QUE PENSES-TU DES DIEUX ET DE TON PARENT DIVIN ? Waël est un demi-dieu que l’on qualifie d’étrange ou de bizarre à cause de sa vision des choses. Il est bien loin d’être en admiration devant le monde mythologique auquel il appartient. En réalité, il éprouve de l’indifférence par rapport à ce dernier, bien qu’il soit contraint de vivre à la colonie pour sa sécurité. Le jeune homme possède un point d’ancrage profond dans le monde des simples mortels, dans lequel il veut retourner vivre une vie de pacha. Malheureusement, il ne peut pas. Il tente de se raccrocher à tout ce qui est humain, banal, anodin, ce qui est difficile à la colonie, quand la plupart des demi-dieux sont de vrais fanatiques de mythologie. Il n’a jamais rencontré son parent divin, Apollon. Et il ne souhaite pas le rencontrer. Il éprouve de l’indifférence, ou encore une haine cachée. Il a appris son essence divine lorsqu’un satyre lui a dit et expliqué ce qu’il se passait autour de lui. Naïf. Il l’a cru et suivi. Il a été stupéfait de voir la colonie pour la première fois. COMMENT TROUVES-TU LA COLONIE ? La colonie reste l’endroit dans lequel il est obligé de vivre pour ne pas se faire tuer par des monstres surréalistes. Lui, qui est un garçon réservé et renfermé, a dû s’ouvrir un minimum à ses soit disant frères et sœurs du bungalow d’Apollon. La colonie est particulièrement bien organisée et les activités sont redondantes. Mais il s’y est fait, bien qu’il essaye d’éviter un maximum les combats. En plus de ça, il y a quelques recoins magnifiques dans lesquels il aime s’isoler pour se retrouver avec lui-même. Le camp des sang-mêlé reste un endroit où il faut travailler et suivre un règlement. Or, on le prive de liberté. QUELLE EST TON ATTITUDE FACE AUX MONSTRES ? Il essaye d’éviter un maximum de combattre, d’autant plus des monstres, car il sait que ça peut le tuer. Il ressent plutôt de la peur face à ces derniers, car certains sont imposants, d'autres coriaces ou horribles. Il en a déjà battu quelques-uns mais sans plus. Une fois, il a été blessé et en a gardé une cicatrice sur le haut du torse. Cicatrice faite par une furie en colère. À chaque fois qu’il voit cette cicatrise, ça le rebute. Il se souvient avoir passé plusieurs heures à l’infirmerie à cause de ça. QUE PENSES-TU DES ÉVÉNEMENTS ACTUELS ? La plupart de ces évènements étaient relativement spécieux. Paroxysme. Entre une tempête de neige violente et la disparition d’Harmonie, les mystères restaient bel et bien présents tout autour de la colonie. La bal a dû calmer les tensions et apaisés les esprits le temps d’une danse, avant que la routine ne s’ancre de nouveau dans les mœurs. À présent, Waël sent un climat lourd et pesant. Lorsqu’il entend un bruit brusque, son cœur rate un battement, pensant que les monstres venaient d’envahir la colonie. Mais ce sentiment se tasse à chaque fois qu’il n’entend personne crier et qu’il ne voit personne courir dans tous les sens. Il n’aime pas ces mystères, qui devraient révéler de mauvaises surprises selon lui. COMMENT VOIS-TU L'AVENIR ? L’avenir ? Il se surprend à rêver de redevenir un adolescent normal, qui devrait bientôt entrer à l’université pour faire des études d’art. Il se voit se pavaner dans les rues avec un sourire énigmatique aux lèvres et un regard sombre. Mais ce ne sont que des bribes de rêve. Il sait que les évènements prochains risquent de l’atteindre aussi bien physiquement que moralement et il n’est pas prêt à les affronter. Il ne voit qu’un avenir sombre, qu’il voudrait éclairer, comme tout bon fils d’Apollon, car l’obscurité lui fait peur. LES GOÛTS ET LES COULEURS NE SE DISCUTENT PAS Waël aime la lumière. Il déteste l’obscurité, qui se révèle être trop mystérieuse et inquiétante pour lui. Si beaucoup le pensait être rebelle dans l’âme, ils s’avéraient se tromper, car c’est un garçon renfermé et solitaire, qui ne supporte pas le noir. Il exerce d’ailleurs souvent son pouvoir actif. Étrangement, il adore la pluie et peut passer des journées éloigné de l’activité du camp pour savourer ce temps pluvieux dans un endroit insolite. Il n’aime pas non plus lorsqu’il se retrouve entouré parmi une foule ou une masse de personnes. Il se sent oppresser et déteste cette sensation. Il a l’impression d’étouffer. Il adore son lit dans son bungalow. Il déteste recevoir des ordres de qui que ce soit ou d’être obligé à faire quelque chose qu’il ne veut pas, parce qu’il considère ça comme une entrave à sa liberté. Il déteste aussi manier une quelconque arme. Sa couleur préférée est le vert pomme. Il possède une chaîne avec une espèce de médaillon autour du cou. Il l’adore et ne la quitte jamais. Lorsqu’il est nerveux, il triture un bracelet en cuir qu’il a autour du bras ou passe sa main dans ses cheveux.

Trinity-Rain était une jeune femme radieuse ornée d’un sourire étincelant. Non. Elle n’était pas mannequin, ni actrice et encore moins bourgeoise. Trinity était une femme simple à la vie purement anodine, qui n’avait jamais vécu quelque chose d’extraordinaire du haut de ces vingt-six ans. Elle n’avait jamais amassé une fortune exceptionnelle. La jolie brune avait souvent fait de petits boulots en suivant ses cours à l’université. Par souci d’argent, elle a dû arrêter et reprendre un enchaînement de petits boulots comme serveuse, barmaid, vendeuse dans un quelconque magasin. Mais du jour au lendemain, tout a basculé. Sa vie a basculé. Un homme charismatique, charmant, particulièrement beau est entré dans ce bar et elle a été charmée par ce beau blond, duquel émanait une certaine lueur éclatante. Quelques semaines plus tard, Trinity est tombée enceinte et a accouché quelques mois plus tard. Neuf mois plus tard exactement. Elle donna naissance à un petit garçon répondant au doux prénom de Julian, alors que cet Apollon vivant disparut. Parti. Volatilisé. Elle ne l’a plus jamais revu. Mais elle était bien loin de se douter qu’elle tenait le fils d’un dieu mythologique entre ses mains. Julian restait son fils. Le fils dont elle avait probablement toujours rêvé.

Julian est né sous un jour de pluie, où le soleil avait été caché par de nombreux nuages grisâtres. La seule lumière posée sur lui avait été celle d’un néon mal alimenté dans l’hôpital. Cork n’avait jamais été une mégapole ensoleillée. L’Irlande était un pays relativement froid. N’ayant jamais revu son géniteur, il a toujours été très proche de celle qui l’élevait, bien que ce ne fût pas des plus facile. Aussi bien pour l’un que pour l’autre. En grandissant, le garçon développa plusieurs problèmes liés à son attention et sa concentration. Des troubles de la concentration l’affublèrent, ainsi qu’une dyslexie et des premiers syndromes de l’hyperactivité. Constamment en mouvement. Julian eût beaucoup de mal à s’en sortir à l’école, tant il devait redoubler d’efforts pour parvenir à lire correctement ou à rester en place sur sa chaise. Rien ne s’est amélioré en grandissant d’ailleurs. Peut-être que tout cela est devenu bien pire, tant il voyait des lettres bouger pour former d’autres mots, qui ne voulaient rien dire dans sa langue natale. Il pensait que c’était parce qu’il avait mal à la tête ou aux yeux. Peut-être parce qu’il était fatigué. Se contentant d’esquiver les vraies raisons, Julian s’enfermait dans son monde. Le jeune homme n’avait d’ailleurs jamais eu beaucoup d’amis. Ils le trouvaient trop bizarres, trop étranges, trop spécieux. Pléonasme de nouveau.

Tout bascula réellement lorsqu’il n’avait que quatorze ans. Il aurait sans doute pu vivre comme tous les adolescents de son âge, à souffrir d’une acné purulente, de cheveux gras et d’un trop pleins d’hormones. Un peu comme tous les gosses de son âge. Mais à priori, Julian a dû acquérir une maturité précoce qui ne lui a pas permis de s’engouffrer dans l’âge ingrat. Un soir, il rentra chez lui après avoir traîné dans le quartier pour se vider un peu l’esprit. Il s’était décidé à le faire, car la nuit commençait à tomber et il trouvait ça plus qu’inquiétant. Franchissant la porte d’entrée avec un air rassuré, il chercha après sa génitrice durant plusieurs minutes. Il la retrouva. Oh oui. Jonchée sur le sol, avec un filet de sang s’échappant de son oreille droite et les yeux ouverts. Tentant tant bien que mal de la réveiller, il dût se rendre à l’évidence désespérée qu’elle l’avait quitté. Comment ? Pourquoi ? À cause de qui ou de quoi ? Des questions auxquelles il ne trouva jamais les réponses.

Les jours suivants, il déménagea et partit loin. Loin de Cork. Loin de l'Irlande. Il déménagea à Phoenix. Une ville américaine chaude, où le soleil étincelait neuf mois sur douze. Il se présenta à son nouveau collège pour suivre les cours comme tout enfant banal. Tout le monde savait. Tout le monde était au courant par il ne savait trop quel moyen. Le géniteur de Julian l’avait abandonné sa mère et lui. Tandis qu’elle, elle était morte. Il se retrouvait d’avantage seul à se renfermer sur lui-même. Il ne disait plus un mot à qui que ce soit, jusqu’à ce que cet adolescent étrange ne se mette à venir lui parler. Il tentait d’ouvrir la conversation. Il le suivait. Il l’aidait. Le brun n’avait jamais compris pourquoi c’était après lui, qu’il courait ou voulait absolument être ami. Mais il le comprit un mois plus tard, lorsqu’il s’était terré près d’un banc dans un parc de la ville. Il faisait noir. Un air obscur flottait. Des bruits de branchages, d’animaux, de voitures attiraient son attention à chaque fois. C’était le vent, un hibou ou encore un chat, ainsi que des débiles qui avaient trop bu. Ce fût un bruit de pas qui l’alerta et le poussa à courir jusqu’à en perdre haleine. Un bruit de pas étrange qui le poursuivait. Il se cacha et recommença à courir quelques instants plus tard jusqu’à venir à en tomber avec cette trop faible dose d’énergie qui lui restait dans le corps. Il tomba nez-à-nez avec ce garçon étrange, qui lui souriait et lui disait que tout allait bien. Au fond de lui, il savait qu’il disait vrai. Peut-être par pur impression. Non. C’était plus que ça. Son intuition le lui disait. Il n’avait plus rien à craindre. Même s’il ne savait pas où ce dernier l’emmenait. Même s’il ignorait ce qui allait se passer.

Il se retrouva dans cette colonie. Au premier coup d’œil, il y vit un endroit magnifique, entouré d’une nature fraîche, où le soleil étincelait et le revigorait. Mais après avoir compris que tous ces adolescents se battaient pour survivre, car ils appartenaient à un monde surnaturel, il le régurgita. Oui. Il était un demi-dieu d’il ne savait pas trop qui d’ailleurs. – Il avait eu affaire à une espèce de pouvoir qu’est l’intuition. Même si pour lui, ça ne restait que de l’intuition. Une chose banale pour tout humain. Julian disparut. Trop ancré dans un monde mortel et anodin, il se serait fait massacré par ces brutes d’Arès ou ces tordus d’Athéna. Il se fit alors appeler Waël, bien que vivre dans cette colonie ne l’enchantait guère. D’autant plus lorsqu’il se retrouvait dans un bungalow surpeuplé par les nouveaux et les enfants d’Hermès, desquels il se sentait purement oppressé avec ce manque de place. Certains virent son arrivée d’un très bon œil. D’autres se demandaient s’il était leur demi-frère ou non. Et les derniers lui lançaient des regards meurtriers qu’il tentait d’éviter. Il avait cherché durant toute sa vie à être normal. Sans père, ça avait déjà bien commencé. Avec une mère morte. Et puis ça. Il ne l’était définitivement pas.

Un capture l’étendard nocturne. Tout ce qu’il pouvait bien détester : La nuit, ainsi qu’une bagarre géante pour un bout de tissu. Il y a été forcé par ses frères et sœurs. Après avoir attendu deux ans à dormir dans ce bungalow étouffant, il avait enfin reçu une marque qui ressemblait à une flèche dorée, signifiant qu’il était un enfant d’Apollon. Et il le détestait déjà. Mais peu importait. Il y avait donc participé et s’était enfoui pour se cacher aussitôt, attendant que le tout finisse. Seulement, il n’avait pas remarqué être sorti des limites de la colonie. Ce ne fût qu’en entendant un grognement qu’il se retrouva face à une bête énorme. Combattre ? Pas possible. Il avait couru, couru, couru. Jusqu’à se cacher derrière un arbre, que la créature n’avait pas tardé à déraciner. A terre. Prêt à mourir. Il mit ses mains en avant comme pour se protéger et une lumière étincelante illumina la scène, aveuglant ce minotaure. Ce fût grâce à ça qu’on le retrouva et qu’il retourna jusqu’à son bungalow. Comment ça marche ? Boarf. Qu’est-ce qu’il en savait lui ? Ca le rendait juste encore un peu plus bizarre.

Mais qui est-il ? Il s’appelle Waël. Il est âgé de dix-huit ans et s’enterre dans un monde qui n’est pas le sien. Privé de liberté et d’indépendance, il est souvent à l’écart des autres demi-dieux, qui, pour la plupart, ne le comprennent pas. Il souffre intérieurement d’être tellement bizarre, ce qu’on lui a reproché durant toute sa vie et de la mort de la seule personne qui le comprenait. Il avait trouvé pour seul allié, quelqu’un qui avait dû le retrouver pour l’amener à la colonie. Par pure obligation.