Le deux janvier 2012, à dix-sept heures. La nuit vient de tomber sur la colonie, et c'est le moment choisi par Olliver pour l'ouverture du bal de noël - en retard. Toute l'après-midi, les nymphes et quelques pensionnaires volontaires se sont démenés pour préparer le pavillon réfectoire à accueillir les sang-mêles en tenue de soirée. Le résultat est magnifique. L'édifice grec est illuminé de nombreuses guirlandes de lumière colorées qui parcourent les colonnades tel des plantes grimpantes. Les immenses tables ont été retirés pour n'en garder que trois, servant d'appuis pour le buffet. Les nymphes, avec l'aide d'enfants de Déméter, ont cuisiné de somptueux mets : cela va du sucré au salé, des simples chips au barbecue à la fontaine de chocolat, en passant par les verrines de saumon fumé. Il y en a pour tous les goûts, pour toutes les couleurs. Le brasero pour servir les offrandes aux Dieux, avant les repas, est toujours là, au centre du pavillon, réchauffant l'endroit avec ses hautes flammes qui ne s'éteignent jamais. Dans un coin se trouve une grande chaîne-Hifi, d'où deux ou trois volontaires vont faire sortir les derniers tubes à la mode. Bien sur, le pavillon réfectoire n'a pas oublié noël : un grand sapin décoré de boules et de guirlandes trône à côté du buffet, les nymphes se sont même déguisées en mère-noël aguicheuses. Bref, tout est prêt pour accueillir les pensionnaires, tous pomponnés pour l'occasion. Les filles en jolies robes, les garçons en beaux costumes. Olliver, en smoking à queue-de-pie et haut-de-forme, accueille les sang-mêles avec l'enthousiasme qui ne le quitte jamais en public. « Amusez-vous bien ! N'oubliez pas que la soirée finit à minuit ! », lançait-il dès qu'il le pouvait.

Le bal de la colonie pouvait commencer.