QUE PENSES-TU DES DIEUX ET DE TON PARENT DIVIN ? Kira n'admire pas les Olympiens : elle les trouve orgeuilleux et imbus de leur personnes, tous sans exception. Les dieux mineurs trouvent plus de grâce à ses yeux mais elle ne les admire pas non plus. Elle ne les craint cependant pas, seulement elle éprouve une forte indifférence à leurs problèmes et leurs histoires. Quant à sa mère, elle ne souhaite pas la rencontrer ou même savoir qu'elle se préoccupe d'elle. Nyx a seulement un statut de génitrice à ses yeux. COMMENT TROUVES-TU LA COLONIE ? La colonie est la seule maison, le seul foyer que la jeune fille ait vraiment connu depuis son enfance. C'est donc pour elle le seul endroit où elle se sente en sécurité. Cela fait maintenant plus de onze ans qu'elle y vit, faisant d'elle l'une des plus vielles pensionnaires de la colonie. De ce fait elle connait tout le monde, ce qui accentue le rôle de foyer de la colonie. QUELLE EST TON ATTITUDE FACE AUX MONSTRES ? Kira n'est pas du genre à se battre mais elle a bien vite compris que c'était la seule façon de survivre dans le monde des sang-mêlés. Elle ne répugne donc plus à se battre contre les monstres. De plus, son petit ego personnel l'empêche de fuir face à l'adversité. QUE PENSES-TU DES ÉVÉNEMENTS ACTUELS ? La jeune fille n'aime pas trop l'ambiance pesante qui s'est abattue sur la colonie depuis quelques temps. Elle n'a jamais connu ça, et pourtant cela fait longtemps qu'elle réside au sein de la colonie. Kira appréhende un peu les évènements futurs mais elle n'hésitera pas à faire ce qui est en son pouvoir pour régler les choses. COMMENT VOIS-TU L'AVENIR ? La jeune demoiselle n'y a jamais véritablement réfléchie. Elle sait que l'échéance approche mais elle n'arrive pas à voir sa vie en dehors de la colonie. LES GOÛTS ET LES COULEURS NE SE DISCUTENT PAS La jeune fille n'aime pas les hypocrites, les coups-bas, la viande - sous toutes ses formes, le jus de cerise, la chaleur. Au contraire elle apprécie le froid, la neige, la pluie, les fraises, se venger, les grasses matinées, les légumes verts.

russie, février 1993 - Andreï Moscovitch était assis à la misérable table en bois de sa cuisine. Une bouteille de vodka à moitié vide était posée devant lui, un verre vide à ses côtés. L'homme attrapa la bouteille d'une main tremblante, remplit son verre qu'il vida d'un trait. Le bouchon de la bouteille tomba sur le sol et rebondit quelques fois avant de terminer sa course sous l'évier. Andreï leva les yeux et scruta l'endroit. Sa maison était petite. Il y avait deux pièces en tout et pour tout. La cuisine, où il se trouvait, faisait aussi office de salon. Une table, deux chaises misérables, une gazinière et un évier. Sur la table en bois trônait un vieux poste de radio qui ne marchait pratiquement plus. L'autre pièce était sa chambre, minuscule, avec un sommier et une table de nuit de fortune. Même pas de salle de bains, le jardin faisait office de douche, même l'hiver où on frôlait rapidement les moins 20. Depuis la chute du régime voilà deux ans de cela, Andreï n'avait plus les moyens de se payer grand chose. Le capitalisme avait tout dévasté sur son chemin, des emplois avaient été supprimés, les prix avaient augmenté de façon pharaonique, et tout le monde regrettait le temps où on pouvait se payer sa nourriture tous les mois. Le seul moyen de tenir était de se soûler jusqu'à oublier sa peine, jour après jour. Ce n'était certes pas une solution, mais c'était le seul moyen pour ne pas tomber dans la dépression.
Andreï remplit une nouvelle fois son verre d'alcool et le vida d'un trait. Le liquide lui brûlait la gorge et lui réchauffait le ventre. Tant mieux, car le froid était omniprésent dans cette pièce. L’homme, blond avec de grands yeux bleus, paraissait dix ans de plus que son âge. La misère avait durci ses traits, l’alcool l'avait miné de l'intérieur. Il soupira et esquissa un mouvement pour attraper une nouvelle fois la bouteille lorsque quelqu'un frappa à la porte. Andreï sursauta. Personne ne venait jamais le voir. A vrai dire personne ne sortait beaucoup le soir, encore moins dans ce coin retranché de Russie. L'homme se leva et tituba quelques instants avant de se diriger vers la porte, le pas hésitant. Lorsqu'il l'ouvrit, il sentit une vague de froid envahir la pièce. Dehors, la neige tombait à gros flocons et des rafales de vent faisaient ployer les arbres. Les yeux d'Andreï mirent quelques secondes à s'habituer à la noirceur de la nuit. En face de lui se tenait une femme, tout de noir vêtue. Avant même de dire un mot, il la fit entrer et referma rapidement la porte pour éviter que le froid ne pénètre trop dans sa demeure.
A la lumière de l'isba, il se rendit compte que la jeune femme ne lui disait rien du tout. C'était une jeune femme, au visage pâle et aux yeux noirs. Ses cheveux, très longs et emmêlés à cause du vent étaient eux aussi d'un noir profond. La jeune femme commença par lui dire qu'elle venait d'une autre ville de Russie, et lui demanda l'hospitalité pour la nuit. L'esprit embrouillé, Andreï accepta et ils finirent la nuit ensemble. Le lendemain, la jeune femme avait disparue, et l'homme ne pensait pas avoir encore un jour affaire à elle. Mais neuf mois plus tard, il découvrit un couffin devant sa porte, avec un bébé et un mot. Cet enfant, c'était la seule chose qui lui prouva qu'il n'avait pas rêvé cette nuit là.

russie, août 1999 - La surveillant entra en trombe dans le dortoir des filles et les réveilla en ouvrant d'un coup sec les rideaux. La jeune Kira, alors âgée de six ans, soupira et voulu s'enfouir de nouveau sous la mince couverture mais la voix de la femme aigrie l'en empêcha Дебоут L'enfant grommela mais n'eut pas le temps de protester. Каждый в лобби в пять минут annonça la surveillante avant de partir en claquant la porte. Dans le dortoir, tout le monde commença à s'agiter et Kira fit de même. Elle fut prête en trois minutes et suivit ses camarades dans le hall. L'orphelinat ressemblait à une grande usine peu accueillante. Tout était de couleur grise, hormis quelques pièces qui était faites en briques rouges. Mais Kira avait toujours vécu ici. Lorsque son père la trouva sur le seuil de sa porte, il l'emmena directement dans l’orphelinat le plus proche. Il eut juste le temps de lui choisir ses prénoms et de lui donner son nom de famille, puisqu'il ne connaissait pas celui de sa mère. On avait dit à l'enfant que ses parents n'avaient pas assez d'argent pour s'occuper d'elle et elle dut vivre avec les autres enfants abandonnés, élevée par des mégères froides comme la glace de Sibérie. Mais Kira s'était habituée à cet environnement. De plus, son caractère se prêtait bien à ce type d'éducation. Elle était plutôt centrée sur elle-même et avait peu d'amies. Elle faisait peur à tout le monde, même les éducatrices préféraient avoir le moins de contact possible avec elle. Il se racontait qu'elle avait déjà fait des choses horribles à d'autres pensionnaires, et le sourire satisfait qu'elle abordait tout le temps lui donnait un air vicieux qui lui collait à la peau.
Kira était une enfant assez énigmatique. Elle avait un physique de petit ange mais un véritable caractère de démon. A première vue, on lui aurait donné le bon Dieu sans confession. Elle possédait une longue chevelure blonde et de magnifiques yeux bleus qui brillaient jour comme nuit. Cependant, dès qu'on restait quelques minutes avec elle, un profond malaise s’emparait de nous. Non pas qu'elle soit spontanément méchante, mais elle avait une certaine attitude qui mettait tout le monde mal à l'aise. Soutenir le regard de l'enfant était presque insoutenable. On se sentait vidé, comme si tout ce qui était n'était plus qu'un mirage. Kira ne le savait pas encore, mais cette attitude était en fait dû à son origine, ou plutôt à l'identité de sa mère. Il s'agissait des prémices de ses pouvoirs.
La surveillante générale débarqua quelques secondes après que les demoiselles se soient mises en ligne, comme elles étaient habituées à le faire. La surveillante générale était une femme d'une cinquantaine d'année, sèche et sévère. Elle avait une chevelure brune parsemée de cheveux blancs relevée en un haut chignon tiré. Elle ne portait que des vêtements gris, de longues jupes qui frôlaient le sol à chacun de ses pas et avait des chaussures à petits talons qui claquaient dès qu'elle marchait. Le silence se fit dans l'assemblée. Personne n'osait prononcer un seul mot en présence de cette femme. Après quelques secondes d'un silence complet, la femme prit enfin la parole. У меня есть новости для вас dit-elle. Les sourcils de la jeune Kira se froncèrent. Один из вас будет шанс - уникальная возможность - поехать в Америку в следующем месяце. Elle marqua une pause. Действительно, этот человек предлагает вам возможность продолжить обучение в школе известного американского и финансировать ваши исследования в программу, чтобы нашими двумя странами и нашими двумя культурами. A ces mots, un homme tout de noir vêtu avança d'un pas et sourit à l'assistance. La plupart des jeunes filles ne lui jetèrent qu'un coup d’œil, mais les yeux de Kira s'attardèrent plus sur cet étrange individu. Il paraissait gentil, chaleureux. Tout ce que l'enfant n'avait jamais connu de sa vie. La voix de la surveillante générale lui fit pourtant détourner les yeux. Г-н Эриксен будут видеть вас одна за другой, и дать мне имя счастливого победителя в конце недели. Mais ce que la surveillante ne savait pas encore, c'est que Mr Eriksen avait déjà fait son choix. L'attitude de Kira, ce malaise qui s'installait en vous lorsque vous croisiez ses yeux, il ne le prit pas pour un coup d'un mauvais démon. Au contraire, il avait en face de lui une jeune fille qui l'intriguait au plus au point. Et il était bien décidé à l'emmener avec lui aux États-Unis.

états-unis, décembre 2000 - Kira avait bien été choisie par Mr Eriksen. Il s'était avéré qu'il s'agissait d'un représentant du gouvernement, qui avait vu en cette offre une occasion de montrer que les séquelles de la guerre froide étaient enfin refermées. Kira fut donc emmenée aux États-Unis, plus précisément à New-York où elle rejoignit une école des plus sélectes. Elle reçut un certain traitement de faveur, en raison de son origine mais aussi de sa langue. Kira eut énormément de mal à apprendre l'anglais, et ce fut au bout de très longs mois de labeur qu'elle finit par réussir à tenir une conversation normale. Elle n’était certes pas bilingue, mais pouvait comprendre et se faire comprendre, ce qui était le principal. A côté de cela, elle donnait beaucoup de fil à retordre à ses enseignants. On lui avait diagnostiqué une hyperactivité et semblait aussi dyslexique. De plus, son caractère ne s'était pas arrangé avec le temps, au contraire. Elle était de plus en plus incontrôlable, et le malaise qui l'entourait était de pire en pire.
Ce mois de décembre fut particulièrement dur aux États-Unis. Kira était habituée au froid et ne s'en plaignait donc pas. Mais les rues étaient plus ou moins désertes très tôt dans la journée. La jeune fille rentrait de l'école et se rendait dans la famille qui avait proposé de s'occuper d'elle dès son arrivée. Ils n'avaient pas beaucoup de contact mais c'était la seule chose qui se rapprochait d'une famille pour Kira. Le couple Denka était très gentil avec elle, et même si elle ne leur témoignait pas énormément d'amour, elle les appréciait plutôt bien. Kira était donc en route pour son foyer, lorsqu'elle fut prise d'un terrible malaise. Elle avait l'impression d'être suivit. La neige couvrait tous les bruits aux alentours, aussi l'enfant allongea le pas. Mais le malaise ne disparut pas. Elle n'osait pas se retourner et accéléra de plus belle. Quelques secondes plus tard, elle se sentit happée par quelque chose et se retrouva à plat ventre sur le sol. шлюха cracha-t-elle, le visage recouvert de neige. Quelque chose retenait son pied et l'empêchait de s'en allait. La russe se retourna et se retrouva face à quelque chose qui n'avait rien d'humain. C'était une espèce de monstre, au visage déformé et qui semblait peu amical. Kira oublia le froid, la neige qui la brûlait, la douleur là où son pied était retenue et envoya un coup de pied dans le monstre. Ce dernier poussa un cri et relâcha son emprise. Kira profita de cet instant d'inattention pour se relever et courir. Mais la bête avait vite reprit ses idées. Quelques secondes plus tard Kira fut de nouveau projetée à terre. La bête la retourna sur le dos et un sourire sadique apparut sur sa bouche. Tandis que le monstre rapprochait son immonde tête vers Kira, cette dernière sentit que c'était la fin. Elle ferma les yeux. La dernière chose qu'elle entendit fut un cri, et elle sombra dans les ténèbres.

colonie, juin 2009 - Cela fait neuf ans que la jeune fille est arrivée à la colonie. Elle avait été sauvée par un satyre qui l'avait suivit et l'avait ensuite emporté dans la colonie. Il lui avait ensuite tout raconté, avait prévenu le couple Denka et s'était occupé de la santé de l'enfant. La jeune fille avait été placée dans le bungalow d'Hermès et ne le quitta plus, bien qu'elle ne soit pas fille d'Hermès. Son parent divin était en réalité Nyx, mais vu qu'aucun bungalow n'était reversé aux enfants des Dieux mineurs, elle se retrouvait entre les nouveaux et les enfants du Dieu des voleurs. Kira n'aimait pas ce bungalow car il était trop bruyant à ses yeux. Mais elle n'avait pas d'autres choix. Elle s'était liée d'amitié avec les enfants des autres dieux mineurs - et quelques autres - mais restait fidèle à elle. En grandissant elle était devenue une jolie jeune fille, et avait apprit à contrôler son pouvoir actif. Elle faisait moins peur qu'avant mais restait quand même assez crainte parce qu'elle avait tendance à s'emporter pour rien et utiliser son pouvoir pour se défendre. Et personne n'aimait être victime de ce pouvoir. La jeune fille n'était pas douée avec les armes, elle se concentrait donc plus sur le contrôle de ses pouvoirs. Le reste du temps, elle s'entraînait un peu pour être capable de se défendre, ou se promenait dans la colonie, l'air ailleurs. Elle était une vielle pensionnaire, mais elle n'était pas la plus appréciée. Et encore moins celle qui s'occupait le plus des affaires de la colonie.

traduction :
- Debout, tout le monde dans le hall dans 5 minutes
- J'ai une nouvelle importante pour vous
- Une seule d'entre vous aura la chance - chance exceptionnelle - de partir en Amérique dès le mois prochain. En effet, cet homme propose de vous offrir l'occasion de poursuivre vos études dans une école américaine de renom, et de financer toutes vos études, dans le cadre d'un programme visant à rapprocher nos deux pays, et nos deux cultures.
- Monsieur Eriksen va vous voir une par une, et me donnera le nom de l'heureuse élue à la fin de la semaine
- Putain