Ses yeux s'ouvrirent et elle poussa un long soupir. Scotland s'était réveillée avant tout le monde, une fois de plus. Le soleil n'était pas encore levé mais n'allait pas tarder à pointer le bout de ses rayons. Se levant sans se presser, la fille d'Apollon enfila un jean, un gros sweat marron glacé avec un énorme "I ♥ NY" en plein milieu, et une paire de bottes fourrées de la même couleur, puis sorti sans un bruit, comme à son habitude. Elle se rendit au bord de la plage, ne croisant que très peu de gens. Mis à part elle, deux ou trois Arès et deux ou trois Athéna, personne n'était assez fou pour se lever avant l'aube. Ses pas traînaient. Non pas qu'elle soit mal réveillée, depuis le temps, elle était habituée. Ce n'était pas non plus au niveau de l'énergie, elle en avait à revendre. Disons plutôt qu'elle n'avait pas la tête à rire. Levée du mauvais pied, voilà, c'était ça, le truc qui clochait.

Depuis plusieurs jours, tout allait de travers. Le directeur des activités, Olliver, semblait bien plus stressé et nerveux que d'ordinaire, ce qui ne présageait vraiment rien de bon. A la colonie, le temps changeait étrangement. Alors que d'habitude, il y faisait toujours bon, ces derniers temps la température avait tendance à descendre et du givre était souvent visible le matin. Qui plus est, la veille, Scotty avait appris une mauvaise nouvelle. Alors qu'elle parlait avec sa mère et son beau-père via Iris-mail, ils durent tous trois se résoudre à ne pas passer les fêtes de noël ensembles. Vu l'état de la situation, Suzanne et Richard jugèrent bon que la rouquine reste à la colonie où elle sera plus en sécurité, et bien que cette idée ne l'enchantait guère, elle savait que c'était la meilleure solution, autant pour elle que pour ses parents, histoire qu'il ne leur arrive rien.

Énervée ? On pouvait le dire. Tapant avec son pied dans un cailloux, celui-ci s'en alla atterrir quelques mètres plus loin dans le sable. Les mains dans la poche kangourou de son sweat, Scotty respira un grand coup, s'enivrant de l'odeur salée de la mer. Le ciel se faisait de plus en plus clair, derrière elle, la noirceur de la nuit s'en allait lentement. Et finalement, une faible lueur fit son apparition sur l'horizon. Scotland la regarda s'élever doucement, réconfortante. Levant sa main, elle salua l'astre. « Salut p’pa ! » Puis elle la remit au chaud dans sa poche. Elle resta un long moment comme ça, peut-être trente minutes ou une heure, à simplement regarder le soleil monter dans le ciel, sans rien dire. Elle d'ordinaire si bavarde devant son paternel ne trouvait rien à lui dire. Il y a des fois où on ne trouve pas les mots et où le silence semble plus approprié.

Avec un léger sourire et un signe de tête envers le soleil, Scotland quitta la plage pour se rendre ailleurs, elle ne savait pas encore où, mais ailleurs. D'abord elle pensa aller voir Sam, mais se ravisa rapidement, ce faignant devait sûrement encore dormir à poing fermés. Puis elle se dit qu'elle irait bien au stand de tir à l'arc, une envie furieuse de se défouler en tirant flèche sur flèche l'avait envahie. Puis un gargouillement de ventre lui rappela qu'elle avait faim, qu'il était huit heure du matin largement passée et que le petit déjeuner était prêt, l'attendant au pavillon réfectoire afin d'être dévoré. Et alors qu'elle s'y rendait en passant par le lac, elle croisa un fils d'Hermès. Étonnée de le voir traîner par ici, elle alla le voir et vit une mine de mal réveillé et de flemme incroyable sur son visage. Apparemment, certains nouveaux arrivés avaient été pris d'une soudaine envie de se rendre au lac et le fils d'Hermès avait été élu surveillant provisoire du petit groupe. Vraiment affamé et désespéré, Scotland lui posa la main sur l'épaule et lui dit qu'il pouvait y aller, qu'elle se chargeait de tout. C'est donc avec un grand sourire qu'il partit tandis que Scotty allait au bord du lac.

Pourquoi un surveillant me direz-vous ? Après-tout ils étaient assez grands pour se débrouiller tous seuls, non ? Et bien, pour faire court, les nouveaux savent se débrouiller pour s'arroser d'eau et nager, mais pas pour se "défendre" face aux farces des naïades. Or, Scotty était une experte dans ce domaine. Allant souvent faire du canoë-kayak sur le lac, elle avait déjà été maintes fois renversée par les esprits de la nature et fini trempée jusqu'aux os. Donc voilà, maintenant, vous comprenez pourquoi il leur fallait un surveillant. Scotty s'en alla s'asseoir sur un vieux canoë posé à quelques mètres du rivage, sûrement parce qu'il était troué. Observant les adolescents s'amuser d'un air distrait, elle jouait avec son pendentif tout aussi distraitement, la tête ailleurs.

Le regard vague, elle se revit il y a quelques années déjà, au bord du lac, s'amusant à arroser une naïade qui en faisait tout autant avec elle, tandis que Théa était assise non loin de là, lisant un livre. Elle se revit en train de se faire couler par deux naïades, elle revit aussi Théa venant à son secours. Elle se revit avec elle, complètement trempées et hilares. Rien qu'à cette image, ces yeux s'embrumèrent. Souvent, Scotty se remémorait certains souvenirs, elle faisait même en sorte que ce ne soient que des souvenirs heureux, même si ce n'étaient pas les seuls qui lui revenaient.

Finalement, une voix la ramena à la réalité. Et cette voix, elle la reconnue sans problème : Simphonie. Cette fille d'Aphrodite avait toujours eu le don de trouver Scotty au bon moment. Elle se sentit serrée dans les bras de son amie et ne put retenir un léger rire quand elle entendit qu'elle lui avait manqué alors qu'elles s'étaient vues la veille. Et puis, finalement, elle vit que Scotland avait les yeux brillants. « Oh, ma belle.. Qu'est ce qui t'arrive ? » Scotty eu un sourire un peu triste, voir même désolé. Elle regarda de nouveau les jeunes qui s'arrosaient. « Disons que, rien ne va plus en ce moment … » Puis elle regarda de nouveau Simphonie et lui sourit. « Mais ne t’inquiète pas, ça va passer, comme d’hab ! » Finalement, la fille d'Apollon fit signe à celle d'Aphrodite de s'asseoir à côté d'elle, lui passant un bras autour des épaules et lui faisant un câlin à son tour. Il suffisait simplement que Simphonie arrive pour que Scotland retrouve sa bonne humeur.

« Disons que, rien ne va plus en ce moment ... » Rien qu'à l'annonce de cette minuscule phrase, Simphonie perdit immédiatement son sourire et écouta plus attentivement son amie. « Mais ne t'inquiète pas, ça va passer, comme d'hab ! » Et comme elle savait parfaitement le faire, Scotland para toutes explications possibles de la mettre dans l'embarras.
Avec un soupir, Simphonie s'assit sur le sol glacé en faisant craquer les herbes gelés maintenant pliés sous son poids et pris les mains de la rouquine en lui offrant sa mine la plus grave ."Tu sais que tu peux tout me dire, hein ?"
Scotland était une des filles la plus courageuse qu'elle n'avait jamais connu. Elle était une de ses meilleurs amis, la connaissait par coeur et était pratiquement sûre de la raison des pleurs de la jeune femme. Comme une des nombreuses fois qu'elle se retrouvait là, devant le lac à contempler les rayons du soleil se refléter avec élégance sur l'eau, les souvenirs pouvaient souvent refaire surface. Pour la fille d'Aphrodite, c'était sa petite enfance avec Uriel, le rire de ses amies humaines et le sourire de son frère. Sa belle-mère qu'elle aimait bien elle aussi mais qu'elle ne voyait plus beaucoup à cause de la durée de certaines périodes scolaires et le peu de journée de vacances qu'accordaient les congés américains. Quand elle se croyait encore une petite fille "normale" avec une maman qui n'était simplement plus là et une famille recomposée, chose qui devenait peu à peu commun. Ce n'étaient que des images heureuses qui défilaient dans sa tête. La fille d'Apollon, elle, avait un passé légèrement différent. Elle avait subi tellement plus, quelque chose que la demi-Aphrodite n'aurait certainement pas aussi bien vécu. Mais... la question, c'est "est-ce que ça vous regarde ?", bande de petits curieux, va.
Scotland avait le moral dans les chaussettes : ça tombait mal, Simphonie était au même niveau dans le degrés de "joie" et de "bonne humeur". Son état quasi comateux du matin l'avait complètement privée de ses souvenirs de la veille. En fouillant bien dans sa mémoire, c'était peut-être pour ça qu'elle était aussi crevée : elle était rentrée un peu plus tard hier soir (histoire de relations héhéhé, un chef de bungalow ça peut se permettre des choses..) pour éviter tous ses demi-frères et soeurs qui avaient assisté au défi l'opposant à Siam Lovenbruck, cette peste de première. Le but était simplement de gravir le mur d'escalade, d'arriver à son sommet après avoir évité lave, roches et pans plieurs. Oui, nous sommes d'accord, ça fait beaucoup et il n'y avait pratiquement aucune chance ou alors vraiment très peu qu'elle gagne contre la fille d'Athéna. Comme quoi, il faut se méfier de tout dans la vie : Siam subit une chute après avoir lâché ses prises et Simphonie remporta la victoire. Et cela aurait pu être génial ! Imaginez, le chef des Aphrodite et celui des Athéna, les deux ennemis héréditaires s'affrontant avec hargne et Simphonie qui sauve l'honneur des Aphrodite et qui ridiculise les Athéna. Juste fantastique, non ? Et ben la preuve qu'il faut se méfier de tout dans la vie : la blondinette fut accusée par l'autre blondinette d'avoir utilisé son pouvoir contre elle et gagna une mini-dispute glaciale avec monseigneur Lancelot allias Zayne Ainsworth !
Tiens, d'ailleurs... En voilà un lot de consolation pour Scotland.. "Oh, et tu sais pas la meilleure ? Zayne s'est fait battre à plat de couture par... roulement de tambour, s'il vous plait... un Arès ! " Vu... le "déplaisir" avec lequel les deux jeunes gens se parlaient habituellement, se lançant défi sur défi et idée stupide sur idée stupide, cette nouvelle ne pouvait que l'enchanter. Et ce qui faisait plaisir à Scotty lui faisait plaisir, surtout si ça devait faire du tort à Zayne.

« Tu sais que tu peux tout me dire, hein ? » Scotty lui sourit. Bien sûr qu'elle le savait. Simphonie était une de ses meilleures amies, et elle savait pertinemment qu'elle pouvait se confier à elle librement. Pourtant, en cet instant, Scotland ne jugea pas ni utile ni important de lui dire ce qui la préoccupaient. Après tout, ce n'était pas si grave, et comme elle le lui avait déjà dit, ça allait passé. C'est alors qu'elle remarqua que la fille d'Aphrodite semblait plus dans le coaltar que d'ordinaire. Scotland arqua un sourcil, plus soucieuse du moral de son amie que du fait de ne pas pouvoir passer les fêtes avec ses parents. Pourtant, quand elles se sont vues la veille, Simphonie avait l'air en pleine forme, comme à son habitude. Il s'était donc passé quelque chose entre temps. Mais quoi ? Scotty n'avait rien entendu de la part de Josh ou de ses frères et sœurs. Elle regarda à son tour Simphonie d'un air sérieux. « Et toi ? Tu es sûre que ça va ? » Scotland n'était pas sûre qu'elle allait tout lui dire sans une compensation. Elle était presque quasi-certaine que Simphonie allait lui sortir un truc du genre "je te dis que qui ne va pas si tu en fais de même". C'est alors qu'un des jeunes qui faisaient trempette dans l'eau plus que fraîche décida qu'il était plus amusant d'arroser Scotty et Simphonie que ses camarades. Poussant un cri de mécontentement, Scotland ne pu retenir un rire en se protégeant tant bien que mal des éclaboussures. Ne souhaitant pas que Simphonie attrape un rhume ou quelque chose du genre - oui, parce que Scotty était pas mal immunisée contre ce genre de désagrément - Scotland menaça de dire aux Naïades de les couler si ils continuaient. Sur le coup, ça les a calmés et ils reprirent leurs jeux d'eau, entre-eux. « Tsss, les gosses, j'te jure ... » ajouta-t-elle en regardant Simphonie avec un grand sourire et en essayant de se sécher un minimum.

Et ce fut la révélation du jour. « Oh, et tu sais pas la meilleure ? Zayne s'est fait battre à plat de couture par... roulement de tambour, s'il vous plait... un Arès ! » Scotland, qui surveillait les garnements, tourna lentement la tête. Et sa mâchoire inférieure tomba tout aussi lentement. Un énorme sourire se dessina sur ses lèvres. Et ce fut l'explosion. « NANNNNNNN !!!! » Elle se jeta presque sur son amie. C'est fou comme le malheur des uns fait le bonheur des autres. « Nan mais, t'es SÉRIEUSE là ?! » Scotland ne s'en remettait pas. Zayne, le casse-pieds avec qui elle adorait se prendre la tête, s'était fait battre ! Alors là, sa bonne humeur était largement retrouvée. « Mais attends ... Par un ARES EN PLUS ! Oh mais ... Je rêve, c'est incroyable ! » Elle reprit finalement ses esprits et regarda Simphonie, un peu plus sérieuse mais toujours le même sourire aux lèvres. « Mais ça s'est passé hier ? Et, c'était sur quoi ? Un combat à l'épée ? Une course ? Raconte-moi TOUT ! » Le cerveau de Scotland tournait à pleine vitesse. Pleins de questions lui venaient à l'esprit. C'est là qu'elle réalisa. C'était donc de ça que parlaient certains de ses frères hier soir ? Mais tout s'expliquait alors ! Ils avaient fait des paris et avaient observé le tout. Mais étant donné qu'ils ne disaient pas de noms, Scotland ne s'y était pas plus intéressée que ça et était passée outre. Et là, autre chose lui revint en tête. Il y avait eu un autre défi sur lequel il y avait eu des paris de la part de ses frères, et même Josh lui en avait parlé. Et oui, les ragots vont vite à la colonie. Ils lui avaient dit qu'après tout ça, un autre défi avait été lancé sur le mur d'escalade, deux filles, l'une d'Athéna et l'autre d'Aphrodite. Cette dernière avait gagné car l'autre était tombée. Ça s'était mal fini. Elle regarda Simphonie et réalisa autre chose. Josh lui avait clairement dit que c'étaient les deux chefs de bungalow qui s'étaient affrontées. Mais pourquoi ça lui était sorti de la tête ? Elle perdit légèrement son sourire et observa Simphonie d'une mine soucieuse. « Simphonie, tu as affronté Siam hier ? C'est pour ça que t'as pas l'air dans ton assiette ? »

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« Et toi ? Tu es sûre que ça va ? » La jeune brune qui avait interrogé son amie sur le même sujet quelques secondes plus tôt ourla ses lèvres d'un sourire coquin. Autant parce que, embêter son amie avec ses histoires idiotes lui déplaisait au possible et qu'en plus, elle ne voulait pas en parler, elle se se contenta de lui tirer la langue en lui répondant, feignant une mine bien plus joyeuse : "Pourquoi je n'irais pas bien ?". "De toutes manières, se dit-elle, si je lui en parle, je ne sais pas comment je vais réagir." Elle risquait de rire comme une hystérique en lui décrivant la tête de Zayne quand il avait enfilé ses gants, pleurer comme une fillette lorsqu'elle lui dirait combien elle a peur que Siam soit morte même si elle en avait absolument rien à faire de cette fille ou encore, de s'énerver toute seule en repensant à Zayne rattrapant Siam pour l'aider à atteindre l'infirmerie. Et elle ne voulait même pas penser à cette nuit, cette nuit horrible où elle l'avait contemplé cette demi-déesse avec tous ses cheveux blonds et ses yeux clos. Son visage, sans expression, son esprit plongé dans un sommeil en apparence paisible, qu'est ce qu'elle l'avait envié.
Parce qu'elle en était certaine, Lovenbruck ne se tourmenterait pas, lorsque qu'elle se réveillerait ce matin-là. Sous les conseils des adultes, elle retournerait sans doutes dans son bungalow avec tous ses frères et soeurs et, elle serait sans doutes en colère, certes, mais elle n'aurait pas cette boule dans la gorge et le cerveau torturé par quelque chose qu'elle haïssait encore plus que l'hiver : "le doute". Et si elle en parlait maintenant, elle le craignait, elle risquait de faire n'importe quoi. Le contact de l'eau glacée la tira de ses courtes pensées et la réaction de son amie la tira complètement de la situation de la veille, pour que, quelques secondes plus tard, elle y replonge. « Tsss, les gosses, j'te jure ... » La jeune femme se contenta d'un léger rire , sa langue habituellement si sportive, cette fois-ci n'arrivant pas à se délier. Elle détestait vraiment cette situation : c'est pourquoi elle se vengea de l'un des principaux fautifs, la seule chose intéressante qui lui vint à l'esprit.
La réaction fut exactement ce qu'elle avait espéré : pleine de surprise, de joie et de tout ce qui peut faire Scotty. « NANNNNNNN !!!! ». La rouquine se rapprocha encore, ses grands yeux reflétant l'envie d'en savoir plus, la gourmandise de ce qu'elle allait bien pouvoir se mettre sous la dent. Riant encore plus, la blondinette répondit : "Ah mais, si si, je t'assure !"« Nan mais, t'es SÉRIEUSE là ?! » ... Ouais, là c'était certain, elle avait touché son but : faire retrouver sa bonne humeur quotidienne à son amie. Mouhaha, elle était forte quand même. « Mais attends ... Par un ARES EN PLUS ! Oh mais ... Je rêve, c'est incroyable ! » Simphonie ne releva pas la phrase qui était ou n'était pas une pique sur les Arès et se contenta de faire tout ce qu'elle faisait depuis le début de la conversation : sourire. "Comme une imbécile ?" Oui. « Mais ça s'est passé hier ? Et, c'était sur quoi ? Un combat à l'épée ? Une course ? Raconte-moi TOUT ! » " Raaah, non, Scotty me demande pas ça, je t'en pris." Simphonie laissa planer un silence, ne sachant comment répondre à son amie. Oui, elle était ravie qu'elle soit ravie. Mais tout d'un coup, comme si une grosse brique s'abattait sur son crâne alors qu'une heure plus tôt, elle ne s'en rappelait même pas, les souvenirs revenaient en masse dont deux plus persistants : cette mini-dispute et ce long silence suivant cette mini-dispute.
« Simphonie, tu as affronté Siam hier ? C'est pour ça que t'as pas l'air dans ton assiette ? » Décidément, la semaine entière s'annonçait mauvaise. La rouquine, perspicace la regardait à présent, prenant ce petit air soucieux qu'elle détestait tant, préférant largement le sourire qu'elle arborait. Elle aurait dû s'en douter, qu'elle serait au courant à un moment ou à un autre : Joshua, messire descendant de Hermès Joshua, son meilleur ami lui avait sans doute raconté ou si ce n'était pas lui, c'était ses frères ou ses soeurs. Une fille d'Aphrodite battant une fille d'Athèna, tu parles, ça a dû faire la une chez mes Olympiens et le tour de la Colonie. Y a une donzelle qui devait être contente là-haut.
"Je... Ouais. Fin non ! Crois pas que c'est à cause de CETTE PESTE, que je suis..." Un moment de silence. " Bon, hier, je suis tombée sur "elle" et Zayne. J'ai vu un Arès marmonner dans sa barbe tout content en short et en tee-shirt et Zayne était dans la même tenue. Pas la peine de te faire un dessin. Bref, je l'ai salué et cette con..." La jeune femme, n'oubliant pas que Lovenbruck et Scotty s'entendait bien, se reprit : "cette fille a commencé à me chercher. Alors on s'est parlée gentiment, comme on a l'habitude de le faire et Monsieur-je-me-mêle-de-tout-ce-qui-me-regarde-ABSOLUMENT-PAS, en à profiter pour lancer ce défi stupide. Siam est tombée. Je sais pas ce qui s'est passée, apparemment ce serait ma faute. Je me suis disputée avec Zayne. Et maintenant, je déprime." Ramenant ses jambes contre elle, la fille d'Aphrodite rentra la tête dans ses épaules et entoura de ses bras ses genoux. "Je voulais pas me plaindre. Je voulais pas en parler. Mais je sais pas pourquoi je me sens si... mal. Je suis pathétique."

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« Je... Ouais. Fin non ! Crois pas que c'est à cause de CETTE PESTE, que je suis... » Scotland pencha légèrement la tête et chercha le regard de son amie. Elle voulait l'inciter à continuer. ce que Simphonie fit d'elle-même au bout d'un instant de silence. Les jeunes que Scotland devait surveiller étaient parti avec son accord, ils avaient faim alors ils sont allés déjeuner. De ce fait, les deux amies se retrouvaient seules au bord d'un lac silencieux et calme. « Bon, hier, je suis tombée sur "elle" et Zayne. J'ai vu un Arès marmonner dans sa barbe tout content en short et en tee-shirt et Zayne était dans la même tenue. Pas la peine de te faire un dessin. Bref, je l'ai salué et cette con... » Elle se reprit. Scotland sourit. Elle savait que Simphonie et Siam ne s'appréciaient pas, et pourtant elle se retenait devant la fille d'Apollon qui s'entendait plutôt bien avec celle d'Athéna. Décidément, Simphonie, tu penses trop aux autres. « cette fille a commencé à me chercher. Alors on s'est parlée gentiment, comme on a l'habitude de le faire et Monsieur-je-me-mêle-de-tout-ce-qui-me-regarde-ABSOLUMENT-PAS, en à profiter pour lancer ce défi stupide. Siam est tombée. Je sais pas ce qui s'est passée, apparemment ce serait ma faute. Je me suis disputée avec Zayne. Et maintenant, je déprime. » Scotty l'écoutait attentivement, ne le quittant pas des yeux. A présent elle ne souriait plus, et il n'y avait pas de quoi. Simphonie n'allait pas bien et ça l'inquiétait. Elle n'avait pas l'habitude de la voir dans cet état là. Pour Scotty, Simphonie était sa pile d'énergie, un rayon de soleil ayant forme humaine et elle ne s'imaginait pas un seul instant la voir comme ça, perdue et se sentant mal. La fille d'Aphrodite se replia sur elle-même, semblable à une enfant en pleures. De la voir ainsi, Scotty sentit la colère monter et elle aurait volontiers donné une bonne correction à la personne responsable de tout ça. (Zayne Ainsworth, prépare-toi au pire !) « Je voulais pas me plaindre. Je voulais pas en parler. Mais je sais pas pourquoi je me sens si... mal. Je suis pathétique. » Mais à ces mots, la rouquine se calma et décida de commencer par réconforter son amie et ensuite seulement, elle ira régler son compte à la Tête Brûlée.

S'asseyant derrière son amie, Scotland l’entoura de ses bras et posa sa tête sur l'épaule de la brune. Elle laissa planer un léger silence. Une brise légère vint faire virevolter leur chevelure. Scotty cherchait quoi lui dire. Quels mots allaient bien pouvoir lui redonner le sourire ? La jeune rousse regarda devant elle. Le soleil s'élevait déjà dans le ciel. Observant un instant la course de l'astre, Scotland chercha l'inspiration dans la chaleur que lui procuraient les rayons du soleil qui frappaient sa peau. Elle ferma les yeux l'espace d'une seconde, prit une légère inspiration puis rouvrit les yeux. « Premièrement, tu te dois d'en parler et de te plaindre, surtout auprès de tes amis, surtout auprès de moi, en fait, c'est une obligation. Compris ? Parce qu'après tout, si tu ne peux pas te plaindre auprès de tes amis, auprès de qui tu vas le faire ? Bon, je te l'accorde, c'est pas toujours facile de se confier et c'est pas forcément bon de toujours se plaindre. Mais une fois de temps en temps, ça fait du bien ... » Elle pencha la tête sur le côté, son regard cherchait celui de son amie. « Regarde-moi par exemple. Hier j'ai discuté avec mes parents par Iris-Mail, et on a finalement décidé que je devrai rester ici pour Noël. Je t'avoue que ... J'ai pas particulièrement aimé cette idée, mais avec tout ce qui se passe en ce moment, on a jugé que c'était préférable. » Elle sourit. Quelques minutes de silence passèrent ainsi qu'une autre brise de vent. Le visage de Scotty s'adoucit. « Tu vois ? C'est pas bien compliqué. » Elle sourit de plus belle et resserra légèrement son étreinte, histoire de faire réagir Simphonie. « Deuxièmement, tu n'es pas pathétique, tu entends ? Tu as simplement ce qu'on appelle tous, une "conscience". Je te l'accorde, parfois, c'est très emmerdant, mais c'est ce qui fait de nous des êtres humains - bons, des êtres humains qui voient des monstres partout et qui ont un parent divin, mais des êtres humains ! » Riant en annonçant cette dernière phrase, Scotland voulait faire rire, ou tout du moins faire sourire Simphonie. Le rire est le meilleur des remèdes, c'était ce que lui disait sa mère quand Scotty broyait du noir, c'est ce qu'elle lui dit toujours d'ailleurs.

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Là, les bras de Scotland entourés autour de ses épaules, sa tête posée près de la sienne, Simphonie pourrait rester dans cette position éternellement. La chaleur de la rouquine la réconfortait, sa simple présence avait exactement le même effet que si elle était dans son lit, chez elle, une matinée d'été où elle serait loin de la colonie. De sa vie, en quelque sorte. Sauf que, dans une vie de demi-déesse en fleur, il est compliqué de reprendre son souffle un moment donné. Même le corps ne le supporte pas, ayant continuellement besoin de bouger même si votre coeur crie de faire le contraire. Les paroles de son amie l'atteignit comme elles le faisaient toujours : douce et sincère à son oreille. « Premièrement, tu te dois d'en parler et de te plaindre, surtout auprès de tes amis, surtout auprès de moi, en fait, c'est une obligation. Compris ? Parce qu'après tout, si tu ne peux pas te plaindre auprès de tes amis, auprès de qui tu vas le faire ? Bon, je te l'accorde, c'est pas toujours facile de se confier et c'est pas forcément bon de toujours se plaindre. Mais une fois de temps en temps, ça fait du bien ... » Simphonie sourit automatiquement aux mots de son amie qui était apparemment décidée à lui remonter le moral. Elle n'était pourtant pas comme ça habituellement, à se faire consoler comme une enfant qui s'est disputé avec un tel et qui est perdu par une nouvelle situation qu'il ne connaît pas, qu'il ne comprend pas. Elle préférait s'occuper des autres, les aider, les aimer. Telle était sa nature et elle aurait sans doute terminé infirmière ou sage-femme dans une vie humaine.
« Regarde-moi par exemple. Hier j'ai discuté avec mes parents par Iris-Mail, et on a finalement décidé que je devrai rester ici pour Noël. Je t'avoue que ... J'ai pas particulièrement aimé cette idée, mais avec tout ce qui se passe en ce moment, on a jugé que c'était préférable. » Simphonie tourna la tête pour regarder son amie dans les yeux. Comme elle, Scotland demeurait l'année entière à la colonie et ne voyait ses parents que pour une durée limitée, les vacances scolaires, pour les fêtes et parfois sous autorisation spéciale, pour les anniversaire. Beaucoup de pensionnaires devaient être dans sa situation en réalité mais, si c'était Scotty, c'était différent. En réalité, c'est toujours différent quand c'était elle. Elle ne dit pourtant rien, laissant la rouquine parler, expliquer, montrer ce que la fille d'Aphrodite ne faisait jamais. « Tu vois ? C'est pas bien compliqué. » Elle la serra contre elle et la blondinette hocha la tête doucement, le même sourire sur les lèvres. Bien sûr, elle comprenait ce qu'elle voulait dire. Mais c'était l'une des principales choses qu'elle n'aimait pas faire. Raconter, se plaindre, se confier. Non pas qu'elle soit sauvage, mais les histoires des autres sont tout de suite plus intéressantes. « Deuxièmement, tu n'es pas pathétique, tu entends ? Tu as simplement ce qu'on appelle tous, une "conscience". Je te l'accorde, parfois, c'est très emmerdant, mais c'est ce qui fait de nous des êtres humains - bons, des êtres humains qui voient des monstres partout et qui ont un parent divin, mais des êtres humains ! » La demi-déesse joignit son rire à celui de la rouquine qui avait bien finipar redonner de l'énergie à son amie.
Scotland était sans aucuns doutes la meilleure personne qui était pour le cas "Simphonie". En fait, Scotland était la meilleure personne qui soit pour n'importe quel cas. Le simple fait qu'elle soit ce qu'elle était, fille du soleil , héritière d'une bonne humeur infaillible et éternel peluche à échelle humaine, il aurait sans doutes été difficile de trouver sa place dans la colonie si elle ne l'avait pas trouvé, elle. Comme un chat l'aurait fait, Simphonie vint se blottir au creux du coup de la fille d'Apollon en lui collant un grand baiser sur la joue Muuuuah ! Doucement, elle soupira puis, elle dit : "Tu sais que je t'aime, toi ?" Puis, elle resta là, au creux de son cou. C'était tout simplement ça. Scotty & Sim, Sim&Scotty, muahaha. Puis, d'une toute petite voix, elle demanda :"Dis... tu crois qu'il va m'en vouloir longtemps ?"

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