QUE PENSES-TU DES DIEUX ET DE TON PARENT DIVIN ? Honnêtement, c'est un sujet avec lequel je ne suis pas à l'aise et que je n'aborde jamais. Je préfère ne pas penser aux dieux et entre vous et moi, je les trouve égoïste. Je ne comprends pas pourquoi ils font des enfants si c'est pour les abandonner. Mais ça, je le garde pour moi. Je ne parle pas d'eux, jamais. Et encore moins de ma mère. Je sais qu'elle ne m'aime pas, je me demande même pourquoi elle m'a reconnue alors qu'elle n'a jamais pris le temps de m'aider quand j'avais besoin d'elle. Je crois que c'est ça en fait. Je ne les comprends pas. Pas du tout. COMMENT TROUVES-TU LA COLONIE ? La colonie, c'est ma maison, je ne trouve pas vraiment comment résumer ce que je ressens. C'est ici que je me sens bien, auprès des miens. Ils sont ma nouvelle famille, ils sont ceux à qui je tiens le plus. Ici, je n'ai jamais le temps de m'ennuyer et je m'investis énormément dans mes études et dans les activités que je pratique. Bien sûr, les règles sont un peu contraignantes mais je suppose qu'elles sont nécessaires. Je ne quitterait cet endroit pour rien au monde et je redoute un peu le moment où je devrais retourner dans le "vrai monde" pour faire ma vie. J'y ai trop de mauvais souvenirs. QUELLE EST TON ATTITUDE FACE AUX MONSTRES ? A la base, je suis pour le respect de tous les êtres vivants sur Terre mais j'avoue que j'ai eu quelques soucis avec des monstres, notamment deux fois en particulier. La première, il y a huit ans, quand une ménade s'en ait prise à moi. Honnêtement, si Eotion n'avait pas été là, je serais probablement morte à l'heure qu'il est ! Depuis cette époque de ma vie où j'avais tout de la demoiselle en détresse, j'ai fait des progrès et j'ai envie de dire, heureusement sinon Echidna n'aurait fait qu'une bouchée de moi quand je me suis retrouvée face à elle! Je l'ai vaincue, allez savoir comment, à croire que l'entrainement de Zayne était plus qu'efficace mais aujourd'hui, je me demande si elle s'en souviendra quand elle renaîtra et si elle désirera sa vengeance. Une autre question me taraude l'esprit... pourquoi je ne tombe que sur des monstres femelles? QUE PENSES-TU DES ÉVÉNEMENTS ACTUELS ? La disparition de la déesse préoccupe énormément, pour moi, c'est forcément un mauvais présage. Elle ne nous aurait jamais abandonnés, je suis persuadée que quelque chose de grave lui est arrivé et je ne comprends pas pourquoi on reste là les bras croisés alors qu'on devrait tous partir à sa recherche. Pour ce qui est des dieux des vents et de leur tour, j'ai participé à la construction de cette dernière. Autant dire que ce n'était pas de la tarte, surtout que je m’inquiétais pour Zayne, mais finalement, on a réussi notre mission, comme les trois héros. COMMENT VOIS-TU L'AVENIR ? Je n'aime pas penser à l'avenir, j'avoue que c'est quelque chose qui me fait peur. Je suis plutôt plongée dans le présent. J'ignore ce que je ferai une fois que je devrais quitter la colonie. Retourner dans le vrai monde, ça m'effraie un peu, j'y ai trop de mauvais souvenirs. LES GOÛTS ET LES COULEURS NE SE DISCUTENT PAS Il y a tellement de choses que j'aime, si vous saviez ! J'aime avant tout la nature, les arbres, les fleurs, en fait, tout ce qui la concerne. Les animaux sont d'ailleurs mes meilleurs amis depuis toujours, je le aime comme on peut aimer un humain. J'aime lire, surtout des romans d'aventures. J'aime également l'équitation, le tir à l'arc et la danse. En contre partie, j'ai une hantise du feu depuis la mort de mon père. Je le fuis comme la peste, je pense que c'est ma pire phobie. Je n'aime pas non plus la méchanceté gratuite, la cruauté, la lâcheté et les mensonges. ais ce qui peut me mettre hors de moi, c'est le manque de respect envers l'environnement et la faune, rien ne peut me faire plus facilement sortir de mes dons que ça, vraiment.

Mais qu’est-ce que tu fais, Dany ? » La petite fille se retourna avant de sourire de toutes ses dents à l’homme qui venait de la rejoindre dans la cour-arrière de cette petite maison de Nashville. Balthazar Cartwright était, pour beaucoup, un homme extraordinaire. Pompier émérité, il était également le père célibataire d’une petite fille dont il s’occupait avec beaucoup d’amour et de tendresse, l’élevant bien mieux qu’énormément de couples. Danaé était en apparence, une enfant comme les autres, si ce n’était qu’elle était tout particulièrement maladroite et qu’elle enchainait catastrophe sur catastrophe. Elle était d’une gentillesse extrême avec tous, ce qui faisait que beaucoup d’individus la prenaient pour une jeune fille faible et sans personnalité, ce qui n’était pas le cas. Elle n’avait pas beaucoup d’amis à l’école et souvent, alors que les autres jouaient tous ensemble, elle se retrouvait seule, allongée dans le champ juste à côté du bâtiment scolaire, allongée parmi les herbes et les fleurs sauvages. Danaé ne l’expliquait pas mais elle se sentait bien au milieu des plantes, sereine et complète. Comme si elles étaient une partie d’elle, comme si elles remplissaient un vide en elle. Un vide proéminent car, comme tous les enfants qui grandissaient sans un de leur parent, elle était remplie de doutes, de questions, d’incertitudes. Pourquoi sa mère l’avait abandonnée, pourquoi ne vivait-elle pas avec son père et elle ? L’aimait-elle seulement ? Elle serra légèrement la main de son père alors qu’ils marchaient tous les deux dans la rue, s’attirant le regard interrogatif de ce dernier, qui savait que lorsqu’elle se comportait ainsi, c’était parce que des questions lui brûlaient les lèvres. « Papa, elle est où Maman ? » Le pompier eut soudainement le regard triste alors que fléchissant ses genoux, il se mettait à la taille de son unique enfant, lui remettant une mèche de cheveux derrière ses oreilles. « Danaé… » « Pourquoi elle ne peut pas être avec nous ? Les autres à l’école, ils disent que c’est parce qu’elle m’aime pas… » « Ce n’est pas ça du tout. » L’homme soupira alors que devant lui, les yeux noisettes de la gamine le scrutait en guise d’une réponse satisfaisante. « Elle ne peut pas. Mais ça ne veut pas dire qu’elle ne t’aime pas Dany… Et puis, tu m’as moi, non ? Et à nous deux, on se suffit ? Et moi je serai toujours là pour toi, tu m’entends ? Toujours. » Elle sembla un instant songeuse, son petit doigt sur le menton mais elle finit par hocher la tête en souriant largement. C’est vrai que dans le fond, elle avait son père, et ce n’était déjà pas mal. Il y avait tant d’autres enfants qui n’avaient pas cette chance. De sa petite force enfantine, elle finit par le serrer contre elle alors qu’il se mettait à rire aux éclats, heureux de ce petit moment de tendresse intime qui n’appartenait qu’à eux. Enfin à eux et à un petit garçon aux yeux clairs qui les regardait un peu plus loin et qui finit par disparaître au détour d’une ruelle sombre, comme une ombre fugace que le soleil aurait fait disparaître.

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« Arrêtez ! Laissez-moi tranquille ! » Cela faisait un petit moment que la jeune fille sanglotait en essayant de repousser les garçons qui n’arrêtaient pas de la chahuter. Ses grands yeux noisettes étaient remplis de larmes alors qu’ils la poussaient les uns vers les autres en tirant sur ses vêtements et en s’amusant méchamment avec ses longs cheveux. Elle ne savait pas pourquoi ils se montraient comme cela avec elle. Ils ne cessaient de se moquer d’elle et de sa mère absente, de sa gentillesse et de sa maladresse habituelle. Sa vision était brouillée par la peur et sa tête tournait à cause des différentes bousculades qu’elle subissait. Elle n’avait qu’une seule envie : que tout cela cesse. Que quelqu’un ou quelque chose vienne et cesse tout cela. « Laissez-la tranquille. » Comme si le ciel avait entendu ses prières, une voix jeune mais forte retentie, faisant se retourner ses camarades en direction du nouvel arrivant. Il s’agissait d’un garçon qu’elle connaissait de vue, ce dernier étant dans sa classe. Il se prénommait Caïn et il n’était pas du genre bavard ou sociable. Déjà, les autres commençaient à l’ignorer et à retourner embêter Danaé quand le premier coup parti. Il envoya un des garçons au sol avec son poing alors que les autres le regardaient, complétement ahuris. Il en frappa deux autres qui tombèrent également au sol, avant que tous, choqués et apeurés, ne prennent la fuite, laissant Danaé et son sauveur, complétement seuls. Ce dernier s’approcha de la petite fille larmoyante et sans plus de commentaire, il enleva sa propre casquette et la déposa sur la tête de la gamine avant de la prendre par la main et de la tirer derrière lui, avec brusquerie mais aussi tendresse, en direction de sa maison. Le trajet fut silencieux mais Danaé ressentait de leurs doigts liés comme une douce chaleur qui lui réchauffait le cœur après ce qu’elle venait de vivre. Quand ils furent arrivés devant chez elle, il grommela une chose inaudible et il se retourna, près à partir mais elle le retint par l’épaule le poussant à se retourner. Et alors, sans sommation ni signe avant-coureur, elle posa légèrement ses lèvres sur les siennes. Un premier baiser enfantin, innocent, que l’on donne sans vraiment prendre compte des conséquences. Un baiser de remerciement. Face à elle, Caïn vira littéralement au rouge écrevisse alors qu’elle se reculait avec un large sourire et il finit par s’enfuir en courant, comme s’il était poursuivi par le diable, alors que le rire de Danaé résonnait dans toute l’allée, le comportement du garçon l’ayant beaucoup amusée. Elle le reverrait le lendemain et alors, peut-être pourraient-ils devenir amis. Du moins, c’était ce qu’elle pensait mais le destin en avait visiblement décidé autrement. Cette nuit-là, son père fut appelé sur un incendie terrible qui ravageait le centre-ville de Nashville et malheureusement pour lui et pour sa fille, il ne s’en sortit pas, laissant derrière lui une petite orpheline que l’on mit dans le premier avion pour Los Angeles, en direction d’un oncle oublié et ce, pour de bonnes raisons…

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Elle courrait. Elle courrait comme si sa vie en dépendait. Elle courrait sans regarder en arrière, sans penser à ce qui venait de se passer et à ce qui se passerait une fois qu’elle devrait retourner de là où elle venait. Son oncle n’était pas un homme. C’était un monstre. Au début, il apparaissait comme un chirurgien esthétique tout ce qu’il y a de plus normal. Il était respecté et aimé de tous et Danaé se demandait alors pourquoi son père avait coupé les ponts avec ce dernier. Mais avec le temps, elle avait fini par comprendre. Au début, ce n’était qu’un regard étrange, une main un peu trop longtemps posée sur elle mais ce soir, il avait révélé son véritable visage. Ce soir, il avait abusé d’elle, du moins, il avait commencé. Elle ne lui avait pas laissé le temps de finir, le frappant avec le premier objet qu’elle avait pu trouver, une lampe, alors qu’elle l’avait laissé assommé, partant loin et vite de la demeure, de la cage dorée dans laquelle elle vivait depuis deux ans. Elle ne voulait plus y retourner, elle ne voulait plus jamais revoir cet homme. Plus jamais. Elle courait, encore et toujours, sa vie brouillée par les larmes, son cœur battant à la chamade, si bien qu’elle finit par trébucher et par s’étaler sur le sol de la forêt. Elle s’écorcha les bras et les genoux, ainsi que la figure alors qu’elle peinait à retrouver son souffle coupé par la chute. Elle finit par relever le visage, et qu’elle ne fut sa surprise de voir devant elle une femme de dos. Une adulte qui pourrait probablement l’aider. Elle commença alors à se relever difficilement en s’appuyant à un arbre et en s’approchant de l’autre fille mais elle n’eut pas le temps d’arriver jusqu’à elle que cette dernière se retourna en poussant un hurlement terrible, celui de Danaé en voyant son visage ne faisant pas concurrence. Elle semblait folle, avec ses tatouages sur la figure et cet éclat de folie dans le regard. Un expert en mythologie aurait su qu’il s’agissait d’une Ménade mais la brune, du haut de ses onze ans seulement, l’ignorait et elle ne réagit pas tout de suite quand cette dernière sauta sur elle. Elles roulèrent ensemble sur le sol et Danaé finit par réussir à s’extirper de la prise de son adversaire et par se remettre à courir, comme une dératée, le monstre sur ses talons. Cette dernière ne tarda d’ailleurs pas à la rattraper et elle voyait déjà sa mort arriver quand soudainement, de nulle part, une forme étrange apparut et fonça droit dans la Ménade, l’envoyant projeter plus loin. Un drôle de combat commença alors à s’engager entre la folle furieuse et ce qui semblait tantôt être un homme, tantôt être un bouc, en fonction des parties faiblement éclairées de son corps qu’elle pouvait voir, et bientôt, ce dernier, se retrouva sous la main meurtrière de son opposante, prête à le réduire en pièce. Ne pouvant s’en empêcher, Danaé se rapprocha en maudissant sa propre faiblesse, en souhaitant que tout et n’importe quoi arrive. Elle était au milieu de la forêt, de la nature qu’elle aimait tant. Ne pouvait-elle pas l’aider et lui rendre un peu de son amour pour sauver son camarade ? « NON ! » Elle avait hurlé en tendant le bras et sans plus de cérémonie, comme si elle avait récité une formule magique, une liane jaillit du sort avec des épines et elle entoura la Ménade et commença à la comprimer, cette dernière poussant un cri de douleur, laissant le temps au satyre de se relever et de l’achever alors que de son côté, complétement à bout et sonnée par ce qu’elle venait de vivre, Danaé finissait par s’effondrer, inconsciente.

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Elle s’était réveillée un peu plus tard, à côté du satyre, ses quelques plaies ayant disparu ainsi que la fatigue qui la tenaillait. Ce dernier prit le temps en lui montrant les plantes mortes autour d’elle que ces dernières s’étaient sacrifiées pour elle, ce qui l’attrista énormément. Assis tous les deux au milieu de la famille, il lui raconta tout. Les monstres, les dieux et leurs enfants, leurs pouvoirs, tout. Elle eut tout d’abord un mal fou à le croire mais il était vrai qu’elle faisait pousser les plantes comme personne quand elle s’en occupait, qu’elle était.. différente. Elle décida alors de le suivre, elle n’avait après tout plus rien à perdre et à l’heure qu’il était, son oncle devait être en train de la chercher et elle ne voulait pas qu’il tombe sur elle et qu’il s’en prenne de nouveau à elle. Eotion devint rapidement son meilleur ami et son plus grand soutien au camp. Ils étaient souvent fourrés tous les deux et il veillait sur elle comme si elle était sa petite sœur. Ce fut lui qui la conduisit à la maison bleue puis au bungalow d’Hermès dans lequel elle ne resta qu’une semaine avant qu’un germe de blé n’apparaisse au-dessus de sa tête, signe de sa parenté avec Déméter, ce qui ne surprit finalement personne. Il faut dire que la jeune fille passait son temps à flâner dans la forêt et à parler aux arbres comme s’ils étaient vivants. Après cela, elle fut amenée à sa nouvelle résidence dans laquelle elle tenta de s’intégrer au mieux, comme au reste du camp, même si une chose la titillait énormément. Tous les jours, elle croisait d’autres sang-mêlé qui n’arrêtaient pas de se moquer d’elle et de lui dire qu’en raison de sa parenté, elle n’était bonne qu’à faire la cuisine et à s’occuper des fraises du camp, ce qui avait le don d’entacher sa bonne humeur habituelle au point qu’un jour, alors que des fils d’Arès l’embêtait, elle s’apprêta à leur jeter à la figure – elle qui était pourtant connue pour son calme olympien – son sac de provisions en pleine figure, mais elle n’eut pas le temps de le faire qu’elle fut soulevée du sol par une masse blonde qui s’enfuie rapidement sans demander son reste, en la portant sur son épaule comme un sac à patates sur son épaule. Elle eut beau se débattre, il ne relâcha que plus loin, à l’abri de ceux qui l’auraient probablement découpée en rondelles. Elle allait s’énerver sur ce dernier mais elle plongea dans un profond mutisme en reconnaissant Zayne, un fils d’Héphaïstos, qui lui faisait si peur. Elle l’avait vu un jour manipuler le feu d’un briquet et cela lui rappelait l’horrible incendie qui avait tué son père. Il l’avait repérée lui aussi et depuis, ils jouaient au jeu du chat et de la souris, cette dernière le fuyant comme la peste. Cependant, cette fois-ci il en profita pour mettre les points sur les I et pour comprendre pourquoi elle agissait comme cela. Elle finit par lui raconter l’histoire de son père et de cette confidence, Zayne devint non seulement un de ses plus proches amis mais aussi, son professeur. Il était probablement le pire qu’il soit : il n’avait aucune patience, il était très autoritaire et il en demandait toujours trop mais avec l’épée qu’il forgea pour Danaé, elle devint une guerrière aguerrie, notamment parce qu’elle supplia une jeune fille d’Apollon de lui enseigner l’art de l’arc. Alors certes, elle était loin d’être la meilleure du camp, mais plus aucun fils d’Arès ni d’aucun autre dieu ne pouvait lui dire qu’être une fille de Déméter ne faisait d’elle qu’une boniche bonne à la cuisine. Elle était devenue l'une des leurs.

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« Soyez prudents. Et revenez-vite. Tous les trois. » Abel se retourna et lui offrit un tendre sourire alors qu’il déposait un chaste baiser sur ses lèvres. Cela faisait quatre ans qu’ils étaient en couple et ils s’aimaient avec toute la douceur du monde. Un amour cependant non consommé en raison du passé de la jeune fille qui la traumatisait et qui la hantait encore mais Abel, prévenant comme il l’était, ne la brusquait jamais et se montrait compréhensif. Ce jour-là, il devait partir avec son ami Eotion chercher son plus jeune frère pour le forcer à rejoindre la colonie, ce dernier ayant toujours refusé de s’y retrouver mais n’ayant aujourd’hui plus le choix. Caïn. Le fameux Caïn. Qu’elle n’avait pas été la surprise de Danaé en retrouvant le jeune homme qui l’avait aidée des années auparavant ! Avant de savoir qu’il s’agissait de lui, elle lui avait envoyé quelques lettres pour ne pas qu’il se sente seul, séparé de son frère et pour un de ses anniversaires, elle lui avait fait pousser une fleur spéciale, pour lui témoigner son affection. Elle ignorait alors qu’il s’agissait de lui et quand elle avait revu son cœur s’était empli de joie et de bonheur mais pourtant, ce soir, elle avait un mauvais pressentiment. Et elle n’avait pas tort. Une semaine passa sans que l’un des trois garçons ne lui donne la moindre nouvelle, si bien qu’elle finit par comprendre que quelque chose s’était passée et qu’elle ne prenne les devants, pour partir les rechercher. Elle n’avait pas quitté le camp depuis quelques heures qu’elle finit par tomber par Caïn, à moitié sonné sur le sol. Elle n’eut pas le temps de comprendre ce qui lui était arrivé que déjà, l’horrible vérité lui sautait au visage par la présence d’une femme au corps de serpent qu’elle reconnut comme étant Echidna se jetait sur elle, féroce comme jamais. La lutte fut terrible et dura un petit moment mais finalement, par une décapitation plus ou moins réussie, la jeune fille réussit à abattre son ennemie, se précipitant alors vers son camarade sonné au sol, mais toujours vivant. Elle l’amena alors du mieux qu’elle put au camp, le tirant jusqu’à l’infirmerie où les personnes en charge des sang-mêlés se jetèrent sur lui pour le soigner.

« Où sont-ils, Caïn ? » « Laisse-moi tranquille. » « Mais bon sang, il s’agit de ton frère, de mon petit ami et aussi de mon meilleur ami, alors réponds-moi ! » Caïn poussa un grognement, une main à la tête en la repoussant de l’autre mais elle ne comptait pas abandonner. Elle n’avait retrouvé que lui dans la forêt et même les patrouilles de sang-mêlés n’avaient pas réussi la moindre trace d’Eotion ou d’Abel. Seul Caïn détenait toute la vérité de l’histoire, elle en était certaine et elle voulait la connaître. Alors chaque jour, elle tentait de revenir vers lui pour qu’il réponde à ses questions mais il l’ignorait toujours et il la fuyait comme la peste quand elle voulait comprendre ce qui avait bien pu se passer. Une drôle de relation semblait s’être tissés entre les deux, une relation que personne ne semblait comprendre. Ils se fuyaient autant qu’ils se cherchaient, ils se tournaient autour autant qu’ils s’évitaient. Un fils de Némesis et une fille de Déméter .Cela avait déjà surpris tout le monde que Danaé sorte avec Abel mais à la voir avec son frère, tous se posaient des questions. Mais naïve comme elle l’était, Danaé ne percevait pas les murmures sur son passage ni les sentiments trouble dans les prunelles clairs de Caïn. Le désir. La passion. L’amour. Et la résignation. Tant de choses qu’elle ne parvenait pas à déchiffrer. Tant de choses, tant de réponses non formulés, tant de sujets évités. Et elle, elle qui revenait à la charge, déterminée à retrouver ceux qu’elle avait perdus. Mais le pouvait-elle encore seulement ?