprenait toujours pas à quoi servait de devoir faire toutes les semaines un entrainement de course à pied. Bien que cela pouvait paraître irréel, avec l'ambiance de la colonie, Olympe commençait vraiment à croire aux dieux, et son trait de caractère naïf refit surface. Mais elle aperçue très vite que, finalement, Miles avait raison.

Une semaine après son entrée à la colonie, et alors qu'elle commençait à s'entendre à merveille avec ses compagnons de bungalow (les Hermès et enfants de dieux mineurs), elle fut revendiquée par sa mère. Déméter. C'est alors qu'Olympe fut prise d'une rage profonde. D'un seul coup. Cette rouquine peut être très imprévisible parfois. Pendant toutes ces années, elle avait été lâchement abandonné par sa propre mère, comme tout ses autres frères et soeurs. D'ailleurs, on ne pouvait même pas considérer sa mère comme une vraie Olympienne, étant donné qu'elle passait six mois de l'année dans le royaume d'Hadès, pour rester avec sa fille Perséphone. Et eux alors ? Ils n'étaient rien, absolument rien, de simples demi-dieux, ayant une mère qui ne fait même pas attention à eux. Olympe aurait préféré être revendiquée comme une fille d'Athéna, elle trouvait cette déesse très ingénieuse et ses filles si intelligentes. Même être une fille d'Aphrodite lui aurait convenu. Elle a du tombé sur madame-nature, comme elle le disais. Bien sûr, Olympe s'était toujours montrée affectueuse envers les plantes et les animaux, elle trouvait que les humains faisaient une énorme erreur en les détruisant ainsi. C'est alors que la vie d'Olympe à la colonie débuta, tout simplement.

Il est vrai qu'Olympe n'a pas une vie très remplie. Sa mère est une déesse et elle n'a jamais eu de père, étant donné qu'elle est dans un orphelinat depuis l'enfance. Elle est arrivée à la colonie sans se faire attaquer par un monstre et s'est rapidement faite revendiquée par sa mère. Quoi de plus normal ? Rien. Mais ... Une vie légèrement trop normale, n'es-ce pas anormal, ou du moins, pour un demi-dieu ?